TEN YEARS AFTER formé en 1966, est l’incarnation de cette vague de British Blues qui déferla vers le milieu et fin des années 60′.
Ce double album « LIVE AT FILLMORE EAST 1970 » est un remarquable témoignage du style et de la vigueur du groupe sur scène.
La prestation du groupe au Festival de Woodstock en 1969,
la dextérité, le feeling, la vitesse des chorus de guitare d’ALVIN LEE en fit des stars mondialement célèbres et incontournables.
TEN YEARS AFTER, c’est avant tout ALVIN LEE guitare et vocaux, né en Angleterre en décembre 1944. Il commence la guitare à treize ans. Son premier groupe The Jaybirds, où joue également le bassiste LEO LYONS.
A eux deux l’épine dorsale du futur TEN YEARS AFTER est construite. Influencé par le Jazz, le Blues et le Rock pour lequel il développe une véritable passion, Chuck Berry, Scotty Moore. Dès 1962 les Jaybirds jouissent d’une bonne petite réputation locale, et jouent dans
des clubs à Hambourg. En plus de la guitare ALVIN se met au chant. Après quelques changement d’orthographe dans le nom du groupe, celui-ci donne un concert resté célèbre au Marquee Club de Londres sous le nom de Blues Yard.
En 1967, rejoint par le batteur RIC LEE [sans parenté avec ALVIN], et le claviériste CHICK CHURCHILL, ex roadie du groupe, les quatre musiciens prennent le nom de « TEN YEARS AFTER », pour célébrer par ce nom le dixième anniversaire de la naissance du Rock’n’roll.
Deram, une filiale de Decca leur fait un contrat, et publie le premier album en 1967, « TEN YEARS AFTER ».
L’album contient déjà des morceaux qui deviendront des classiques du groupe « I Can’t Keep From Crying Sometimes » d’Al Kooper, « Help Me » de Sonny Boy Williamson II, et « Spoonful » de Willie Dixon, que les Cream mettront également dans leur premier disque « Fresh Cream ». Le groupe oscille entre jazz, blues, rock, et semble quelque peu se chercher. D’ailleurs, le succès n’est pas au rendez-vous. Ce qui sera pareil pour le second album « Undead » parut en 1968
et enregistré en public, sur la scène du Klooks Kleek, petit club de Jazz du Railway Hotel à West Hampstead, Londres. On y trouve une version du célèbre « Summertime » de George Gershwin, et la toute première version de « I’m Going Home », la chanson qui popularisera le groupe à Woodstock.
L’album se classe dans les meilleures ventes en Angleterre, y restant sept semaines, grimpant jusqu’à la 26e place. Aux Etats-Unis, le disque atteint la 115e place au Billboard 200. Suivront « Stonedhedge » 1968,
« Ssssh » 1969, album très réussi, un des meilleurs du groupe,
Mais ces 33 tours ne permettent toujours pas à TEN YEARS AFTER de connaître le succès de certains de leurs concurrents de la scène Rock Blues Britannique. Curieusement c’est aux Etats-Unis que la célébrité est la plus forte, leurs premiers albums reçoivent un succès triomphal au
près du public, et Bill Graham propose au groupe sa première tournée. Les américains ont été touché par la musique du groupe et surtout par le jeu super rapide d’ALVIN LEE, mêlant Jazz, Blues, Rock, Swing. Alors qu’en Europe, on trouve qu’il joue beaucoup trop vite, sans
âme, ni feeling…. Ce qui explique que TEN YEARS AFTER réalise vingt huit tournées aux USA en sept ans… Mais le destin a d’autres visées pour le groupe, en août 1969, TEN YEARS AFTER est invité à jouer au Festival de Woodstock,
et y réalise une prestation inoubliable, immortalisé par Michael Wadleigh dans le film Woostock, le Film du Festival,
sorti en 1970, et primé de l’Oscar du Meilleur Documentaire. Dans le film, on voit TEN YEARS AFTER jouer une version de « I’m Going Home » de plus de dix minutes,
absolument éblouissante, et la plus part du temps les caméras sont braquées sur ALVIN LEE et sa guitare fulgurante, ses medley de rock’n’roll, ses mimiques, et sa jolie petite gueule..
Il est vraiment très impressionnant, c’est un véritable Triomphe!
Dans cet incroyable succès, il y eut tout de même le revers de la médaille, durant les tournées, et ce partout dans le monde le public réclamait toujours à ALVIN LEE, la même version « I’m Going Home »
ultra rapide, réduisant son jeu à celui de guitariste le plus rapide du monde, ce n’est plus un spectacle, c’est une course de vitesse… Ce fut la seule ombre au tableau, les gens ne venaient que pour ce morceau… Le disque suivant « Cricklewood Green » 1970,
cinquième album du groupe est un énorme succès. Ce sera ensuite « Watt » 1970,
« Space In Time » 1971,
qui confirmeront le nouveau statut du groupe, l’un des plus populaire de sa génération. L’année suivante parait « Rock’n’roll Music To The World » 1972
et « Recorded Live » en 1973,
dont une partie est enregistré durant le concert de Paris. Et qui est bien inférieur au disque du Fillmore. En 1974 parait « Positive Vibrations », suivra une nouvelle tournée américaine,
à l’issue de laquelle ALVIN LEE quitte le groupe… Il y eut deux essais de reformation, 1983 et 1988 avec un nouveau disque « About Time », et une tournée qui ne jouait plus que sur la nostalgie, et les reprises des grands titres du groupe. Le groupe existe toujours sous le même nom de TEN YEARS AFTER,
mais avec un nouveau guitariste chanteur, Joe Gooch depuis 2002. Cette formation a sorti deux albums « Now » 2004, « Evolution » 2008. De son côté ALVIN LEE a fait une brillante carrière solo, enregistrant une vingtaine d’album, et la création de deux
groupes quelque peu éphémères, ALVIN LEE & Company, et TEN YEARS Later !!! Au début de l’année 2008, ALVIN donne un concert à l’Olympia de Paris à guichets fermés, et
entame quelques dates, dont une au Lillehammer Rock Week End, le 10 mai, avec Dickey Betts [Allman Brot.] et des membres de Deep Purple et de Uriah Heep sous le nom de Deep Heep.
ALVIN LEE meurt le 6 mars 2013 à l’âge de 68 ans des suites d’une opération chirurgicale banale en Espagne.
Maintenant que vous connaissez mieux TEN YEARS AFTER, revenons à ce double LIVE AT THE FILLMORE EAST 1970, sorti en 2001.
C’est à Eddie Kramer que l’on doit l’enregistrement, connu pour avoir travaillé avec Hendrix. Gravé durant deux concerts en février 1970, au FILLMORE de New York, le groupe est à l’apogée de son talent.
Woodstock est derrière eux, et leur a ouverte les portes de la gloire. Le concert débute par un des grands succès du groupe, connu de tous les débutants guitaristes de part le monde « LOVE LIKE A MAN ». Le spectacle est incandescent, le jeu des musiciens de TEN YEARS AFTER
exceptionnel, on peut même entendre par moment des petites phrases à la Hendrix, et à la Cream, venant d’un ALVIN LEE aux cieux… On les sent heureux de jouer devant un FILLMORE complet, et acquis d’avance à leur cause.
Et cerise sur le gâteau, la version de « I’M GOING HOME » est splendide! Avec cet album, on possède le meilleur enregistrement live de TEN YEARS AFTER.
Place maintenant à la MUSIQUE…..
1. LOVE LIKE A MAN
2. GOOD MORNING LITTLE SCHOOL GIRL
Excellente revue de TYA et de cet album monstrueux qu’est le live at the fillmore de 1970, leur meilleur live jamais paru.