PIERRE DE GRENOBLE fait parti de ces albums qu’y dès la première écoute, restent gravés à tous jamais sur le disque dur de votre mémoire. C’était en 1973, le 33 tours venait de sortir, et était en écoute à l’ancienne FNAC qu’il y avait rue de Rivoli, à Paris. J’ai craqué sur un ou deux titres d’abord. Je suis reparti avec l’album à la maison.
AU CHANT DE L’ALOUETTE
J’ai toujours eu cette chance de pouvoir écouter différents styles de musique, je peux passer de la chanson française (pas la nouvelle, l’ancienne) au jazz de John Coltrane, de Motorheäd, à Magma, de Led Zeppelin, à Gustav Mahler, de Yes à Hendrix, et de Frank Zappa à James Brown, sans oublier la country ou des gens comme Jackson Browne et l’ Allman Brothers Band. On va dire que j’ai un vaste horizon musical,
mais que mes oreilles ont eues tendances à se fermer à certaines époques pour ne se rouvrir que partiellement en entendant un « chant », un « souffle » nouveaux, où des ambiances musicales que je n’avais pas déjà entendu mille fois… Désolé, je suis peut-être un peu dur, mais ce n’est pas parce que 20 % des espèces vivantes sur terre sont des mouches, et que les mouches mangent de la merde, que je me sente obligé de faire de même…
Mais revenons à nos moutons en l’occurrence, GABRIEL et son ancienne épouse MARIE YACOUB. Ce sont eux qui en 1973 fondent, un peu avant la sortie du 33 tours « PIERRE DE GRENOBLE« , le plus grand groupe français de musique traditionnelle Malicorne.
SUITE SCOTTISHE (l’eau de roche)
Un groupe qui fera découvrir au monde entier les richesses des vieilles chansons françaises.
a »nt
On m’envoie au champ s’est pour y cueillir
On m’envoie au champ s’est pour y cueillir
Je n’ai point cueilli j’ai cherché des nids
Au champ de l’alouette je veille et je dors
J’écoute l’alouette et puis, je m’endors
Je n’ai point cueilli j’ai cherché des nids
Je n’ai point cueilli j’ai cherché des nids
J’ai trouvé la caille assise sur son nid
Au champ de l’alouette je veille et je dors
J’écoute l’alouette et puis, je m’endors
J’ai trouvé la caille assise sur son nid
J’ai trouvé la caille assise sur son nid
Je lui marcher sur l’aile et la lui rompit
Au champ de l’alouette je veille et je dors
J’écoute l’alouette et puis, je m’endors
Je lui marcher sur l’aile et la lui rompit
Je lui marcher sur l’aile et la lui rompit
Elle m’a dit pucelle retire-toi d’ici
Au champ de l’alouette je veille et je dors
J’écoute l’alouette et puis, je m’endors
Elle m’a dit pucelle retire-toi d’ici
Elle m’a dit pucelle retire-toi d’ici
Je ne suis pas pucelle que je lui répondis
Au champ de l’alouette je veille et je dors
J’écoute l’alouette et puis, je m’endors
Au champ de l’alouette je veille et je dors
J’écoute l’alouette et puis, je m’endors
Au champ de l’alouette je veille et je dors
J’écoute l’alouette et puis, je m’endorse dors
J’écoute l’alouette et puis je
GABRIEL YACOUB est né en février 1952 à Paris, à l’adolescence comme beaucoup il écoute les Beatles, les Kings, et d’autres groupes de cette époque lointaine. Mais sa vrai passion, il la découvre en écoutant, vers le milieu des années 60′ un titre folk du trio Peter, Paul & Mary, « Stewball » que traduira en français notre Hughes Aufray national. Les combinaisons de guitares acoustiques, les harmonies des voix, et cette troublante simplicité, c’est son truc, la Folk Music. Pour le jeune GABRIEL c’est une révélation. Puis il découvre Woody Guthrie et ses ballades celtiques, Bob Dylan et les grands songwriters.
LE LONG DE LA MER JOLIE
Il commence par fonder comme d’autres, son premier groupe au lycée, avec deux potes, Youra Marcus au banjo, remplacé un peu plus tard par Jean Marie Redon, et Phil Fromont au violon. Le groupe se nomme Le New Ragged Company. Il joue dans les MJC de banlieues, au Centre Américain de Paris, et participe même au premier Festival Folk qui se tient à Lambesc dans les Bouches-du-Rhône, en août 1970.
QUAND J’ETAIS FILLE A MARIER
A partir de 1971 GABRIEL YACOUB se tourne plus vers le Folklore irlandais, et joue en duo avec le violoniste René Werneer. A leur répertoire, des ballades, des chansons anglaises et irlandaises. Durant cette période, GABRIEL est très souvent à Londres, passant ses soirées dans des Folk Clubs, et y découvre de nouveaux auteurs compositeurs interprètes, dont le groupe Planxty. Il rapporte d’ailleurs à Paris tous les albums du groupe, totalement introuvables en France. Par contre la chanson française, n’est aucunement son centre d’intérêt.
JE SUIS TROP JEUNETTE
Fin 1971, avec son compagnon René Werneer, il part pour une aventure bretonne au côtés d’Alan Stivell. Les trois hommes se rencontrent au Centre Américain. Alan Stivell à la recherche de musiciens pour monter un groupe leur propose d’y participer. Durant deux petites années, GABRIEL YACOUB fait donc partie du groupe d’Alan Stivell, jouant de la guitare, du banjo, du dulcimer et assurant également les parties vocales au côté du guitariste Dan Ar Braz.
BRANSLES DE BOURGOGNE
Une participation en tête d’affiche au premier Festival Pop Celtique de Kertalg à Moëlan-sur-Mer, le 13 août 1972, ainsi qu’une prestation en duo avec René Werneer, a quelque peu fatigué GABRIEL, deux ans de scène, c’est éprouvant, et surtout ça donne envie de voler de ses propres ailes. Après les enregistrements de deux albums très importants d’Alan Stivell comme le fantastique disque en public « A l’Olympia« 1972 (que j’ai usé), et « Chemins de Terre » 1973, deux albums à l’origine du renouveau en France de la musique celtique, et des langues gaéliques,
ROSSIGNOLET DU BOIS
GABRIEL YACOUB décide de quitter le groupe de Stivell, pour s’illustrer en adaptant de vieilles chansons du répertoire français, du XV°, XVI° et XVIII° en langue française. Pour cette expérience, GABRIEL et sa jeune épouse MARIE qui chante, joue guitare, dulcimer et tambourin,
s’entourent d’excellents musiciens Dan Ar Braz, Marc Rapilliard: violon, Gérard Lavigne: Basse, Gérard Lhomme: bodhran, harmonium, grelots, Christian Gour’Han: vielle à roue, Alan Kloatr: bombarde, Dominique Paris: bourdon de biniou coz. Les musiciens se retrouvent au Studio Acousti pour enregistrer au mois de mars les morceaux qui constituent le disque PIERRE DE GRENOBLE.
« Le Prince d’Orange »
C’est le Prince d’Orange
Tôt matin s’est levé
Est allé voir son page
» Va seller mon coursier «
Que maudit soit la guerre
» Va seller mon coursier «
Mon beau Prince d’Orange
Où voulez-vous aller ?
Que maudit soit la guerre
Où voulez-vous aller ?
Je veux aller en France
Où le Roi m’a mandé
Que maudit soit la guerre
Où le Roi m’a mandé
Mis la main sur la bride
Le pied dans l’étrier
Que maudit soit la guerre
Le pied dans l’étrier
Je partis sain et sauf
Et j’en revins blessé
Que maudit soit la guerre
Et j’en revins blessé
De très grands coups de lance
Qu’un Anglais m’a donnés
Que maudit soit la guerre
Qu’un Anglais m’a donnés
J’en ai un à l’épaule
Et l’autre à mon côté
Que maudit soit la guerre
Et l’autre à mon côté
Un autre à la mamelle
On dit que j’en mourrai
Que maudit soit la guerre
On dit que j’en mourrai
Le beau Prince d’Orange
Est mort et enterré
Que maudit soit la guerre
Est mort et enterré
L’ai vu porté en terre
Par quatre cordeliers
Que maudit soit la guerre
Par quatre cordeliers
ANDRO
L’album se retrouve chez les disquaires en octobre 1973, le succès est immédiat autant qu’inattendu, et permettra l’explosion des musiques traditionnelles en France. Pour les YACOUB l’histoire continue avec Malicorne…. Quelles surprises nous réserve l’album PIERRE DE GRENOBLE, du jamais entendu, des instruments rares joués avec maestria, une plongée dans notre passé.
LA PENSION
Des Suites d’airs de danse d’Auvergne et du Berry, des chansons du XV° au XVIII° siècle, des Rondes de Bretagne, des chansons d’amour, des bransles de Bourgogne, des chansons à pleurer, des chansons de guerre et de soldats du XVI° siècle,
LE PRINCE D’ORANGE
de traditionnelles Danceries de la Renaissance, une chanson sur le Roi Eugène de Savoie-Carignan, général des armées impériales (1603-1736), un air de Savoie.
Mais ma chanson préférée a toujours été Pierre de Grenoble, une magnifique chanson à pleurer« …On a scellé la pierre, on a chanté les cantiques rituels, on a brûlé les parfums et les herbes magiques. Quand la lune fut pleine, on entendit un chant, beau à rendre fou, le chant de la vie… »
Quand Pierre est parti pour la guerre,
Sept ans y est resté,
Sept ans y est resté.
L’a laissé sa mie à Grenoble
S’mourant de regrets.
La première lettre qu’a reçue Pierre,
L’était pleine de fleurs,
L’était pleine de fleurs.
La deuxième lettre qu’a reçue Pierre
L’était pleine de pleurs,
L’était pleine de pleurs.
S’en fut trouver son capitaine :
Donne-moi mon congé,
Donne-moi mon congé.
Pour aller voir ma mie à Grenoble
Qui s’meurt de regrets,
Qui s’meurt de regrets.
Mais quand il fut sur ses collines,
L’entendit sonner,
L’entendit sonner.
A ceux qui la portaient en terre :
Laisse-moi l’embrasser,
Laisse-moi l’embrasser.
La première fois que Pierre l’embrasse,
Pierre a soupiré,
Pierre a soupiré.
La deuxième fois que Pierre l’embrasse,
Pierre a trépassé,
Pierre a trépassé.
Qu’en pensez-vous, gens de Grenoble,
De cet amour là,
De cet amour là?
Se sont couchés l’un contre l’autre,
Ils dorment tous les deux,
Ils dorment tous les deux.
Quand vous passez, gens de Grenoble
Près du peuplier,
Près du peuplier
Vous entendez le vent pleurer
Le vent soupirer,
Le vent s’en aller
Peut-être n’aimerez-vous pas ce disque, mais écoutez la fraicheur des morceaux, les instruments, et puis…il n’y a pas que le Rock dans la vie, c’est bien d’écouter d’autres choses… A bientôt… Et si vous aimez jetez donc une oreille à Malicorne
Grand Merci J’ai découvert Malicorne à Grenoble il y a 25 ans sur une cassette avec juste quelques morceaux gardés précieusement et aujourd’hui 26/9/2022 seulement je découvre ce titre Pierre de Grenoble. Et hier le 25, après avoir été bercée il y a donc plus de 40 ans par une Isabeau qui se promenait au bord de l’eau… jolie, je découvre que Marion y était aussi… Malicorne, magie alchimique ✨