L’album « BRIDGE OF SIGHS » voit le jour en 1974, et devient dès sa parution un énorme succès, en Europe et aux Etats-Unis.
Dès le début les efforts de ROBIN TROWER et de son groupe sont concentrés sur le marché américain, l’Europe est plus secondaire. « BRIDGE OF SIGHS » est le second album de ROBIN TROWER, et reste à ce jour peut-être son meilleur, ou du moins le plus connu.
Né en mars 1945 en Angleterre, ROBIN TROWER s’illustre dans un groupe les « Paramounts« , mais le peu de succès reçu par le groupe, axé Rythm & Blues très british, les force à évoluer vers quelque chose de plus complexe, sous le nom de « Procol Harum ». Succès planétaire que le groupe connaîtra avec le tube « A Whiter Shade Of Pale » en 1967.
Néanmoins TROWER se sent bridé dans le groupe, n’arrive pas à s’épanouir, prenant conscience de ses frustrations en tant que simple guitariste de ce grand groupe. Après la sortie de l’album « Broken Barricades » en 1971, dans lequel ROBIN TROWER
écrit un morceau en hommage à Jimi Hendrix, il quitte la formation et forme « Jude« , avec Clive Bunker ancien batteur de Jethro Tull, Le chanteur Frankie Miller, et JIM DEWAR
à la basse ex-Stone The Crows. Mais le résultat ne répond pas aux attentes de TROWER qui préfère s’engager vers une carrière solo, accompagné par JIM DEWAR. REG ISIDOR
les rejoindra peu de temps après à la batterie. Le résultat, est l’enregistrement d’un premier album, en 1973, le très beau « Twice Remove From Yesterday ». L’influence de Hendrix est palpable, et le restera tout au long de la carrière de TROWER.
D’ailleurs il ne s’en cache pas. Le disque remporte un beau succès, et le monde réalise la qualité exceptionnelle du jeu de guitare de ROBIN TROWER. L’album contiendra des classiques incontournables, « I Can’T Wait Much Longer« , et « Daydream« . Le public et les critiques se rendent compte de l’énorme potentiel du groupe, encore un Power Trio. L’année plus tard, 1974 apparaît « BRIDGE OF SIGHS », qui remporte un énorme succès
aux Etats-Unis. C’est l’album de la consécration, et la plus part des titres sont des morceaux toujours joués en concert. Et cette année 2014, marque les quarante ans de la sortie du disque…
Disque produit par MATTHEW FISHER ancien membre du Procol Harum. Quant à l’ingénieur du son ce n’est autre que l’excellent GEOFF EMERICK ancien ingénieur du son des Beatles. « BRIDGE OF SIGHS » grimpe à la 7e place au Etats-Unis, et restera classé 31 semaines. Bien sur, la guitare tient une place primordiale dans tous les albums de
ROBIN TROWER, mais là, il s’en dégage un feeling plus personnel. Le son de TROWER influencera beaucoup de futurs guitaristes dans la fin des années 70. JIM DEWAR se révèle un remarquable chanteur, à la voix légèrement voilée.
Les huit morceaux du disques sont magnifiques, et si certains par leur beauté sortent encore un peu par rapport aux autres, l’ensemble est tout à fait cohérent.
« DAY OF THE EAGLES » et son intro particulière à la guitare, bien Rock, change
radicalement de tempo au bout de quelques minutes, et permet à TROWER un chorus en douceur et élégance.
Des clochettes annoncent le début de « BRIDGE OF SIGHS » et la guitare semble planer.
La chanson parle du fameux Pont des Soupirs à Venise, Italie, par lequel les suppliciés passaient et les soupirs étaient les leurs, et non des soupirs amoureux comme on l’a cru pendant de très nombreuses années. Le titre est lent et hypnotique, et se termine par le bruit de rafales de
vents faisant la jonction entre « BRIDGE OF SIGHS » et le morceau suivant « IN THIS PLACE« , autre titre très doux.
La cohésion du groupe est impressionnante, basse, vocaux et guitare sont à l’unisson et au seul travail de la musique. « THE FOOL AND ME » est un retour vers un rock plus
traditionnel, et un style plus Hendrixien, mais TROWER n’imite
jamais, il réinvente. « THE FOOL AND ME« , TROWER fait de son instrument un être vivant, aidé par une diabolique wah-wah. De nombreux soli parsème le morceau, aux riffs diaboliques, et au deux rythmes différents. « TOO ROLLING STONES« , et sa parfaite
utilisation de la pédale wah-wah, morceau Rock-Funk, et son splendide changement de thème, comme deux morceaux en un.« ABOUT TO BEGIN« , de nouveau on est dans
la douceur, et la langueur, dans l’hommage et non dans la copie, beau à vous donner la chère de poule, et JIM DEWAR y est pour beaucoup.
« LADY LOVE » morceau Pop-Rock, sans grande originalité,
mais à la construction parfaite, et toujours ces notes de guitares venues d’ailleurs. Dernier titre du disque « LITTLE BIT OF SYMPATHY » marque un retour à la filiation.
ROBIN TROWER a assisté à un concert du Voodoo Child en Angleterre, et ce fut une véritable révélation, il a pris la virtuosité, le génie, le feeling, cet espèce d’orgasme
musical comme un choc, une bénédiction. La révélation avait quelque chose de Christique… Hendrix devient son Mentor. Les six cordes sonnaient comme dix mille. Puissance extrème, et douceur infinie. Du coup TROWER ne jouera plus que sur Fender Stratocaster.
L’album est une parfaite réussite, et permet l’intronisation de ROBIN TROWER dans le cercle restreint des Guitar-Heroes…
Avant l’enregistrement de l’album suivant, en 1975 « FOR EARTH BELOW«
GREGG ISIDOR est remplacé par le non moins bon BILL LORDAN
(ex-Sly & The Family Stones). L’album devient également un best sellers dans le monde et particulièrement aux Etats-Unis. Il contient trois superbes morceaux
« ALETHEA« , GONNA BE MORE SUSPICIOUS » et « FOR EARTH BELOW« . La même année paraît « ROBIN TROWER LIVE » dont le seul défaut est d’être un album simple.
C’est ni plus ni moins qu’un best of de ses meilleurs titres enregistrés durant la dernière
tournée américaine. Autant dire un MUST, un indispensable.
Nous arrêterons notre chemin avec ROBIN TROWER et son groupe en 1976, avec la parution de l’album « LONG MISTY DAYS« , et son magnifique morceau titre, ainsi que « SAILING »
ROBIN TROWER et son groupe, dans lequel on retrouve le chanteur Davey Pattison,
continue de tourner et de remplir les salles, son style est toujours aussi impressionnant, et
l’homme est toujours aussi simple, l’apanage des Grands !!!! Et bien sur, Joyeux Quarantième anniversaire à « BRIDGE OF SIGHS »