ZZ TOP : « ELIMINATOR ». 1983

ZZ TOP, trio américain de Blues-Rock-Texan, se forme en 1970, de la réunion de deux groupes rivaux,  Moving Sidewalks et American Blues. A leur début, ils se font remarquer comme groupe de première partie, ayant souvent même plus de succès que les vedettes. Billy Gibbons, ancien étudiant en art graphiques, jouait au sein du Moving Sidewalks, un groupe psychédélique basé à Houston.

Ils eurent même un hit régional avec le morceau « 99th flour« , qui fut cinq semaines durant, en tête des charts texans. Les Sidewalks avaient également assuré une fois la première partie de Jimi Hendrix lors d’un concert à New York. Hendrix, qui voyait en Gibbons le plus prometteur des jeunes guitaristes américains au point de lui offrir une de ses guitares Fender blanches …

La musique du  ZZ TOP  des années 70, est un melting-pot de blues, de R’n’B à la Robert Johnson, John Lee Hooker et B.B. King, et de rock, rock’roll. Au tout début le public est quelque peu hostile, mais petit à petit,

le groupe commence à attirer l’attention en se produisant dans des clubs et des bars de Texas, avec un rock énergique, puissant, enraciné de blues. Le premier album sort fin 1970 et s’intitule « FIRST ALBUM« .

Il obtient un franc succès à l’échelle locale, comme le second album « RIO GRANDE MUD« , qui dès sa sortie en 1972 devint disque d’or.

Le troisième album « TRES HOMBRES«  (1973), leur donne une audience nationale et internationale grâce au hit « LA GRANGE«  basé sur un riff de John Lee Hooker  » Boogie Chillen « .

Il sera rapidement disque de platine. Le succès est là et bien là. Suivent les albums « FANDANGO«  (1975), contenant une face enregistrée live,

certifié disque de platine également et « TEJAS«  (1976).

Leur succès va grandissant durant le milieu des années 70,

culminant lors de la tournée d’un an et demi du « Worldwide Texas Tour », en 1974 où ils se produisent au Texas Memorial Stadium d’Austin Texas devant 80 000 personnes,

partageant la scène avec Bad Company, Joe Cocker et Santana. Ensuite, le groupe prend enfin du repos, et après un break de trois ans, retourne en studio pour l’enregistrement de l’excellent « DEGÜELLO«  (1979),

et du beaucoup moins bon « EL LOCO«  (1981).

Les tournées n’en finissent pas, le groupe remplit des stades entiers à travers tout le pays et le reste du monde. En 1983, la sortie d’ « ELIMINATOR« , surprendra pas mal de leurs fans, en effet le groupe associe des synthétiseurs à leur blues-rock,

certains crient au scandale le temps de bien écouter le disque, qui reste à ce jour leur plus grosse vente, et peut être leur meilleur album. il déchainera une ZZ TOP-mania à travers la terre entière … Attisée par des clips superbes passant sur toutes les chaines musicales …

Le groupe s’arrêtera même à Paris, au Palais des Sports de Saint-Ouen, le Jeudi 3 Novembre 1983, pour un concert mémorable dans une ambiance surchauffée, et survoltée, votre Papy en garde encore un souvenir grandiose.

Il est vrai qu’ « ELIMINATOR«  marque un changement dans le son du groupe, plus dur que sur les disques précédents, et l’apport des synthés et de samples changent la couleur et le style des trois musiciens. Jusqu’à présent, le groupe a vendu près de sept millions d’albums. Ce dernier se vendra à  dix millions d’exemplaires!!!

Dès le premier morceau « GIMME ALL YOUR LOVIN« , le ton est donné, tempo médium, batterie martelant les temps, ligne de basse linéaire, superbe guitare et chorus bien fun. La nouvelle recette est là. Hormis un extra terrestre, chacun a déjà au moins une fois entendu ce titre, et cette intro, reconnaissable entre toute.

On tape des mains, des pieds, notre tête se secoue malgré nous, on se lève et on bouge, on danse, c’est de la folie. Succès garanti. Ce titre devient un des grands classiques du groupe. Une fois entendu, il vous reste dans la tête, et s’accroche à votre cerveau comme une sangsue.

ZZ TOP change, sans pour autant perdre son âme. Et pourtant les fans de la première heure crieront au scandale. On passe, si besoin est, à la vitesse supérieure, les deux titres suivants sont deux bombes atomiques  « GOT ME UNDER PRESSURE« , plus rapide, basse-batterie métronomique, et toujours ce fun, ce plaisir de jouer, palpable.

Et puis chaque morceaux nous rappelle un clip, belles voitures, superbes filles syliconnées, le pied quoi !!! « SHARP DRESSED MAN« , lourdeur et puissance, un morceau implacable.

Ça décoiffe grave… Frank Beard a changé son style de drumming, il l’a épuré,

Ted Schurter/The State Journal-Register

il est plus méchant, plus lourd également et avec moins de fioritures. Les chorus de guitares de Billy Gibbons sont toujours aussi superbes et aiguisés.

Le groupe nous offre un blues rapide de toute beauté « I NEED YOU TONIGHT« ,

durant lequel la guitare nappe des notes languissantes, avant un chorus tout en délicatesse et en beauté, un des plus beaux du disque. Rock et rock’n’roll sont présents avec « I GOT THE SIX«  , et toujours cette « putain » de guitare omniprésente.

Les titres se suivent sans grandes faiblesses, peut être se ressemblent-ils un peu trop, il est vrai, mais ils sont tous dans l’esprit ZZ TOP.  Sexe and rock’n’roll…« LEGS » est un des titres les plus populaires de l’album, un rythme rapide, très festif et dansant.

Immortalisé par un clip vu des millions de fois sur toute la planète!!!

L’album est plus commercial que les autres, les radios FM de plus en plus nombreuses en sont peut être la cause. Malgré tout « ELIMINATOR«  est un grand moment de jouissance, simple et efficace, sans se prendre la tête. « THUG«  ,

morceau durant lequel Dusty Hill s’amuse avec les cordes de sa basse,

slappe, et nous fait taper du pied. « TV DINNERS« , lourd à souhait,

le synthé donnant la ligne de fond, la guitare rampant tel un serpent sur le sol. « DIRTY DOG« 

rappelle « GOT ME UNDER PRESSURE«  , le rythme est rapide, la section basse-batterie travaille main dans la main. Le dixième morceau, un boogie « IF I COULD ONLY FLAG HER DOWN«  dans l’esprit de « LA GRANGE » vient compléter l’album.

Chaque morceau contient un chorus de guitare la plus part du temps inspiré, Gibbons n’est pas n’importe qui …

Le dernier titre « BAD GIRL«  est un rock rapide,

introduit comme un live en studio, avec encore une guitare simple, évidente et omniprésente. Lors d’une écoute complète de l’album « ELIMINATOR« , on est d’abord surpris par la puissance, et la force qui s’en dégage, sans mesure avec les autres albums du ZZ TOP, plus nuancés il est vrai, moins linéaire. Le groupe a mis du plomb dans leurs instruments, mais sans perdre leur identité pour tout autant.

L’album marquera un sommet que les disques suivants auront bien du mal à dépasser. Le groupe est devenu une grosse machine ultra-huilée, où tout est bien en place et chronomètré à la seconde près. Quand j’ai revu ZZ TOP le 1er Octobre 1986, pour la tournée « AFTERBURNER«  , au Palais Omni Sports de Paris Bercy, la scène était gigantesque, sans aucune commune mesure avec celle du concert de 1983.

C’était trop parfait, trop clean, sans spontanéité, le groupe assurait son statut de stars uniquement, l’ âme n’y était plus, et pourtant quel groupe de scène !!! C’est bien dommage. Les dernières tournées par contre semble avoir retrouvées la folie d’antan,

et le groupe joue rock-blues comme au bon vieux temps, même leurs derniers albums sentent bon le soleil et le sable du désert. Pas de doute, le « petit groupe du Texas » est bien devenu une légende internationale et totalement incontournable.

 

 

 

 

 

 

2 thoughts on “ZZ TOP : « ELIMINATOR ». 1983

  1. latimer dit :

    bonjour avec le temps j ai pu digérer le changement de cap mais cela a eu du mal à passer, toute l’ originalité du groupe ayant disparu ( à mon avis) cela dit j ai fait le déplacement à bercy en 86 , et puis miracle en 2012 leur album LA FUTURA prouvait que leurs racines étaient encore bien vivaces.

  2. Domdom dit :

    Quelques petites rectifications sur l article si je peux me permettre:
    -Sur les clips d eliminator, les filles ne sont pas sillliconees, tout est d origine, sans retouche.
    -Le jeu de frank beard ne s est pas « épuré », c est juste qu il était tellement plongé dans la cam que Billy Gibbons a fait la plupart des batteries de l album sur boîte à rythmes.
    -J étais à bercy en 1986 (avec Bonfire en première partie), c était un truc énorme, puissant, avec des lasers qui dessinaient des jambes ou la voiture dans la fumee de bercy. C est là où j ai choppé des acouphènes qui me tiennent encore.

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