Il y a très longtemps qu’un livre ne m’a pas fait cet effet. 650 pages. Je n’arrivais pas à le refermer, à abandonner les protagonistes de cette folle histoire, bien écrite en plus, et bien traduite par Sophie Bastide-Foltz, éclatant tous les poncifs du Thriller, du livre d’Espionnage et du Polar et de l’Aventure. Même « Jason Bourne » prend un sacré coup de vieux.
L’écrivain a pour nom TERRY HAYES, c’est son premier roman, par contre il est beaucoup plus connu dans le monde du Cinéma. Son métier producteur et scénariste. Anglo-australien né en octobre 1951 en Angleterre. Et ce qu’il a écrit pour le 7ème Art a toujours été une réussite « Mad Max II »
« Mad Max III Au-Delà Du Dôme du Tonnerre »
« Calme Blanc »
magnifique thriller en huis clos, trois personnes sur un bateau en pleine mer,
« From Hell »
une adaptation de Jack L’éventreur,
« Vertical Limite »,
un quasi thriller en haute montagne,
« Payback »
bon polar avec Mel Gibson.
Et pour un premier livre, c’est une totale réussite, un ouvrage exceptionnel. Une écriture cinématographique, mais dans le bon sens du terme, des personnages fouillés, complexes. Les lieux des actions sont décrits avec précision et minutie. Personne n’est tout blanc, personne n’est tout noir. Le livre est écrit à la première personne quand il s’agit du personnage principal. Ancien des services secrets américains, aux multiples identités, ayant écrit sous un pseudonyme, un livre référence sur les techniques modernes d’investigation.
Et c’est un assassinat commis à Manhattan le 11 septembre 2001, tandis que les tours jumelles s’effondrent, qui le remet en selle. Par moment on nage en plein cauchemar, car la résolution de ce crime va lui faire rencontrer une multitudes de personnes, des salauds comme de véritables héros, chacun ayant sa part d’ombre et de lumière, il voyagera de pays an pays, de New York à Ankara, de la Grèce à l’Arabie Saoudite, la Syrie, la Bulgarie l’Afghanistan, l’Italie, la France. Car notre personnage prenant le nom de code de PILGRIM va devoir déjouer la plus grande attaque terroriste imaginée sur le sol Américain.
Menace développé par un homme ex moudjahid, très intelligent, qui a vu son père zoologiste se faire trancher la tête à coup de sabre sur la grand place du centre ville de Djeddah en Arabie Saoudite. Il en gardera une rancœur éternelle et un rapprochement avec Allah qui feront de lui le médecin pourvoyeur de l’Arme destructrice, son nom du Sarrasin. Son arme le virus de la variole dont l’ADN modifiée rendra tous les vaccins du monde inefficace. Et petit à petit tout au long du récit on découvre des personnages secondaires avec une vraie consistance, une vraie vie, une profondeur, une manière de penser, de vivre, de croire. Nous sommes dans un monde ou tout le monde surveille tout le monde technologiquement et même humainement, mais qui permet aux terroristes de se développer dans l’anonymat le plus total, grâce notamment aux progrès de l’informatique.
Et en fin de compte cette totale incapacité que les Nations ont à se connaître, mettent à se comprendre, à travers des aides humanitaires qui n’aident ni les pauvres, ni les plus démunis, qui n’en deviennent que plus radical dans leur pensée religieuse, mais finissent dans les poches des terroristes, à des fins qui sont loin d’être humanitaires. Ouvrage haletant du début à la fin, JE SUIS PILGRIM, est l’un des meilleurs thriller que j’ai lu depuis une éternité. Par moment véritable reportage de guerre en direct style CNN, par moment tranche de vie quotidienne simple et banale. Un scénario de fin du Monde qui donne la chair de poule et nous fait réfléchir. Certainement le livre de l’année. Maintenant on attend le film, en espérant ne pas être déçu comme avec l’adaptation de « Jack Reacher » avec Tom Cruise dans le rôle titre….Quelle erreur…….
« New York, un corps retrouvé dans une baignoire remplit d’acide , dans un hôtel de seconde zone, Le policier en charge de l’enquête appelle un de ses amis, ancien super agent d’un des nombreux services secrets US. En fin de compte le criminel s’est servi d’un livre confidentiel dont certains exemplaires ont été donné à des spécialistes de techniques d’investigation, livre écrit par notre super agent secret, pour effacer toutes ses traces.
Dans un laboratoire Syrien ultra secret un chercheur est torturé, et énucléé.
Un complot visant à commettre un effroyable crime contre l’humanité.
Et en fil rouge, reliant ces événements, un homme répondant au nom de PILGRIM.
The Guardian : « Ce premier roman a été annoncé comme « le seul thriller à lire absolument cette année », et pour une fois c’est vrai »…
Mail On Sunday : « Un mélange effréné de Homeland, de The Wire et de la trilogie Jason Bourne »
Sur la tête de l’article j’ai marqué deux dates : 2012/2014.
C’est simplement parce que le livre est parut aux Etats-Unis en 2012, et que la traduction française date, elle de 2014