HUMBLE PIE : « PERFORMANCE ROCKIN’ THE FILLMORE ».1971

Après avoir quitté les Small Faces au début de l’année 1969, Steve Marriott rejoint le tout jeune trio qu’il avait aidé à se former, en 1968, HUMBLE PIE. Le groupe se composait de Peter Frampton – guitare, Greg Ridley – Basse, Jerry Shirley – batterie. A l’époque Marriott et Frampton sans être des génies de la six cordes, sont considérés comme deux idoles par les adolescents, ce qui marque HUMBLE PIE du sceau de super groupe pour toute une frange du public, et il s’ensuit de grandes attentes de la part de ce public, mais également de la presse spécialisée.

1. « Four Day Creep« 

C’est donc isolés au Cottage Beehive de Steve Marriott à Moreton, dans un comté vers l’Essex que les quatre musiciens commencent l’écriture d’un premier album, les répétitions ont elles lieu au Village Hall vers Magdemen Laver. Les sessions sont très productrices, puisqu’ils ont suffisamment de matériel pour réaliser deux albums. Très rapidement « As Safe As Yesterday Is« 

sort chez les disquaires en 1969, et grimpe à la 16° place des charts, suivi rapidement par « Town and Country«  un album plus acoustique, composé par tous les membres du groupe. Les deux paraissent sur le label Immediat.

2. « I’m Ready« 

Le groupe commence des tournées pour la promotion des albums, et de hits comme « Natural Born Boogie« . Les concerts se divisent en deux parties, la première acoustique, les quatre musiciens assis sur des chaises sur scène, la seconde partie, furieusement électrique.  En 1970 le groupe change de Label et signe chez A&M, avec à la clef un nouvel album « Humble Pie« 

le groupe se cherche un peu entre progressif rock et hard rock. En 1971,  A&M sort son troisième 33 tours « Rock On«   qui devient une des meilleures ventes de l’année,

et profite des tournées pour enregistrer un album live au Fillmore East de New York sous le titre « PERFORMANE ROCKIN’ TNE FILLMORE« . « Rock On«   et « Rockin’ The Fillmore«  sont disques d‘Or, et le titre « I Don’t Need No Doctor«  devient un hit radio aux Etats-Unis, propulsant le live au sommet des charts.

3. « Stone Cold Fever« 

C’est à cette période que Peter Frampton quitte le groupe pour entamer une carrière solo, il est remplacé par l’excellent Clem Clempson,

qui quelques années plus tard fera le bonheur de Colosseum. Marriott et Frampton ne sont pas des Dieux de la six cordes, ni des guitar-heroes, mais jouent rock, limite hard-rock et assurent de superbes interventions, surtout Marriott rocker dans l’âme.

La musique lorgne de plus en plus vers le hard-rock tel qu’on le joue dans les années 70. Un mélange de Grand Funk, de Led Zeppelin, de rock-sudiste et de british blues. The Black Crowes, affirme ouvertement son influence pour HUMBLE PIE.  « PERFORMANCE-ROCKIN’ THE FILLMORE« .

4. « I Walk On Gilded Splinters« 

Le disque impressionne, puissant, sauvage, complètement seventies, du son des guitares à la frappe du batteur, des breaks aux mélodies, et ce petit côté Rythm & blues, tout nous ramène aux années 70… Et la voix de Marriott, n’est pas en reste, gorgée de soul et de rock… Ce live figure dans la série des meilleurs live du monde, vous ne me croyez pas, et bien écoutez-le…

HUMBLE PIE a toujours été un groupe de scène, n’hésitant pas à faire durer des morceaux plus de vingt minutes… HUMBLE PIE joue du hard-blues. Un blues monstrueux, énorme, à la lisière du hard pour ne pas dire hard. c’est un déferlement sonore qui vous prend aux tripes pour ne plus vous lâcher… C’est de l’énergie à l’état brute, primaire, mais toujours pleine de feeling et de spontanéité.

Et ça, on le sent du début à la fin de « ROCKIN’ THE FILLMORE« , le groupe est peut-être au sommet de son art et de sa forme, aucune faiblesse dans le disque d’où son statut de disque live d’Anthologie. Dès le premier morceau, « Four Day Creep«  le ton est donné, ça fonce tête baissée, Jerry Shirley à la batterie possède un son superbe, et n’est pas manchot,

5. « Rolling Stone« 

les guitares assurent salement et la voix de Marriott en impose. « I’m Ready« , le titre suivant, guitare et chant en tête semble nous annoncer un blues-rock bien méchant, le groupe semble s’amuser pour notre plus grand plaisir. Et les morceaux n’arrêtent pas, « Stone Cold Fever » et son riff à la « Good Morning Little School Girl« , nous balance plus de six minutes de bonheur.

Gros morceau de l’album, un titre de Dr. John, « I Walk On Gilded Splinters« , 23:30 minutes, une introduction très douce, langoureuse, une guitare qui pleure. Le titre s’accélère très légèrement, on croirait écouter Allman Brothers, les parties de guitares sont splendides, les rythmes changent, un harmonica apparaît, un rock arrive et fait place de nouveau à la douceur du début du morceau, époustouflant, vraiment…

Le morceau suivant est une reprise de Muddy Waters, arrangée par le groupe « Rolling Stone« , Marriott y fait des merveilles avec sa voix. L’avant dernier morceau possède un côté funky-rock, une reprise de Ray Charles « Hallelujah I Love Her So« . Le tout dernier titre est un des classiques d’HUMBLE PIE, « I Don’t Need No Doctor« , un blues-rock rapide, qui fait taper les pieds, et balancer la tête…

6. « Hallelujah » (I Love Fer So)

La section rythmique est impressionnante tout au long de l’album, Greg Ridley à la basse et surtout Jerry Shirley au groove, et au jeu comme on en entent rarement.

Tout est réuni pour faire de « ROCKIN’ THE FILLMORE » un album inoubliable, avec un HUMBLE PIE pouvant en remontrer à de nombreux groupes qualifiés de plus important, comme quoi tout peut arriver, même les miracles, ce qui hélas n’arrive pas assez souvent…

7. « I Don’t Need No Doctor« 

De nos jours cet album d’ HUMBLE PIE est considéré comme faisant partie des plus grands live de l’histoire de la musique!