Mike BLOOMFIELD. Al KOOPER. Steve STILLS : « SUPER SESSION ». 1968

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Pour beaucoup SUPER SESSION est un Chef d’Œuvre incontournable, pour d’autres, c’est un disque de blues honnête sans plus. Tous les goûts sont dans la nature. Pour moi c’est un fabuleux album représentatif de son époque, 1968. Chacun des principaux musiciens est un petit maître, comme on dit en jazz, il a un vécu, et joue depuis de très nombreuses années. MIKE BLOOMFIELD, guitariste, chanteur , compositeur se fait remarquer par le

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génial John Hammond (encore lui) alors qu’il joue avec Bob Dylan sur l’album « Highway 61 Revisited« . En 1965, il rejoint Paul Butterfield, compositeur harmoniciste, pour former un groupe de blues électrique. Le succès est total, et une partie du public blanc découvre ainsi le blues. BLOOMFIELD quitte le Butterfield Blues Band en 1967, pour former The Electric Flac, toujours du blues, mais avec une section de cuivres pour donner au groupe un petit côté plus soul.

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1. « Albert’s Shuffle« 

BLOOMFIELD est le premier guitar hero américain, avant Hendrix et le seul à pouvoir rivaliser avec Eric Clapton et Peter Green. AL KOOPER joue des claviers, principalement de l’orgue, il joue sur le célèbre morceau de Dylan « Like a Rolling Stone« 

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2. « Stop« 

et sur le « You Can’t Always Get What You Want » des Rolling Stones. KOOPER tout en étant peu connu, toujours dans l’ombre, est un musicien des plus importants dans le monde de la musique. Il est le fondateur du groupe « Blood, Sweat & Tears« .

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3. « Man’s Temptation« 

En 1968, KOOPER quitte son groupe et se retrouve inactif, inacceptable pour quelqu’un comme lui. Il décide d’appeler son pote des années Dylan, MIKE BLOOMFIELD, pour lui proposer d’enregistrer un disque de blues. AL KOOPER réserve le studio d’enregistrement pour deux jours en mai à Los Angeles. Le premier jour d’enregistrement, cinq morceaux sont sur bandes, fin prêts. Les titres sont plus ou moins des improvisations, des

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4. « His Holy Modal Majesty« 

 

« jam-sessions » plus tôt blues, mais lorgnant tout de même vers la Soul et le Jazz. La maîtrise est totale, alors qu’il n’y eue aucune répétition. Les artistes sont arrivés le matin, ont branché leurs instruments, et ont commencé à jouer! Pour les musiciens et les ingénieurs du son, le résultat du premier jour de travail et de captation s’apparente à un chef d’œuvre. Comme si le studio avait été touché par la grâce divine…

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5. « Really« 

Tout le monde est ravi. Le jeu de guitare de MIKE BLOOMFIELD est d’une fluidité incroyable, les blues sont intenses, et prennent aux tripes, les dialogues entre KOOPER et BLOOMFIELD sont de pures merveilles. Un titre est dédié à John Coltrane « His Holy Modal Majesty« , et un autre est une reprise de Curtis Mayfield, en hommage à la Soul music. En somme tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Le deuxième jour par contre se passe quelque peu différemment. MIKE BLOOMFIELD est narcotico-dépendant depuis la formation de son groupe, The Electric Flag et atteint de dépression continue, due à sa vie d’insomniaque, il est capable de rester plusieurs jours sans dormir du tout. Il est emmené sans attendre à l’hôpital, pour y être soigné, et y faire une cure de sommeil.

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6. « It Takes A Lot To Laugh, It Takes A Train To Cry« 

AL KOOPER choqué, se retrouve sans guitariste, aussi décide t’il de téléphoner à des amis suffisamment doué pour pouvoir remplacer MIKE BLOOMFIED, mais pour lui, il n’y en a qu’un qui en soit capable : STEVE STILLS, qui en profite pour quitter Buffalo Springfield. Mais STILLS ne possède pas encore la maîtrise technique de BLOOMFIELD.

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7. « Season Of A Witch« 

 

 Le principal morceau joué par STILLS est une reprise de Donovan, « Season Of The Witch » de plus de onze minutes, dans lequel il montre son talent à la pédale wah-wah, aussi bien en rythmique que dans les chorus, l’amitié qui le liait à Jimi Hendrix, et leurs échanges musicaux ont certainement servi à STILLS à mieux maitriser sa guitare, et les boitiers d’effets.

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8. « You Don’t Love Me« 

Le titre n’a plus rien à voir avec l’original, le bassiste HARVEY BROOKS y joue des lignes de basse absolument fantastiques, tantôt rock-blues, tantôt jazz, avec une aisance déconcertante, fabuleux bassiste, BROOKS jouera quelques année plus tard avec Miles Davis sur l’album « Bitches Brew« . Du coup sur le 33 tours, une face est jouée par MIKE BLOOMFIELD,

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9. « Harvey’s Tune« 

et l’autre par STEVE STILLS. Peut-on dire qu’une face est supérieure à l’autre, c’est une question par trop subjective pour pouvoir y répondre. Chacun écoute, juge et se fait sa propre idée. Pour ma part, je trouve que SUPER SESSION a très bien vieilli, et n’a pas pris une ride, on y sent la joie, le plaisir que prennent les musiciens à jouer ensemble, et à nous faire partager leurs émotions. Avec ses ambiances variées, mais pas dispersées, allant du Blues le plus pur, au Jazz, à la Soul, en passant par des ambiances psychédéliques.

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Allez, je vais vous le dire quand même, je trouve la face BLOOMFIELD nettement supérieure à celle de STILLS. Plus inspirée et plus originale. Mais surtout ne le répétez à personne… Ca reste entre nous… Ce disque est un enchantement pour les oreilles, il les nettoie, il les dépollue de toutes les musiques nauséabondes que l’on peut entendre bien malgré nous, à longueur de journée !!!!! En fin de compte, il devrait être remboursé par la sécurité sociale… Les autres musiciens ayant participé à ce disque sont : EDDIR HOH – batterie, BARRY GOLDBERG – piano électrique morceaux 1, 2. MIKE BLOOMFIELD joue sur 1, 2, 3, 4, 5, 10 STEVE STILLS sur 6, 7, 8, 9.  La version remastérisée du CD possède 4 bonus tracks , deux morceaux du disque sans cuivres, un inédit, et un inédit live. Si ça vous tente ???!!!

10. « Fat Grey Cloud » Live

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