MOLLY HATCHET : « FLIRTIN’ WITH DISASTER » 1979

Le premier album sorti, la tournée qui suit se déroule à un rythme effréné. MOLLY HATCHET parcourt les États Unis du nord au sud, et d’est en ouest, réalisant pas loin d’un concert par jour. Le groupe gagne en cohésion, en précision, et les automatismes se mettent en place. Plus le temps passe, plus le groupe se bonifie. Pendant ce temps, les ventes de l’album ne font que grossir, tandis qu’il grimpe dans les hits. Comme grimpe la consommation d’alcools en tout genre, et de produits illicites.

Ce qui n’empêche pas MOLLY HATCHET de rentrer en studio une fois la tournée terminée, pour préparer le second album, qui sort un an après le premier opus. Une fois de plus, c’est une peinture de Frazetta qui orne la pochette. « FLIRTIN’ WITH DISASTER » est dans la continuité du précédent, avec à son écoute une réelle maturité. Le premier en mieux. La personnalité du groupe s’affirme le long des dix nouveaux titres. Il s’éloigne  un peu plus de l’ombre du Lynyrd Skynyrd pour des chemins plus rock. Une nouvelle fois, l’album ne contient aucune ballade, si chère à son illustre ainé, quant aux chorus de guitares ils sont lumineux et gorgés de miel, bien éloigné des soli torturés, sombres et vénéneux du Lynyrd.

MOLLY veut distiller du bonheur, faire taper dans ses mains, et que le public marque la mesure tout en secouant sa tête. L’album s’ouvre avec « WHISKEY MAN » le ton est donné, ça pulse fort sur une mise en place parfaite.

C’est avec plaisir que l’on retrouve les trois guitaristes, et la voix chaude du chanteur, qui nous balance quelques lignes d’harmonica. « IT’S ALL OVER NOW »  (de Bobby Womack) très dansant, presque joyeux, nous donne des fourmis dans les

jambes, et nous laisse entendre de belles parties de guitares. Plus mid tempo « ONE MAN’S PLEASURE » possède un petit côté swamp music bien agréable,

et une fois de plus donne envie de bouger.

Lynyrd n’est pas très loin.  « JUNKIN’ CITY » tout le monde tape dans ses mains.

On peut dire qu’il existe un style MOLLY HATCHET, une écriture personnelle que l’on retrouve dans la plupart des morceaux preuve de la personnalité du groupe. « BOOGIE NO MORE » aurait pu faire penser à Lynyrd s’il avait commencé en mode balade, car il offre après un changement de tempo,

à environ une minute trente, pas loin de quatre minutes de cavalcades de guitares en crescendo . Indéniablement le « titre » de l’album. Très impressionnant. « FLIRTIN’ WITH DISASTER » le futur classique du groupe. Incontournable durant les concerts, il reste instantanément en tête après quelques

écoutes, une vraie machine de guerre, une carte de visite pour le groupe. Du vrai rock au accents sudistes, et trois courts et magnifiques chorus de guitares.

« GOOD ROCKIN' » est encore du pur MOLLY un peu plus heavy, et ce n’est pas un reproche. Une chose est frappante,

on se sent bien à l’écoute de cet album, il rend heureux, les morceaux coulent comme du lait ou du miel. « GUNSMOKE » et son piano peut faire penser au grand frère, les guitares sont sages,

mais le ton du morceau est très agréable, rappelant une musique de « saloon ». « LONG TIME » est un mid tempo au gimmick de guitare bien trouvé. Le morceau sent la chaleur,

la poussière et le sable du désert. Une jolie guitare wah-wah vient dialoguer avec une de ses soeurs pour notre plus grand plaisir.

« LET THE GOOD TIME ROLL » reflète bien l’ambiance de l’album, du rock’n’roll, de la bonne humeur, du plaisir. Prendre du bon temps en écoutant un bel album.

Retrouver des amis que l’on avait pas vu depuis trop longtemps. Pour ce second album, MOLLY HATCHET a vu juste, il a visé dans le mille. Aucun temps mort, aucune faiblesse, que du bonheur. Boogie Rock à tous les étages. Le groupe est au meilleur de sa forme, soudé par les nombreux concerts donnés, leur simplicité fait merveille. En quelques jours, l’album est certifié triple disque de platine, et triplera les ventes du premier album. La tournée qui suit est « sold out » aux États Unis. Ce sera la même chose en Europe.

MOLLY HATCHET passe par la France, et se produit au Théatre de l’Empire, dans le cadre de l’émission d’Antoine De Caunes « Chorus ». MOLLY est au firmament, pourtant un grave problème va surgir qui pourrait ruiner les espoirs du groupe…

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