MOUNTAIN : « NANTUCKET SLEIGHRIDE » 1972.

Je vous ai déjà parlé de LESLIE WEST et de MOUNTAIN, aussi,  je vous fais juste un petit topo, pour vous remettre les souvenirs en place. Dans les années 60′, FELIX PAPPALARDI est producteur.

Dans son écurie, figurent, Joan Baez, The Lovin’ Spoonfull et Tim Hardin, le créateur de « If I Were A Carpenter », reprit en France par Johnny Hallyday sous le titre « Si J’Etais Un Charpentier ». À la fin des années soixante, il s’occupe des « Cream », fabuleux super groupe

au sein duquel sévit Eric Clapton, Jack Bruce et Ginger Baker, il gagne encore en notoriété. À cette époque, il travaille également pour Atlantic Record, qui lui demande de s’intéresser à « Vagrants » un groupe où officie un guitariste de poids, au sens propre du terme, LESLIE WEST, né en octobre 1945 à New York.

Très impressionné par ce guitariste, PAPPALARDI lui fait enregistré un album solo « Leslie West – Mountain » en 1969. Le disque se vend plutôt bien, et comme Cream vient de se séparer, FELIX décide de former un groupe avec LESLIE WEST, STEVE KNIGHT aux claviers et Norman Smart à la batterie. Pour le chant, PAPPALARDI et WEST se le partage. Voix douce et romantique pour l’un, grasse et rugueuse pour l’autre.

 Mélangeant ses propres compositions et des morceaux de Cream, le groupe participe au Festival de Woodstock. Quelques temps après, CORKY LAING prend la place de Smart derrière les fûts. La version définitive de MOUNTAIN est donc sur pieds.

En 1970, le premier album sort sous le titre « Climbing », et réalise de très bonnes ventes. Il devient Disque d’Or en 1970 et 1971.

Le groupe tourne beaucoup, et devient une très grosse attraction scénique. Le contraste entre le « gros » LESLIE et le mince FELIX est impressionnant, comme celui entre sa guitare et sa corpulence. Mais entre ses mains la guitare peut se faire violon, tout en douceur, ou violente et rageuse !!!

C’est en 1972 que parait « NANTUCKET SLEIGHRIDE » un album mature, travaillé, original et bien rock, et dont le titre reprend une expression de chasseur de baleines, signifiant que le squale a été harponné.

MOUNTAIN nous propose un rock, bien heavy, où les influences bluesy sont toujours présentes, et où la basse de PAPPALARDI assure une base efficace autour de laquelle la guitare de WEST peut s’envoler avec fougue ou délicatesse. Si l’on trouve des titres très direct, dans un parfait esprit rock’n’roll, MOUNTAIN délivre aussi de véritables perles, avec des morceaux très travaillés, des sonorités plus « alambiquées » comprenant de splendides mélodies, à la limite du rock progressif, comme le morceau titre de l’album.

Considéré comme le plus parfait album du groupe, « NANTUCKET SLEIGHRIDE » est un voyage au pays du heavy blues, dans ce qu’il a de plus représentatif. De gros riffs puissants et bien gras, de belles mélodies, et des parties instrumentales inspirées. L’album contient de splendides et puissants morceaux.

Tout à fait dans l’esprit rock du début des années soixante dix. Un mot également sur le très beau dessin de la pochette du disque, un dessin psychédélique de GAIL COLLINS, madame PAPPALARDI, qui participa également à l’écriture de certains morceaux, et qui quelques années plus tard tuera son mari à coup de revolver…

Pour en revenir à MOUNTAIN, il ne faut pas oublier, qu’à l’instar de Cream, les musiciens pouvaient faire durer certains de leurs morceaux, avec de longues improvisations. Ainsi, le titre « NANTUCKET SLEIGHRIDE » qui à l’origine dure six minutes, pouvait atteindre quarante minutes à certains concerts !!! Sur le live « Twin Peaks » sorti en 1974 et enregistré au Japon,

le morceau s’étale sur deux faces de 33 tours, et dure plus de trente minutes… Mais parlons maintenant de ce fantastique album. Il s’ouvre avec « DON’T LOOK AROUND » un morceau typique de l’esprit rock du groupe.

Fougueux comme une locomotive lancée à pleine vitesse. Guitares en avant, claviers en arrière plan, rythmique très scandée avec un CORKY LAING dans un style bien particulier, reconnaissable immédiatement et une mélodie parfaite.

La voix de LESLIE WEST vient s’accrocher sur la musique, puissante, hurlante, une voix travaillée au papier de verre. La guitare en douceur apporte une touche légère très américaine au chorus. Le second morceau est la pièce maîtresse du disque, « NANTUCKET SLEIGHRIDE » et sa belle intro « TAUNTA ».  « NANTUCKET » reflète parfaitement le travail de MOUNTAIN,

riffs bien rock, très puissants, des vocaux très mélodiques et mélodieux, une instrumentation absolument parfaite, et des cassures de rythmes amenant de nouvelles phrases musicales.

Assurément un des plus beaux morceaux du groupe, si ce n’est le plus beau. Les paroles sont de madame PAPPALARDI, GAIL COLLINS. Elle y fait des allusions aux aventures extra conjugales de son mari…

La guitare de LESLIE WEST y est grandissime, douce et forte à la fois, et PAPPALARDI nous offre de belles lignes de basse. Ce titre est vraiment une merveille, à tous les points de vue. Il est suivi par « YOU CAN’T GET AWAY »

un rock au swing proche du hard, avec une rythmique de plomb et une guitare qui s’envole telle un grand oiseau. « TIRED ANGEL » est un hommage à Jimi Hendrix disparu plutôt.

Mélangeant le mélodique et le rock en un mariage bluesy parfait. « THE ANIMAL TRAINER AND THE TOAD » un blues mid tempo,

au piano honky tonk, est un titre sympa avec un côté rock sudiste du meilleur effet. « MY LADY » est une belle chanson d’amour,

douce et tendre, comme la guitare de LESLIE. Avec « TRAVELLIN’ IN THE DARK » le groupe revient vers un très beau rock mid tempo. La mélodie est magnifique, et la phrase musicale reste immédiatement dans la tête.

D’ailleurs ce sera un des singles de l’album. Et voilà c’est déjà fini, le dernier titre arrive, et c’est également du lourd. « THE GREAT TRAIN ROBBERY » l’autre grand morceau du disque. Superbe blues mid tempo, aux multiples changement de rythmes,

à la guitare slide très présente. WEST y partage les vocaux avec PAPPALARDI,

jouant avec un piano qui accompagne l’ensemble. Cet album est une vraie réussite, chaque élément y est à sa place, et forme un ensemble d’une cohésion parfaite. La guitare de LESLIE WEST illumine le disque de violence et de douceur mélangée, dans un feeling évident.

La basse de FELIX PAPPALARDI, un peu dans l’esprit de celle de Jack Bruce nous gratifie de lignes puissantes.

Les claviers toujours bien présents, tel le piano, accompagne la musique sans l’envahir. Quant à la batterie de CORKY LAING son style imprime les morceaux de sa patte bien particulière.

MOUNTAIN grand groupe, Oh que oui !!! « NANTUCKET SLEIGHRIDE » bon album, tout à fait !!!

Vous savez ce qu’il vous reste à faire, et donc, vous n’avez aucune excuses de passer à côté de cette belle montagne…

 

 

 

 

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