Sa gueule est de celles que l’on oublie pas. Des yeux bleus très clair, qui vous transpercent, des expressions du visage allant de la plus méchante à la plus adorable, le crane rasé, une carrure de lutteur MICHAEL CHIKLIS a marqué à tout jamais l’histoire de la télévision, et des séries policières !!!
C’est lui qui incarne « La Chose » dans les deux premiers volets des « Quatre Fantastiques » d’après les Comics Marvel. On le retrouve quelques années plus tard dans la série « Gotham ». Mais nous sommes en 2002, et la chaîne cablée FX diffuse une nouvelle série créée par SHAWN RYAN,« THE SHIELD ».
L’histoire de VIC MACKEY, inspecteur de Police de Los Angeles, dans le quartier imaginaire de Farmington, quartier malfamé, hyper violent, où les différents gangs tiennent le haut du pavé avec force brutalité et sauvagerie.
VIC dirige la « Strike Team », la brigade de choc du « bercail », nom donné au commissariat qui se trouve être une ancienne église. Avec lui dans la Strike Team, trois autres inspecteurs, SHANE VENDRELLinterprété par WALTON GOGGINS, CURTIS « LEM » LEMANSKY(KENNETH JOHNSON)
et l’inspecteur RONALD « RONNIE » GARDOCKI(DAVID REES SNELL).
La Strike Team, à force d’être sur le fil du rasoir, entre justice et corruption, usant de procédés très douteux pour combattre le crime, n’hésitant pas à user de brutalité et de chantage, se retrouve souvent dans des positions aussi folles et radicales que ceux qu’ils poursuivent.
Par contre, la Team a pour elle les meilleurs taux de succès de tout Los Angeles. Revers de la médaille, leurs supérieurs successifs les soupçonnent de corruption, et essaient par tous les moyens de les faire tomber.
Les hauts dirigeants veulent la tête de VIC. Et même si souvent, les coéquipiers de VIC ne sont pas en parfait accord avec ses décisions, ils le suivent les yeux fermés. Chacun veille sur l’autre, ils forment une vraie famille.
VIC est marié et a trois enfants, ses relations avec sa femme semblent de plus en plus conflictuelles, ce qui vient ajouter du stress au personnage. Si ce fait est une espèce de fil rouge dans la série, on s’intéresse aussi à d’autres membres du « bercail ». L’agent JULIEN LOWE(MICHAEL JACE)
un jeune policier noir, qui lutte contre son homosexualité par sa foi en Dieu, le capitaine, puis conseiller Municipal DAVIDACEVEDA (BENITO MARTINEZ),
futur politicien, ambitieux, l’inspecteur, puis capitaine CLAUDETTE WYMS, magnifiquement joué par CCH POUNDER,
Photo: Michael Ockenfels
son coéquipier l’inspecteur HOLLAND « DUTCH » WAGENBACH, (JAY KARNES)
et pour terminer sur les rôles principaux, le sergent DANIELLE « DANNY » SOFER(CATHERINE DENT).
Quand la série commence, le capitaine ACEVEDA demande à VIC d’incorporer dans sa « Strike Team » un nouveau membre, l’inspecteur Terry Crowley, une taupe aux ordres de la hiérarchie, chargé d’accumuler suffisamment de preuves contre lui pour le faire tomber…
THE SHIELD s’inspire en fin de compte d’un fait divers réel qui s’est déroulé à la fin des années quatre vingt dix, le scandale Rampart, une corruption généralisée du C.R.A.S.H., unité anti-gang de la police de Los Angeles de la division Rampart, où plus de soixante dix agents de police ont été impliqués, et qui reste l’un des cas les plus importants de corruption policière dans l’histoire des Etats-Unis.
VIC MACKEYc’est le bon flic, et le ripoux en un même personnage. C’est Jean Valjean et Javert, c’est le blanc et le noir. Pas de demie teinte, pas de nuances. Dès le premier épisode de la première saison,
on met les pieds dans le plat. L’histoire débute tout de suite, et on est dedans. Le passé des personnages, on le comprend dans leurs actions présentes.
C’est la qualité de l’écriture, des acteurs, et une caméra à l’épaule, hyper mobile, dans un style documentaire qui nous plonge dans la vie des personnages, et qui nous les rendent sympathiques ou foncièrement malsains. On vogue en pleine ambiguïté, par moments on adore VICet la strike team, et à d’autres moments elle nous est insupportable.
Ce sont de vrais anti-héros, un pied du côté de la loi, un pied plongeant dans la corruption, le crime, le vol, le sordide, ils n’en demeurent pas moins attachants, même si au fil des saisons, on peut aimer un personnage que l’on détestait, et vice et versa.
Durant sept saisons, on en prend plein la gueule, décoiffé par la violences des actes des uns et des autres, la Strike Team comprise. Cerise sur le gâteau, durant une saison, on a le bonheur de voir apparaître GLEN CLOSE, dans le rôle de nouveau capitaine du « bercail ».
Et on peut dire que ça lui va comme un gant. Ensuite c’est FORRESTWHITAKER que l’on retrouve en agent
spécial du FBI, obnubilé, acharné jusqu’à l’outrance par l’arrestation de VIC. Encore une fois, la qualité de l’écriture, le jeu des acteurs, la manière de filmer, font de THE SHIELDune série coup de poing inoubliable.
À l’image de la dernière scène de l’ultime saison, ( la plus noire de toutes), sans musique, sans aucune parole, où le déchirement intérieur du personnage est rendu d’une manière extraordinaire, grâce à un jeu de visage, d’expressions, digne des plus grands noms d’Hollywood.
Oui THE SHIELDest entré dans la légende télévisuelle!