JANIS « Pearl » JOPLIN. 19.01.1943 + 04.10.1970

JANIS  » Pearl  » JOPLIN

19.01.1943  + 04.10.1970

On peut me dire ce que l’on veut, là dessus, je ne changerai jamais d’avis. Pour moi les plus grandes années du Rock, les plus prolifiques, les plus merveilleuses, sont et le resteront à jamais, 1967686970 et 71Ces cinq années renferment la quintessence de la plus belle période du Rock, au sens large, de toute l’histoire de la Musique. Tenez rappelez-vous:   1967 : The Beatles, Sgt. Pepper’s– The Jimi Hendrix Experience, Are You Experienced – The Velvet Underground, 1er Lp – The Doors, 1er Lp – Cream, Disraeli Gears – Pink Floyd, The Piper At The Gate Of Dawn – Jefferson Airplane, Surrealistic Pillow – Buffalo Springfield, Again –1968 : The Beatles, Double Blanc – The Rolling Stones, Beggar’s Banquet – The Jimi Hendrix Experienced, Electric Ladyland – Léonard Cohen, Songs For A Room – The Byrds, The Notorius Byrds Brothers – The Velvet Underground, White Light / White Heat – Van Morrison, Astral Weeks – 1969 : The Beatles, Abbey Road – The Who, Tommy – The Rolling Stones, Let It Bleed – King Crimson, In The Court Of The Crimson King – MC5, Kick Out The Jams – Woodstock, B.O.F – Chicago Transit Authority, 1er Lp – Led Zeppelin, I & II -Jeff Beck, Beck-Ola – Colosseum, Valentyne Suite – Sly And The Family Stone, Stand – Santana, 1er Lp – Rare Hearth, Get Ready – Jethro TullStand Up – Procol Harum, A Salty Dog – The Stooges, 1er Lp – Frank Zappa, Hot Rats –1970 : Creedence Clearwater Revival, Willie And The Poorboys – Genesis, Trespass – Wishbone Ash, 1er Lp – Crosby.Stills.Nash & Young, Déja Vu – Deep Purple, In Rock – Gratefull Dead, Live Dead – Magma, Magma 1er Lp – The Who, Live At Leeds – Soft Machine, Third – Steppenwoolf, Live – Jimi Hendrix, Band Of Gypsys – Cactus, 1er Lp – Led Zeppelin, III – James Brown, Sex Machine – Pink Floyd, Meddle –  Emerson.Lake & Palmer, 1er Lp – Black Sabbath, Paranoïd – Santana, Abraxas – Derek And The Dominos, Layla And Other Assorted Love Song – The Doors, Absolutely Live – Alice Cooper, Killer – 1971 : The Rolling Stones, Sticky Finger – Emerson.Lake & Palmer, Tarkus – Jethro Tull, Aqualung – Serge Gainsbourg, L’Histoire De Melody Nelson – Allman Brothers, Live At The Fillmore – Magma, ou 1001 °  centigrades – Johnny Winter And…, Live – Crosby.Stills.Nash & Young, 4 Way Street – Rod Stewart, Every Pictures Tells A story – The Who, Who’s Next – Led Zeppelin, IV – Genesis, Nursery Cryme -John Lennon, Imagine – Uriah Heep, Look At Yourself – T.Rex, Electric Warrior – Joe Cocker, Mad Dogs And Englishmen – Yes, Fragile…Et j’en oublie!!! Bien naturellement pour finir cette liste Ô combien incomplète Janis Joplin, « Pearl ». 

Surtout ne m’écrivez pas en m’insultant pour avoir oublié tel, ou tel album, je sais qu’il en manque beaucoup, mais cela donne tout de même une image assez représentative de la qualité des oeuvres musicales de ces cinq merveilleuses années. Ils sont nombreux de cette époque déjà lointaine, à nous avoir quitté, pour jouer vers d’autres cieux. Janis aussi est partie, victime d’une notoriété trop fulgurante, elle si forte et pourtant si fragile, elle avait trouvé refuge dans des paradis artificiels, qui se sont révélés être, des paradis de mort.

Mais autant que je commence par le début. Cela pourrait presque commencer comme un conte de fées si la chute n’était pas si tragique… Il était un fois une petite fille, née le 19 Janvier 1943, à Port Arthur, une petite ville industrielle du sud du Texas, elle s’appelait Janis Lynn Joplin. Très vite elle montra des capacités artistiques, dans la poésie entre autre, et ses parents Seth et Dorothy Joplin, la poussèrent dans ce sens.

Janis, adolescente brisa les traditions locales de ségrégation raciale, se dressant en faveur des droits des Afro-Américains dont les statuts sociaux, dans sa ville natale, marquait au fer rouge, ses idéaux de jeunesse. Avec ses amis étudiants, beatniks, elle menait une vie en rupture avec les traditions, se passionnant pour la poésie, et surtout la musique. Elle dira plus tard : « …Le Texas est OK pour fonder une famille, mais ce n’est pas fait pour les gens choquants, et j’ai toujours choqué!… »  Tous gravitaient dans le monde du jazz, du folk et surtout du blues. Se découvrant un don inné pour chanter le blues, Janis commença par imiter le style de Bessie Smith, Odetta et Leadbelly.

Elle se mit à chanter dans les bars de petites villes du Texas. Au début des sixties, Janis chante dans un groupe de blue-grass. Elle part pour Venice, Long Beach et tous les hauts-lieux beatniks. Elle revient à Austin, et s’inscrit à l’université du Texas, en 1962, où son physique ingrat, qu’elle supporte difficilement, lui vaut le titre « d’homme le plus laid de l’université d’Austin ».

Vivant sur le fils du rasoir, dans un style de vie typiquement beatnik, elle expérimente les drogues, boit énormément, et prend du speed. Elle retourne chez elle pour un an afin de réfléchir sur la direction qu’elle doit prendre, mais la musique l’attire, et avec elle, les drogues indissociables à cette existence. En 1963 elle part pour San Francisco, y trouve de petits boulots et en plus chante régulièrement au North Beach Coffee Shop, accompagné par un Jorma Kaukonem, encore inconnu (futur géant de la guitare au sein du Jefferson Airplane),

mais sa consommation de drogues, d’amphétamines et d’alcools augmente parallèlement, et Janis s’enferme dans une spirale sans fond, sans se douter que cela la conduira à sa perte… En 1965, prenant conscience de son état, elle retourne au Texas.

Un vieil ami lui propose de chanter dans un groupe (encore obscur) qu’il manage, Big Brother And The Holding Company. Après quelques essais, Janis accepte. Le groupe joue dans la baie et sur toute la côte Californienne.

(Bye Bye Baby)

Les prestations de Janis stigmatisent le public, sa voix black d’une puissance rare, éclabousse un parterre sidéré par ce petit bout de femme, hurlant son désespoir à s’en briser les cordes vocales. Le groupe est bon, mais avec JANIS il devient exceptionnel.

(Down On Me)

Jamais une blanche n’a chanté le blues comme elle, Janis devient unique. Durant l’été 1967, la consécration arrive, avec le passage de Big Brother au Festival de Monterey, entre HendrixThe WhoOtis Redding qu’elle adore, Mamas & PapasJefferson Airplane.

Mais plus que le groupe, c’est Janis que l’on voit, elle hypnotise tous les regards, le groupe n’existe pas, sa voix épaisse et éraillée est unique, et c’est quasiment en transe, qu’elle interprète une incroyable, fabuleuse, inoubliable version du Ball and Chains de Big Mama Thorston. 

(Version studio)

En janvier 1968, elle signe un contrat, pour ètre managé par Albert Grossman, le groupe enregistre Cheap Thrills, qui se vendra à sa sortie, en Septembre 68, à plus d’un million d’exemplaires.

L’album contient deux hits  incontournables Summertime,

et Piece Of My Heart.

L’audience du groupe est de plus en plus large, mais il devient de plus en plus évident que le public se déplace uniquement pour Janis. D’ailleurs sur les affiches et les billets on peut lire  » Janis Joplin with The Big Brother Holding Company « … Mais les abus de drogues et d’alcools de toutes sortes, nuisent à la qualité des interprétations du groupe, et à l’entente entre les musiciens. A Noël 1968, le groupe donne son dernier concert.

De toute façon, le statut de star de Janis dépasse très largement celui du groupe, le split était devenu inévitable. Elle forme alors un nouveau groupe et sort l’album « I Got Dem Ol’ kozmic Blues Again Mama »  en 1969. Le disque est bien accueilli. La vie décousue de Janis va de paire avec des abus de drogues et d’alcools de plus en plus important.

(Work Me, Lord)

Les bouteilles de Southern Confort sont vidées à des vitesses hallucinantes, cette contre publicité fait tellement grimper les ventes de la marque, que la compagnie lui offre un manteau de fourrure … L’album est un savoureux mélange rock-soul-bluesy, débutant par un fabuleux  Try (Just a little bit harder).

Sa voix est impériale, et sa puissance incroyable. Certains titres sonnent très Otis Redding, c’est une réussite indiscutable.

Mais drogues et alcools sont toujours présents, en grande quantité, reconnaissant enfin que cela nuit à ses performances scéniques, et à sa créativité, durant certains concerts, elle est à la limite de l’inconscience, et titube sur scène… Elle décide de tout arrêter, et forme un troisième groupe, le Full Tilt Boogie BandJanis pense avoir enfin trouvé sa voie, du soul-rock mélangé à de blues blanc. Elle se sent bien, elle est enfin heureuse.

Le groupe tourne au Canada. A leur retour, les musiciens rentrent en studio pour l’enregistrement du nouvel album Pearl (son surnom). Nous sommes en 1970, Janis se sent bien avec son groupe, durant les sessions d’enregistrement, elle tombe de nouveau sur de l’héroïne, et y reprend goût.

Obtenant un jour une dose plus pure qu’à l’accoutumée, elle meurt accidentellement d’une overdose dans une chambre de motel de Los Angeles, le 4 Octobre 1970, à l’âge de vingt sept ans. L’album sort après sa mort, et son succès est énorme, à la mesure de sa qualité, les chansons sont superbes, et la voix de Janis déchirante comme jamais. Le disque contient un morceau que Janis chante à capella Mercedez Benz, où l’on peut se rendre compte de ses possibilités vocales,

le premier morceau est devenu également un grand classique, un standard Move Over, une batterie seule marque le rythme,

et la voix de Janis arrive, arrachant tout sur son passage, telle une tornade. Un autre grand moment de l’album, est la version de Me And Bobby McGee de Kris  Kristofferson.

L’album deviendra triple disque de Platine. Peut être a-t’elle eut du mal à assumer son statut de star, arrivant sur elle trop tôt pour ses fragiles épaules, elle qui n’avait enregistré que peu d’albums.

Elle devait sans cesse se surpasser, mettre la barre de plus en plus haute, pour répondre aux attentes de son public et à son statut de meilleure chanteuse de rock du monde, la drogue et l’alcool l’aidaient peu être à garder les pieds sur terre, tout en ayant la tête dans les nuages et dans les étoiles. A certains moments elle paraissait sans âge, ridée, vieille, et à d’autres, elle était lumineuse et presque belle…

D’autres albums parurent, des compilations, des live, et un film remarquable, The Rose avec Bette Middler, qui relatait de manière romancée les dernières années de la vie de Janis. Sa voix restera à tout jamais comme le diamant le plus brut de toute l’histoire de la Rock Music, une voix d’écorchée vive, chargée de tristesse et d’amour, de passion et de feu. Le médecin légiste du bureau du Procureur fera un court compte-rendu

« …J’ai pratiqué une autopsie sur le corps de Janis Joplin, et attribue la mort à une intoxication à l’héroïne – morphine, due à une overdose… » 

D’autres chanteuses, depuis sont sorties de l’anonymat, de bonnes, comme de moins bonnes, mais jamais , au grand jamais, pareille voix n’est sortie de la bouche d’une femme. Janis est partie, ce petit bout de bonne femme, fragile comme le cristal, s’en est allé rejoindre les voix qu’elle aimait, Bessie Smith, Mahalia Jackson, et nous, depuis ce jour du mois d’Octobre 1970, nous sommes comme orphelins.

Une partie de nous s’est envolée avec elle, un morceau de nous s’est fané ce jour là. Janis continue de chanter à nos coeurs, à nos âmes, pour qu’encore une fois elle nous fasse l’amour à sa manière, le coeur au bord des lèvres, et les larmes aux coins des yeux.

(Cry Baby)

«  …Sur scène je fais l’amour à 25 000 personnes, après, je rentre seule à la maison… »    

      

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