STEPHEN STILLS : « STEPHEN STILLS » 1970

STEPHEN STILLS vient au monde à Dallas, Texas, le 3 janvier 1945. Chanteur, batteur, claviériste, guitariste, il chante dans des boites folks, et intègre le « Au Go Go Singers » de Richie Furay, pour peu de temps. Manquant de devenir le chanteur des « Monkees », il demande à Furay et à Neil Young, qu’il connaissait déjà, de participer à la création d’un nouveau groupe « Buffalo Springfield ».

En 1967 il compose ce qui deviendra un énorme succès « For What It’s Worth ». Le groupe se sépare en 1968, STILLS participe à l’album « Supersession » en compagnie d’Al Kooper et Mike Bloomfield

après avoir refusé l’offre de remplacer Kooper au sein des « Blood Sweat and Tears ». Il apparait sur des disques de  ses amies Judy Collins et Joni Mitchell. La légende voudrait que Jimi Hendrix, à cette époque, lui ai donné des cours pour se perfectionner à la guitare. À la fin 1968, « Crosby, Stills & Nash » est créé. Un morceau écrit par STILLS pour ce premier album, devient un tube aux États Unis, « Suite : Judy Blue Eyes ». L’album contient de magnifiques morceaux,

les mélodies sont belles, le public adore, les critiques également. L’album se classe troisième dans les charts Anglais et américains. 1969 les verra participer au célèbre festival de Woodstock. 1970, Neil Young a rejoint le trio depuis plusieurs mois, un nouvel album est enregistré, le magnifique « Déjà Vu » avec la participation de Greg Reeves à la basse, et Dallas Taylor à la batterie.

À la différence du premier album acoustique, celui ci est totalement électrique et contient de nombreux joyaux « Carry On », « Teach Your Children », « Woodstock », « Almost Cut my Hair », « Helpless ». L’album figurera dans les charts de très nombreux pays.  Fin d’année 1970, STEPHEN STILLS décide de faire un album solo. Il prépare minutieusement ses chansons, avant de les enregistrer à Londres au studio Island, et au studio de Wally Heider à los Angeles. Pour ce premier album solo, STILLS s’est attaché la crème des musiciens, Jimi Hendrix pour un titre, Eric Clapton pour un autre, Booker T, Ringo StarCrosby et Nash. Le résultat est extraordinaire.

Il est à noté que Jimi Hendrix décèdera entre l’enregistrement et la sortie de l’album, qui lui sera dédié. Le disque s’ouvre avec « LOVE THE ONE YOUR WITH » une belle mise en bouche,

qui déverse de bonnes vibrations. Les harmonies vocales sont parfaites. C’est une vague de bonheur qui se déverse à travers les hauts parleurs.  STILLS y joue outre la guitare, de l’orgue, du steele drum, et des percussions. Aux vocaux, Rita Coolidge, John Sebastian, David Crosby et Graham Nash. On nage en plein rock californien, gorgé de soleil et de joie.

« DO FOR OTHERS » est un titre acoustique, dans lequel STEPHEN STILLS joue de tous les instruments, guitares, percussion,

basse et chante. Le morceau est de toute beauté, il coule comme du miel, le « flower power » n’est pas très loin. « CHURCH » possède des réminiscences gospel, un choeur participe à créer une sorte de messe,

une prière. Une fois de plus STILLS montre toute l’étendue de son talent, et la variété de ses compositions. Encore un beau morceau. « OLD TIMES GOOD TIMES » nous offre la participation de Jimi Hendrix, qui tient la seule guitare du morceau.

Ç’est un grand plaisir que de l’entendre jouer ainsi, sans tirer la couverture à lui, il ne fait que participer,

et joue avec parcimonie sans noyer le titre sous une avalanche de guitare. « GO BACK HOME » est le plus long morceau de l’album. On y entend Éric Clapton nous gratifier d’un joli solo,

Rita Coolidge, John Sebastian, David Crosby, et la regretté  Mama Cass Elliot des « Mamas & Papas ». Le titre est puissant, rock, mais tout en gardant une légèreté propre au style californien. « SIT YOURSELF DOWN » beau mélange de rock et de folk, la musicalité est surprenante. Tout semble si facile, si évident. La mélodie est belle.

La voix de STILLS est parfaite, bien accompagné par ses amis

 Rita, John, David, Graham, et Mama. Il distille son feeling au long des morceaux, et du feeling il en a à revendre. « TO A FLAME » à la musique éthéré semble voler très loin, très haut,

soutenue par de superbes arrangements. Ringo Star est à la batterie. C’est vraiment superbe. « BLACK QUEEN »  est un blues enregistré live

dans le studio. STILLS nous y démontre ses talents de guitariste acoustique. On peut dire qu’il tricote plutôt bien. Un vrai cours de guitare.

« CHEROKEE » est un rock avec cuivres mais surtout avec une flute qui sonne bon les années soixante dix. Ça rock, ça groove,

ça fait du bien par où ça passe. Encore une belle réussite. Ce premier album se termine sur « WE ARE NOT HELPLESS » est d’une suave douceur. Ringo est de nouveau aux drums, et tout les amis participent

aux vocaux. Une belle manière de se dire au revoir, c’était chouette, on a pris du bon temps, on s’est régalé. Au bout de deux minutes, le morceau s’accélère pour devenir un rock aux accents gospel.

On peut vraiment dire que STEPHEN STILLS nous a gâté, son album est de toute beauté. Que de beaux et grands morceaux, joué avec amour, passion, sincérité et feeling. Sa passion  pour la musique transpire dans tous les morceaux de l’album. La photo de l’album dégage de la tendresse, de la vérité, de la sincérité, et tout cela est bien présent sur ce très bel album. Ce mélange de folk, de blues, de rock, de gospel est sans faille. Cinquante ans après sa création cet album est toujours aussi parfait, aussi fascinant, aussi tendre et plein de promesses que lors de sa création. Enregistré alors que Crosby, Stills, Nash & Young

étaient en pleine tempête, cet album est une bouffée d’air pur, une bouffée de bonheur, de douceur et de lyrisme. Cinq étoiles.

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