Comme beaucoup de petits français, j’ai commencé « la Bible Discographique » avec « BORN IN TH USA » et je l’ai lu à l’envers, en terminant par le premier album.
« BORN IN THE USA » a été un coup de tonnerre, un raz de marée de Riffs incendiaires, des mélodies toutes sorties du cœur, de l’âme, des tripes.
Et des paroles qui m’ont fait passé des nuits blanches à essayer de traduire à peu près correctement, la poésie urbaine et vivante du BOSS.
C’est d’ailleurs pour les concerts de la Courneuve à Paris que j’ai vu SPRINGSTEEN sur scène pour la toute première fois. Et je me suis fait la totale, le concert du samedi 29 juin, et celui du dimanche 30 juin 1985.
Un monde comme je n’avais encore jamais vu pour un tel évènement, et une entrée sur scène en jean, Tee shirt, Blouson Jean, bottes et bandana autour du front, et c’est parti pour quasiment quatre heures de concerts, avec
« BORN IN THE USA »
comme morceau d’entrée, hurlant devant son micro, à se demander comment il va tenir, si dès l’intro, il balance toutes ses tripes et sa voix sur scène. Ce ne fut pas un problème pour le BOSS.
J’avais l’impression d’avoir vu Jésus marcher sur les eaux au Lac de Tibériade. J’étais à une Messe divine et musicale, où tous les mots me touchaient .
Sauf que les disciples étaient plus nombreux ces deux soirées là… Ensuite j’ai fait la route en marche arrière,
« NEBRASKA » (1992) « THE RIVER » (1980) « DARKNESS ON THE EDGE OF TOWN » (1978) « BORN TO RUN » (1975)
THE WILD, « THE INNOCENT & THE STREETSHUFFLE » (nov.1973)
« GREATINGS FROM ADBURY PARK » (jan.1973)
Les critiques ont toujours été positives, seules les ventes ne suivent pas. Hormis les deux premiers albums qui contiennent quand même quelques jolies bleuettes, qui lui permettent de se faire un nom dans le New Jersey,
et le titre « Blinded By The Light » devenir un tubes mondial grâce au groupe Manfred Mann, sa maison de disques perd de l’argent sur lui.
BRUCE SPRINGSTEEN sait que son prochain album est attendu, et soit ça passe, soit ça casse, et là, au revoir et merci,
Columbia attend un chef d’œuvre, le genre de disque que l’on voit passer deux ou trois fois dans sa vie. La pression exercée sur BRUCE est terrible, comment un artiste, un groupe, capables de remplir des salles de concerts
en un minimum de temps, n’arrivent ils pas à vendre d’albums, bénéficiant pourtant de très bonnes critiques. Le 9 mai 1974, BRUCE & THE E STREET BAND se produisent au Harvard Square Theater de Cambridge, Massachusetts,
en première partie de Bonnie Raitt, dans le public un spectateur reste sans voix et complètement stupéfait par ce qu’il voit et entend. Le jeune homme s’appelle JON LANDAU, critique de Rock de première importance. Le lendemain il écrit dans le Real Paper de Boston:
« …J’ai vu le futur du Rock’n’roll et son nom est BRUCE SPRINGSTEEN… » Columbia profite de cette publicité gratuite et l’utilise comme promotion de « THE WILD, THE INNOCENT… » qui grimpe instantanément de 25 000 à 150 000 exemplaires.
BRUCE n’en finit pas d’écrire, les paroles sont de petits films da sa tête, il emploie ses propres expériences, ses propres émotions pour raconter des histoires. Il se veut plus juste pour donner naissances à ses personnages,
et bien que le groupe joue « BORN TO RUN » sur scène depuis des mois, il lui en faudra plus de six pour capturer le morceau. BRUCE n’est jamais satisfait,
« … il veut des mots comme ceux de Dylan, un son à la Phil Spector, et une guitare à la Duane Eddy… » Avec l’aide de JON LANDAU, BRUCE auditionne pour de nouveaux musiciens, change les chorus de place.
Le nouvel « E » STREET BAND » se compose maintenant de GARRY TALLENT basse, MAX M. WEINBERG batterie, CLARENCE CLEMMONS saxophone, ROY BITTAN piano, DANNY FEDERICI, claviers, STEVEN VAN ZANDT guitares.
Le disque progresse, mais BRUCE manque du recul nécessaire, LANDAU sait qu’il tient maintenant un album d’exception, et calmement le fait comprendre à BRUCE, le temps des grands changements est révolus.
Et quand l’album parfait ou non aux yeux de son auteur est achevé en juillet 1975, débute le même jour au Palace Theater de Providence, une tournée devenue mythique qui va mener le groupe pour la première fois en Europe.
C’est un SPRINGSTEEN nouveau, révélé dès les premières notes et les premiers vers:
….La porte d’entrée claque
La robe de Marie ondule
Telle une vision elle danse à travers la véranda
Au son de la Radio
Roy Orbison chant pour les solitaires
Hey! c’est moi et je ne veux que toi
Ne me renvoie pas chez moi
Je ne peux plus supporter ma solitude
Ne te réfugie pas à l’intérieur
Chérie, tu sais exactement pourquoi je suis là
Alors ru as peur et tu te dis
Que, peut-être, nous ne sommes plus si jeune que ça
Montre un peu de foi, il y a de la magie la nuit
Tu n’es pas une beauté , mais tu n’es pas mal
Et moi, ça me convient très bien…
« THUNDER ROAD »
(Born To Run, 1975)
Chaque phrase, chaque vers, évoque une image, un instantané de la vie de tous les jours. Chaque musicien trouve enfin vraiment sa place au sein du groupe, Cette fois-ci tout est parfaitement en place, chaque détails y contribuant, les notes mélodieuses du piano, la batterie qui éclate au bon moment, et ponctue le tout d’un coup de cymbales.
« BORN TO RUN » est un fabuleux bond en avant. JON LANDAU obtient simultanément les couvertures de Time Magazine et de Newsweek.
Le disque est acclamé par la critique, et les ventes grimpent en flèches et sont extraordinaires pour un si jeune artiste. « BORN TO RUN » classé en troisième place des meilleures ventes de disques aux USA, le Magazine Rolling Stone le classe au dix-huitième rang du Top 500 des meilleurs albums de tous les temps.
BRUCE SPRINGSTEEN vient de pondre un chef d’œuvre, et « THE « E » STREET BAND » le recouvre d’un vernis étincelant et indélébile. La tournée « BORN TO RUN » connait un succès, un triomphe, et représente une des pages les plus heureuses de la vie de BRUCE, mais il en sort fatigué,
dépassé par un succès si rapide, et hanté par le doute, pour durer, échapper au phénomène de mode, il doit monter encore plus haut, franchir un nouveau palier, et plonger une nouvelle fois en lui même, comme pour une psychanalyse. Mais pour l’instant, il faut profiter du moment présent, et même si globalement rien ne change dans la vie des musiciens,
« BORN TO RUN » marque une date décisive dans l’histoire de la Rock Music américaine. Beaucoup parmi les fans de BRUCE considèrent l’album comme son meilleur,(j’aurais du mal à être si affirmatif) symbolisant le côté sombre et méconnu de l’Amérique, pleine de bruit, de fureur et d’espérance. Les laissés pour contre du système « JUNGLE LAND ».
Ceux qui n’ont même pas droit au rêve « BORN TO RUN » .Et puis son adolescence passée sur le Jersey Shoreline, avec ses amis, toutes ces références à son enfance, à ceux qui l’ont aidé, ceux qui l’ont marqué « BACKSTREET » « THUNDER ROAD » « MEETING ACROSS THE RIVER » .
Dans un monde où les loosers sont beaucoup plus nombreux, et ou la seule et unique solution est de s’accrocher, et de faire toujours plus d’efforts pour quasiment aucune récompense. SPRINGSTEEN adopte un style plus dur, plus Rock’n’Roll, les cuivres sont plus présents, et pourtant plus douceur émane des introduction au piano.
Tout cela sera mis un peu plus en évidence sur l’album suivant, et laisse entrevoir des images encore plus fortes, des histoires toujours plus ancrées dans la vie de tous les jours.
« BORN TO RUN » Huit morceaux, huit pépites, qui viennent de mettre sur orbite « BRUCE SPRINGSTEEN & THE « E » STREET BAND » , et qui lui annoncent des lendemains pleins d’espoirs et d’envies…
EXTRAITS « BORN TO RUN »
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1. THUNDER ROAD
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2. TENTH AVENUE FREEZE-OUT
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3. NIGHT
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4. BACKSTREETS
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5. BORN TO RUN
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6. SHE’S THE ONE
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7. MEETING ACROSS THE RIVER
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8. JUNGLELAND