Je vais profiter de mon immobilisation et du peu de temps où je peux rester assis à mon ordi, pour vous parler Cinéma, mais pas du cinéma grand public, non, mais celui dont on disait qu’il était d‘horreur ou d‘épouvante, selon les époques, et que l’on gratifiait souvent de l’expression Cinéma Bis.
Un cinéma décrié, réservé à une bande de dingues, de pervers, ou de maniaques. Tout sauf grand public. Ce Cinéma justement, je vous en avais déjà raconté des anecdotes, régalé et gratifié de petites œuvres de grandes qualités, que le temps n’a quasiment ni flétri, ni ridé.
Je vous ai déjà raconté « La Nuit du Loup Garou » , « La Nuit des Morts Vivants », et bien c’est de ce style de film dont je vais vous parler, et peut-être vous faire découvrir des trésors que vous ne soupçonnez même pas… Bien avant ce que l’on appela la vages des Slashers dans les années 80‘ et 90‘, avec un assassin dont on ne voyait que l’imper ciré où la chapeau sale, souvent armée d’une arme blanche, serpes, sécateur, poignards, épées.
Dans les Slashsers Movies, des jeunes filles souvent blondes courtement et légèrement vêtues, essayaient sans y parvenir d’échapper au meurtrier en poussant des hurlements à réveiller une ville… Le film de ce soir n’entre pas dans cette catégorie de hurleuses patentées, que l’on rencontre dans des films comme par exemple la saga « Scream » , « Souviens -Toi l’Eté dernier », « Vendredi 13 » .
Le film qui nous intéresse aujourd’hui, est plus adulte, plus mature, et pose avant l’heure des questions sur de possibles problèmes liés à notre environnement, pollution, pesticides, produits chimiques, médicaments, l’air que l’on respire, et tout ce qui peut être nocif à l’être humain, et qui plus est à une femme enceinte. Interprétés par des acteurs dont l’épouvante n’est pas leur registre habituel, l’histoire n’en possède que plus de force et de véracité.
LARRY COHEN à qui l’on doit le film, possède de nombreuses casquettes, réalisateur, producteur, scénariste de nationalité américaine, il s’est fait connaitre par des films à petites budgets toujours bonnes factures, il est également le créateur de la célébrissime série télé des années 60′ « Les Envahisseurs ».
Des années plus tard, il écrit les scénario de Phone Game et Cellular. Mais son film le plus célèbre demeure « LE MONSTRE EST VIVANT » / « IT’S ALIVE ». On retrouve au générique le grand et Oscarisé maquilleur, créateur RICK BAKER, et l’immense compositeur attitré d’Alfred Hithcock BERNARD HERRMANN.
« …En pleine nuit Frank Davies est réveillé par son épouse, Leonor, qui lui annonce que ses très fortes contractions et douleurs sont les signes de l’imminence de son accouchement, et qu’il faut aller à l’hôpital. Après avoir déposé leur fils chez un de leur ami voisin de quartier, ils se rendent à la maternité, pour la naissance de leur deuxième et nouvel enfant. Un heureux évènement qui pourtant va très rapidement se transformer en un horrible cauchemar, totalement inattendu… »
Le monde moderne recèle tant de merveilles insoupçonnées, que les hommes eux-mêmes arrivent à mettre en péril par leur course effrénée au gain et à l’argent facile, sans penser que tout cela peut avoir sur les organismes humains
des résultats catastrophiques. Nous mangeons des produits pollués, respirons de l’air pollué, mangeons des poissons plus ou moins radioactifs .
« IT’S ALIVE » essaie à sa manière d’apporter des réponses à ,ses grandes questions que tout être humain doit se poser. A la fin du film sur certaines affiches on peut lire d’une nouvelle accroche un peu passe partout « ….Whatever it is, IT’S ALIVE (Quoique ce soit, c’est vivant) A sa sortie le film ne rencontre que peu de spectateurs…
Le temps, et quelques années plus tard LARRY COHEN apprend que son film est un beau succès en Europe, et en Asie. Voyant cela, LARRY COHEN fait un forcing sur les nouveaux producteurs de la Warner, qui décident trois ans et demi plus tard de lancer une nouvelle campagne publicitaire.
Et trois ans et demi après son lancement dans la plus grande indifférence « LE MONSTRE EST VIVANT » devient numéro un au Box Office américain, et le plus gros succès commercial de LARRY COHEN.
Avec un grand merci au jeu des acteurs pris, hanté par leur rôles, JOHN RYAN, SHARON FARRELL, ANDREW DUGGAN, GUY STOCKWELL, sans oublier l’inoubliable musique de BERNARD HERMMANN, rajoutant de l’angoisse, là ou il y en avait déjà un peu, pour atteindre des sommets de frayeurs. et bien naturellement RICK BAKER .
Car le film réussit à rendre mal à l’aise, à faire peur, à angoisser, à intimer un climat d’épouvante difficile pour le spectateurs de 1973. Dans ces années là, même aux Etats-Unis, la fracture entre la jeunesse et le monde fermé des adultes est énorme, aggravé par la prolifération de toutes les nouvelles différentes drogues, qui ne peuvent que séparer les générations.
L’incompréhension est de mise, parents et enfants ne se comprennent pas, ne se comprennent plus. Les Parents pensent avoir enfanter des monstres, qui ne leur ressemble pas, qui ont besoin d’un long chemin d’apprentissage dans cette société qu’ils ne comprennent pas pour pouvoir s’insérer . C’est de tout cela que LARRY COHEN titre son scénario. Une famille qui au début semble parfaite, une maison,
un premier enfant, et l’annonce d’un second, QUOI de plus merveilleux. « IT’S ALIVE » même s’il possède tous les ingrédients d’un film de monstres, (peut-Il être se seul de sa race?) De par les nombreux thèmes développés aurait tendance à renvoyer vers des films d’étude sociale…
Et le scénario très habilement, parsemés de petites touches par çi par là, nous imagine à penser que nous sommes comme dans une famille comme il en existe des centaines de millions, la chambre du bébé déjà prête, MAIS, là de petits doutes d’installent, car le perfection est masqué de petits soucis. Le premier enfant a
fait naitre des tensions, et que le second n’aurait jamais pu voir le jour sans une possible intervention chirurgicale. Mais heureusement le film ne s’intéresse seulement aux problèmes familiaux, mais surtout à la chasse au
bébé maudit. Et il arrive à nous tenir en haleine de magistrale manière, sans ne jamais faiblir, ni nous faire oublier qu’ avant tout, et quoi qu’il advienne, une mère est une maman et un père est un papa…
