SANTANA : « IV ». 2016

SANTANA IV

Article à bien lire jusqu’à la fin… Merci !  Avant toute chose, petite piqure de rappel… Né au Mexique le 20 juillet 1947, CARLOS ALBERTO BARRAGUAN joue dès sa jeunesse dans les bars louches de Tijuana. Il arrive à San Francisco en pleine époque hippie.

Santana_1973Dès son arrivée on le remarque dans le disque « The Live Adventures Of Mike Bloomfield and Al Kooper » , ainsi que dans différents concerts. Avec un groupe  composé de JOSE CHEPITO AREAS (percussions), MIKE CERRABELLO (congas), DAVID BROWN (basse), GREG ROLIE (claviers, chant) et MIKE SHRIEVE (batterie) âgé de 16 ans,

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CARLOS SANTANA décide de promouvoir le Rock-Sud-Américain. Le premier 33 tours en 1969,

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et l’apparition magique du groupe dans de film Woodstock consacrent leur popularité galopante.

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Un mélange nouveau de Rock très « épicés », d’accents musicaux Latino .

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Ce premier album est une parfaite réussite, les critiques sont bonnes, et le disque fait parti des meilleurs ventes de l’année. En 2003, le Magazine Rolling Stone le classe à la 150# place des 500 Meilleurs Albums Rock de tous les temps. Le second album « ABRAXAS » (1970)

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 se voit renforcer par de nouveaux musiciens qui tous ensemble reprennent le célèbre titre de Tito Puente « Oye Como Va »,  « ABRAXAS » connaît encore plus de succès que son prédécesseur, et les concerts que donnent SANTANA sont triomphaux. Un nouveau guitariste va faire sont apparition,

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le jeune NEAL SCHON, prodige de la six cordes que l’on découvre dans le 33 tours suivant  « SANTANA III ».

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De nombreuses polémiques naitront entre les deux hommes. De nombreux chorus seraient joués par NEAL SCHON et non par CARLOS lui-même…Le style de SANTANA évolue dans le milieu des années 70′ , vers une musique psychédélique et plus tournée vers le Jazz, tout en gardant son épine dorsale Latino.

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Devenu disciple du Guru indien Sri Chinmoy de 1972 à 1981 CARLOS rajoute  « Devadip »rajoute à son nom  (Devadip : œil de Dieu). CARLOS DEVADIP SANTANA. CARLOS enregistre un album avec Buddy Miles plus tôt décevant, et c’est John McLaughling qui lui conseille de se tourner vers Sri Chinmoy.  

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En 1972 le disque « CARAVANSERAI » un Chef d’Œuvre, est composé de musiciens issus des musiques les plus diverses du Rock, du Jazz, et de la musique Afro-Cubaine. L’album se vend partout dans le monde. Il est considéré à cette époque comme l’équivalent de l’album « KIND OF BLUE »  de Miles Davis.

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Chacun des deux ayant eu une portée musicale importante, avec des climats salsa, et jazz-rock beaucoup plus dans l’esprit du moment… Après cet album dans lequel on ne sait pas vraiment de qui sont les très nombreux soli, CARLOS SANTANA, ou bien NEAL SCHON, ce dernier quitte le groupe avec GREGG ROLIE pour fonder Journey, premier du nom, mélange de rock, de fusion, au sein duquel ROLIE assure les parties vocales, Ross Valory la basse et l’immense Aynsley Dunbar se tient derrière la batterie.

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Mais cela est une autre histoire, passionnante également. Nous y reviendrons un autre jour. SANTANA ne l’oublions pas, c’est plus de 100 millions de disques vendus dans le monde, c’est un nom qui pèse lourd dans l’industrie du disque.

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Depuis 2013NEAL SCHON après quelques passages chez un chirurgien esthétique, a une idée qui lui trotte dans la tête. Réunir les anciens membres encore vivants et disponibles du troisième album de SANTANA et composer un nouvel disque dans lequel chacun donnerait libre court à son talent d’auteur, de compositeur, et bien sur d’interprète.

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Là on s’aperçoit que l’on a à faire à la crème des musiciens mondiaux, NEAL SCHON, GREGG ROLIE,

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MICHAEL SHRIEVE

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et MICHAEL CARABELLO.

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L’idée était d’offrir un successeur au superbe SANTANA « III », sorti en 1971… De nombreuses cessions sont nécessaires pour l’écriture, les répétitions, et peu à peu les automatismes reviennent, rythmes latinos, envolées de guitares stratosphériques, percussions endiablées.

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Comme l’explique CARLOS SANTANA  « …Nous voulions proposer des chansons qui porteraient notre marque de fabrique, identifiables immédiatement par nos fans. Mais nous n’avons même pas eu à nous forcer. Ça a été magique… » L’album reste fidèle à ses racines, puissant et coloré, les échanges entre CARLOS et NEAL sont toujours aussi furieux, mais ont gagné en finesse et en feeling.

LAS VEGAS, NV - March 21, 2016: ***HOUSE COVERAGE*** Carlos Santana and Neal Schon pictured as The Original Santana Band featuring: Carlos Santana (guitar, vocals), Gregg Rolie (keyboards, lead vocals), Neal Schon (guitar, vocals), Michael Carabello (percussion), and Michael Shrieve (drums), reunite at the House of Blues at Mandalay Bay Resort in Las vegas, NV on March 21, 2016. Credit: Erik Kabik Photography/ MediaPunch

Photography/ MediaPunch

Même la pochette rappelle le tout premier album, la tête de lion. Quarante cinq ans séparent le troisième album du dernier « IV », quarante cinq ans durant lesquels chacun à suivit sa propre route, avec plus ou moins de réussite. Alors bien sur certains manquent à l’appel, l’excellent Doug Rauch

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premier bassiste du groupe devenu SDF, malgré des retrouvailles sans lendemain en 2014, et José « Chepito » Areas

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qui officiait aux timbales. Alors allait-on retrouver un peu de la « spiritualité » du grandissime « Caravanserai«  , et la joie volubile des trois premiers albums, paris presque tenu. Des thèmes blues rock comme on les aime, alliant puissances et légèretés, des ambiances plus délétères, mais point de nouveautés originales. Et d’un autre côté, est-ce vraiment des nouveautés que l’on attendait, ou plus un air de « déjà vu » qui fait tellement de bien, en cette triste période où tous les grands dinosaures disparaissent un à un…

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En cela, le début du disque est merveilleux, tout est là, bien en place, miraculeux. Car si SANTANA a fait un tabac avec « Supernatural », qui est très loin de faire parti de mes galettes préférées,

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d’ailleurs ses dernières œuvres n’ont guère laissé une trace impérissable en nos mémoires. Et bien les quatre premiers morceaux de ce nouvel album rachète tout, YAMBU,

SHAKE IT,

ANYWHERE YOU WANT TO GO,

FILLMORE EAST

débordent de merveilles, de wah wah, de feeling. Dommage que les deux morceaux dans lesquels figurent l’un des Isley Brothers aux vocaux, aient tendance à nous rapprocher des ratages précédents de SANTANA, ces morceaux n’apportent absolument rien.

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LOVE MAKES THE WORLD GO ROUND,

FREEDOM IN YOUR MIND

sont banals, et font tâches. Les parties de guitares ne peuvent hélas pas les sauver, et le son de la batterie électronique … non pas de ça chez SANTANA… Les quelques morceaux suivants ne parviennent pas à rattraper le niveau pris au début de l’album CHOO CHOO/ALL ABOARD

même si les guitares sauvent la seconde partie du titre. SUENOS dégueule de siruposité et se prend pour un « Europa » du pauvre…

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CAMINANDO, reste sous la moyenne,

malgré de belles envolées de six cordes. BLUES MAGIC/ECHIZO tire légèrement cette deuxième moitié du disque vers le haut, mais sans passion, sans génie, avec paresse.

Heureusement la guitare est là, mais ne peut pas tout faire, elle s’exprime plus librement dans ECHIZO,

 

mais sans parvenir à faire s’envoler le morceau. LEAVE ME ALONE possède enfin l’étincelle salvatrice.

 

 

Les percussions sont là, le style aussi, sans oublier la guitare tout en retenue. On retrouve notre SANTANA.

SANTANA IV by Erik Kabik - © Erik Kabik Photography/ erikkabik.com

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YOU AND I dans le style Concerto d’Aranjuez,

est une jolie ballade un peu trop sirupeuse, mais jolie à écouter, avec de belles guitares, un peu trop pleureuses, mais bon ça passe. COME AS YOU ARE ressemble à une publicité pour un cocktail, dommage…

FORGIVENESS, dernier titre de l’album, donne l’occasion à NEIL et à CARLOS de partir très haut dans les cieux, pour de superbes échanges. Deuxième plus long morceau du disque, il le clôture habilement, à coups de six cordes tout en douceur et volupté.

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Alors résultat des courses, un album irrégulier, pas un Chef d’Œuvre, pas mauvais non plus, contenant du bon et du beaucoup moins bon. Deux musiciens de SANTANA participent également au disque Benny Rietveld

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et Karl Perazzo.

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Alors oui de belles choses, aux côtés de grandes facilités musicales. J’en attendais beaucoup trop, le SANTANA « III » était trop TROP, alors forcément, je suis un peu déçu, je me console sur les plus beaux passages, et les duels de guitares de nos deux amis. On reste tout de même en deçà du « III » et de « Caravanserai » et des premiers, mais ça fait quand même plaisir à entendre, et que les musiciens n’enfoncent que des portes ouvertes !!!

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D’un nouveau groupe on aurait dit, ils font presque du SANTANA, c’est vraiment chouette, mais pour nos pointures, le moyen, voir très moyen fait oublier le bon, même très bon… Alors faites vous une idée vous mêmes. Par contre je pense qu’en concert, ça doit bombarder bien grave,

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donc à voir et entendre en live, puisque le groupe assure la promo de l’album un peu partout en France cet été !!!!

***

Pourquoi vous ai-je demandé de lire cet article jusqu’au bout, et bien parce que depuis que je l’ai écris, j’ai écouté un bon nombre de fois ce nouvel album de SANTANA, et plus je l’écoute, plus je trouve que j’ai été très dur avec lui. Au fur et à mesure des écoutes, je l’apprécie davantage, et le trouve de mieux en mieux. Avant d’écrire cet article je ne l’avais écouté que deux fois, et il m’a déçu. Aujourd’hui, alors qu’il a du tourner sur ma platine CD une bonne dizaine de fois, avec un volume conséquent, je me suis aperçu de ses nombreuses qualités, et la toute première c’est que c’est vraiment du SANTANA, dans la plus pure tradition, et c’est ce que l’on attendait justement. Alors oui, « mea culpa », « SANTANA IV » est un bon album, pas un Chef d’Œuvre non, mais un excellent disque, dans lequel on trouve ce que l’on y attend, de vieux souvenirs, des musiciens formidables, des chorus de guitares comme on en fait plus ou de moins en moins, un vrai plaisir de jouer, et une belle exubérance… Donc oui ce « SANTANA IV »  est un bon cru, foi de Bordelais !!!

 

 

 

 

One thought on “SANTANA : « IV ». 2016

  1. Patrick Kapala dit :

    J’aime bien votre article, je ne me suis pas encore fait une idée sur l’album (je le découvre, avec un certain temps de retard …).
    Je pense qu’il y a confusion à propos de Doug Rauch:
    – Sur la photo en noir et blanc, on voit David Brown et non pas Rauch
    – Il me semble que Doug Rauch est mort en 1979 et David Brown est mort en 2000. Alors que signifie « malgré des retrouvailles sans lendemain en 2014 » ?
    – C’est Brown qui a été le premier bassiste de Santana et non pas Rauch. D’après Wikipedia, Rauch a remplacé Brown en 1972.
    Cordialement
    Patrick

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