« JAZZ SUR MON I POD, TOUT UN PROGRAMME ». N°1

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Vous le savez déjà, je ne suis pas seulement fan de Rock, de Blues, de Springsteen, des Allman Brothers, et de Magma, j’adore également le Jazz, du swing à Coltrane en passant par le Be Bop. Je me suis donc dit, tient ce serait intéressant de vous faire partager les titres que j’aime. J’ai lu, il n’y a pas longtemps un ouvrage sur Springsteen (un de plus), et à la fin, l’auteur donnait la liste des morceaux figurant sur son I Pod, et j’ai trouvé ça instructif, original et sympa.

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Là, nous allons faire un voyage dans la passé, à travers le Jazz sous toutes ses formes, vocales et instrumentales. Des artistes connus, d’autres un peu moins, de grands maîtres et de petits maîtres. Le Jazz s’apparente à une passion, c’est indéniable. Il vous fait voyager sous toutes les latitudes, vous enchante et quelques fois même vous hérisse le poils. Beaucoup vous diront qu’ils n’aiment pas le Jazz comme le Classique d’ailleurs, pour vous dire après, oui mais ça j’aime bien. Il est vrai que le Jazz passe peu en radio et plus du tout à la télévision depuis la fin hélas, de l’émission hebdomadaire de Philippe Adler Jazz 6, qui nous a fait partager des grands moments de folies. Je regrette amèrement cette émission, et je pense ne pas être le seul…

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La grande force du Jazz, vient du fait qu’une interprétation peut devenir une création, nous avons de nombreux exemples, et même si dans le rock on peut trouver également quelques exemples avec Jimi Hendrix, Eric Clapton, The Who entre autres, cela n’a aucune commune mesure avec le jazz. La richesse du Jazz possède peu d’égal dans d’autres sortes de musique. Pendant trop longtemps on a assimilé Jazz avec intelligentsia, alors que le Jazz est une musique populaire. Cela fait tellement d’années que j’entends le Jazz est mort, allons donc, il ne s’est jamais si bien porté.

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Et bien que certaines de ses formes soient difficiles à écouter, il n’en demeure pas moins une musique qui parle au cœur et à l’âme, à l’instar du blues. Depuis ses débuts le Jazz a su évoluer, grandir, s’épanouir faire naître des stars, Louis Armstrong, Duke Ellington, Count Basie, Charlie Parker, Miles Davis, Thelonious Monk, Sonny Rollins, Dave Brubeck, John Coltrane, et bien d’autres encore chers à nos cœurs. Je souhaite sincèrement que ce petit voyage, dans mon I POD, vous ouvrira des perspectives, de nouveaux horizons, et que nous partagerons le même frisson, la même excitation pour cette musique vivante, chaleureuse et toujours présente malgré son grand âge…

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Bien nous pouvons commencer, en numéro un JIMMY FORREST, saxophoniste ténor américain (1920/1980), surtout connu pour avoir fait partie de l’orchestre de Duke Ellington, du moins connu Harry Edison, et du grand Count Basie.

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FORREST connu un immense succès dès son premier album, grâce au titre « Night Train » qui grimpa à la première place du Billboard R&B en mars 1952, et y resta sept semaines durant. De nombreux morceaux issus de ses différents albums furent également de grands hits.

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Il sera à la fois musicien de studio et leader de groupes. Vers la fin de sa vie, il joua également avec Al Grey. FORREST possède un beau son de sax, sensuel, tendre, suave, tout ce qu’il faut pour passer un bon moment.

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Le morceau instrumental s’intitule « BOLO BLUES » extrait de son album « Out Of The Forrest » connu un grand succès à sa sortie.

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Le titre qui suit est chanté par BILLIE HOLIDAY, je vous ai déjà raconté la vie de « Lady Day »,

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donc je ne m’attarde pas sur elle et vous laisse plus tôt écouter sa splendide version de « I’M A FOOL TO WANT YOU »,

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une chanson que j’adore et que vous entendrez encore ce soir, chantée par d’autres très grands artistes.

 

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HAMPTON HAWES (1928/1977) est un pianiste de style Bebop totalement autodidacte. Il fut considéré comme le plus grand pianiste noir de Californie.

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Sa plus grande influence le saxophoniste Charlie Parker, on le trouve ensuite aux côtés de Dexter Gordon, Art Pepper, et Billie Holiday.

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Ses albums en leader, à partir de 1955 sont d’excellentes qualités,

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et en font un jazzman reconnu. Tiré de l’album « The Green Leaves Of Summer », on écoute le titre éponyme, qui se trouve être la musique du film de John Wayne Alamo, « THE GREEN LEAVES OF SUMMER ». Morceau qu’avait bien aimé un certain Christian V, batteur et compositeur de son état, un soir au dîner…

 

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SHIRLEY HORN (1934/2005), chanteuse et pianiste, enregistre son premier disque en 1960, découverte par Miles Davis, elle stoppe sa carrière durant les années 1970, afin d’élever sa fille, elle fait un come-back dans la fin des années 1980.

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En 1999 elle remporte un Grammy Award pour sa performance vocale sur le disque « I Remember Miles » . SHIRLEY HORN possède une voix magnifique, douce et chaude, sussurant les mots avec délicatesse, émotion et profondeur, attention à la chair de poule…On l’écoute dans « IN THE WEE SMALL HOURS IN THE MORNING ».

 

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On change de style avec deux géants du saxophone AL COHN & ZOOT SIMS, tous deux appartenant à la nouvelle école cool blanche, plus féline, plus vive et plus concentré. ZOOT a travaillé dans de très nombreux orchestre de jazz, c’est un swinger, d’ailleurs on le surnomme « Mister Swing », toujours plein d’idées, il a enregistré comme sideman de nombreux albums avec son ami AL COHN, comme lui, jamais à court d’inspiration.

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Sans vraiment innover, le duo est chaleureux et leur son est chaud et rond, éclairant les thèmes d’une lumière différente. Chacun répondant à l’autre ou jouant à l’unisson, à l’instar des guitaristes du Allman Brothers Band. Extrait de l’album « You’ n Me » ,  « YOU’D BE SO NICE TO COME HOME TOO ».

 

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De nouveau un titre que vous entendrez plusieurs fois aujourd’hui, tout d’abord interprété par ma chanteuse préférée ELLA FITZGERALD. Que dire d’ELLA on a tout dit, née en 1917, elle disparaît en 1996.

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Reconnue comme « The First Lady Of Jazz » la première dame du jazz, elle remporte 13 Grammy Awards. La pureté de sa voix est sans égal, les trois octaves de sa tessiture vocale, et ses improvisations en « Scats » ont fait le bonheur des Festival du monde entier.

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ELLA demeure encore aujourd’hui comme la chanteuse de jazz la plus connue. Extrait du monumental « Ella Swings Gently With Nelson » enregistré en 1961 et 1962 sur Verve,  « MY ONE AND ONLY LOVE » encore un pur Chef d’Œuvre…

 

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Le disque suivant, c’est un ami du temps où j’habitais Paris, ami de Klaus Blasquiz également, qui me l’avait fait découvrir, il s’appelait Jean Pierre Rubin, et nous a quitté depuis bien longtemps, bêtement, la même année et de la même manière que Michel Berger, en jouant au tennis. De confession juive comme moi, il m’avait enregistré un album de SHELLY MANNE, très célèbre batteur de la Côte Ouest des Etats-Unis, dans lequel, il reprend avec son petit orchestre des chants juifs traditionnels.

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MANNE (1920/1984) a joué dans de nombreux big bands, dont le plus célèbre à l’époque (début des années 40) celui de Benny Goodman. Il travailla ensuite aux côté de Coleman Hawkins, Dizzy Gillepsie, Oscar Pettiford. Il fait un retour dans les grand orchestres avec Woody Herman et Stan Kenton. Après son déménagement en Californie, il devient un des pilier du jazz West Coast et joue avec Shorty Rogers, Jimmy Guiffre, Bud Shank, Art Pepper. Par la suite il forme ses propres formations. A partir des années 50, SHELLY devient un musicien de studio très prisé, c’est lui qui double Frank Sinatra à la batterie dans le Chef d’Œuvre d’Otto Preminger « L’Homme Au Bras D’Or ».

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En tant que musicien de studio il a accompagné Ella Fitzgerald, Mel Tormé, Peggy Lee, Frank Sinatra, Sarah Vaughan, Blossom Dearie, Lena Horne, Nancy Wilson, Tom Waits, Barry Manilow et de très nombreux autres. Son style il l’a défini lui même :

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« …Je ne développe pas les mélodies à l’aide des rythmes, je développe les rythmes en pensant la mélodie… » On écoute un des plus grands classiques de la chanson juive « MY YIDDISHE MAME » .

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Je vous avais dit que vous entendriez plusieurs fois certaines chansons, après la version de Billie Holiday de « I’M A FOOL TO WANT YOU » voici la version magnifique elle aussi de FRANK SINATRA, qu’il enregistra à l’époque pour son épouse, la divine Ava Gardner.

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La chanson lui va comme un gant, et il la chante à vous en donner des frissons, du moins c’est ce que moi je ressens.

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Comme pour Billie Holiday, je ne vous parlerais pas plus de SINATRA, lui ayant il y a peu de temps consacré un long article. Mieux vaut l’écouter.

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 Retournons maintenant vers le saxophone, avec un autre grand musicien, également issu de la Côte Ouest des Etats-Unis, ART PEPPER (1925/1982) grand spécialiste de l’alto, mais jouant également du ténor et de la clarinette. il commence sa carrière dans les années 40 avec Gus Arnheim, Benny Carter et Lee Young avant d’entrer dans l’orchestre de Stan Kenton.

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Son gros problème, la drogue. Il fera quelques années de prisons. Il retourne heureusement à la musique, et enregistre sur différents labels. ART PEPPER devient alors l’un des plus grands musiciens du Jazz West Coast avec Chet Baker, Gerry Mulligan et Shelly Manne. Mais ses excès le poursuivent, prison, désintoxications multiples jusqu’en 1975,

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année de son grand retour. Il enregistre énormément, dont toute une série de concert au Village Vanguard avec Elvin Jones à la batterie. En 1978, il enregistre un superbe album « Among Friends »

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entre parenthèses, le disque préféré de Charlie Watts, le batteur des Stones. Dans ce merveilleux disque on trouve entre autre  « BLUE BOSSA »  qui donne des fourmis dans les jambes…

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Attention maintenant on touche au sublime, quand un des plus grands saxophoniste de son temps, voir le plus grand, enregistre avec un grandissime chanteur, cela donne un Chef d’Œuvre. JOHN COLTRANE & JOHNNY HARTMAN.

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COLTRANE est avec son quartet au sommet. il a déjà bouleversé, chamboulé toute la musique de Jazz, imposant un style nouveau, il a construit un pont entre l’ancienne et la nouvelle musique.

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Mais il peut également jouer d’une manière plus « traditionnelle », et c’est précisément ce qu’il fait avec le chanteur baryton JOHNNY HARTMAN. Il est le seul et unique chanteur avec qui COLTRANE jouera. Le Quartet est à son apogée, et enregistre avec COLTRANE des pierres précieuses qui jalonnent son parcours. « Ballads »  « Duke Ellington & John Coltrane »  « Live at Birdland » . Mais HARTMAN doute un peu de lui,

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il est chanteur, mais pas un vrai chanteur de jazz, il doute du résultat des cessions. Le producteur Bob Thiele lui conseille d’aller voir COLTRANE et son groupe qui jouent au Birdland de New York. Après le concert, HARTMAN,

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COLTRANE et McCOY TYNER,  jamment ensemble sur quelques morceaux. Ensuite les deux artistes se mettent d’accord sur la liste des morceaux qu’ils vont enregistrer.

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Tous les morceaux, sauf un, n’ont nécessité qu’une seule prise, « You Are So Beautiful » durant lequel ELVIN JONES laisse tomber une baguette!!!

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Voici donc une nouvelle version de ce splendide morceau « MY ONE AND ONLY LOVE »

 

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On reste dans le saxophone, mais dans un registre totalement différent, langoureux, chaud, sensuel, épanoui, et plus classique, plus « swing » BEN WEBSTER (1909/1973) WEBSTER marqua son époque avec Coleman Hawkins et Lester Young en tant que saxophonistes ténor.

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Il débute dans de petits orchestres, avant de rejoindre les bands de Fletcher Henderson, Benny Carter, Cab Calloway. Des années plus tard vers 1940, il entre chez Duke Ellington comme soliste jusqu’en 1943. Il reste à New York et joue dans des clubs comme leader de groupes. A la fin des années 40, il réintègre l’orchestre de Duke Ellington, avant de partir avec Count Basie en 1953. Son style est reconnaissable entre tous, il possède un des plus beaux sons de ténor, grâce entre autre à une

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embouchure de bec spéciale, qui lui permet de réaliser de nombreux effets sonores différents, je crois n’avoir jamais entendu un saxophone aussi « sexy » que celui de BEN WEBSTER, ses effets de souffle, de modulation, la rondeur toute féminine de ses notes. L’écouter devient une expérience magique dans les ballades, ce qui ne l’empêche pas de pouvoir jouer sur des rythmes beaucoup plus rapides avec la même dextérité, et la même beauté. Extrait du double album « Soulville »

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un autre titre que nous avons entendu précédemment « IN THE WEE SMALL HOURS OF THE MORNING » Ouvrez grand les fenêtres, il va faire très chaud…

 

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ANITA O’ DAY (1919/2006)  devint chanteuse professionnelle en 1939, sur les recommandations d’un des responsable du magazine Down Beat, qui l’avait entendu chanter dans un club de Chicago. C’est en 1941, qu’elle connut ses premiers succès avec Gene Krupa et Roy Eldridge. ANITA se démarqua des autres chanteuses de son temps par un rythme très enlevé, et par le fait qu’elle se présentait comme un des membres de l’orchestre, et non comme la chanteuse vedette.

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Elle chante dans différents bigbands dans les années 40 avant de se lancer dans le bebop dans les années 50, ainsi que dans le « scat » En 1958 alors qu’elle participe au Festival de Jazz de Newport, elle est filmée sans le savoir pour le film « Jazz On A Summer’s Day »

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qui la fera connaître au monde entier. ANITA chantait avec un phrasé fragile et sophistiqué. Comme beaucoup d’autres musiciens elle a de gros problèmes de dépendance à la drogue, elle faillit en mourir en 1958. Le  28 octobre 1970, à Paris pour la  première partie de Charlie Mingus, elle fut huée et insultée par le public durant de très longues et interminables minutes.

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Finalement, Charlie Mingus venu sur scène calmer les choses déclara très contrarié:  » Ce que vous faites subir à Anita ce soir, c’est ce que nous vivons tous les jours, nous, les noirs américains! «  ANITA passa encore au New Morning en 1988, et au Franc Pinot en 2003. A l’âge de 87 ans, elle sort son dernier album « Indestructible ».

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On l’écoute dans un superbe morceau « CRAZY HE CALLS ME ».

 

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Retour au sax ténor avec encore un grand son IKE QUEBEC (1918/1963), encore du charme, de la volupté, de la rondeur avec un album qui porte bien son titre « Blue & Sentimental » sorti chez Blue Note en 1961.

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D’abord pianiste et danseur, il passe au saxophone en 1940 et entre dans le groupe « The Barons Of Rhythmn », ensuite il accompagne de grands musiciens comme Benny Carter, Coleman Hawkins, Roy Eldridge ou Ella Fitzgerald. Entre 1944 et 1951, il fait partie du groupe de Cab Calloway, avant de devenir conseiller musical pour Blue Note

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de 1951 à 1960. Il y devient même directeur artistique et agent promotionnel des musiciens sous contrat dont Bud Powell et Thelonious Monk. Du coup, IKE s’éloigne de la musique jusqu’en juin 1960. Il enregistre alors quelques albums en quartet sous son nom, en tant que leader. Il sera emporté par un cancer.

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Je vous propose le superbe morceau  » BLUE AND SENTIMENTAL ».

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On trouvait à cette époque des chanteuses pouvant passer allègrement du Jazz au R’n’B, avec de vraies qualité vocales, sans qu’elles soient pour autant vraiment originales, c’était le cas d’HELEN HUMES (1913/1981)

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née dans le Kentucky. Dans les années 30, elle arrive à New York, mais ce n’est qu’en 1937 qu’elle entre dans l’orchestre de Harry James, avant d’incorporer celui plus en vogue de Count Basie.

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Après la seconde guerre mondiale, alors qu’elle habite la Californie, elle intègre le mouvement R’n’B, très en vogue sur la Côte Ouest. Elle obtient un succès avec le titre « Be Baba Leba« .

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Ce n’est qu’à la fin des années 50, qu’HELEN revient à ses premières amours, le Jazz. Elle enregistre sur Contemporary Records, souvent accompagné à la batterie par Shelly Manne.

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Même à la fin de sa vie, elle continue ses concerts. On écoute, extrait de son album « Songs I Like To Sing » sortie en 1961, le très beau titre « IF I COULD BE WITH YOU »

Retour maintenant sur un gigantesque pianiste toujours vivant heureusement, un toucher exceptionnel, des cascades de notes, violence et douceur mêlées, Mc COY TYNER, le pianiste de John Coltrane. Né en 1938, il étudie dans deux école de musique, la West Philadelphia Music School, et la Granoff School Of Music.

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A la fin des années 50, il entre dans le Jazztet de Benny Golson et Art Farmer. Mais c’est de 1960 à 1965, qu’il intègre la fabuleuse formation de John Coltrane, un des plus célèbre Quartet de toute l’histoire du Jazz, outre Coltrane aux saxophone, Elvin Jones à la batterie, Jimmy Garrisson à la contrebasse. Cette formation reste encore aujourd’hui comme un exemple parfait d’osmose entre chaque musicien et une des principales figures du Jazz-modal.

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C’est à dire un jazz où les musiques orientales, ou exotiques, les musiques religieuses médiévales, aux intervalles différents entre les notes et les tonalités, servent souvent d’idées directrices, où les accords sont peu nombreux, quatre la plus part du temps, ce qui permet au musicien une plus grande liberté d’improvisation, quand bien sur sa technique le lui permet, tout en se libérant des gammes mineures ou majeures traditionnelles qui sont elles « tonales » On peut concevoir un grand nombre de modes différents, comme le blues par exemple, et c’est pour qualifier la mélodie et l’harmonie de ces différents modes que l’on utilise le terme « modal ».

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Il enregistre également en sideman, en musicien de studio sur le label Blue Note avec Freddie Hubbard, Lee Morgan, Stanley Turrentine, Grant Green, Hank Mobley, Wayne Shorter, etc, etc, la liste est trop longue. Il grave d’excellent albums sous son propre nom dont « The Real McCoy« . Ses enregistrements suivants sont très nombreux

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et aborde des styles différents, Jazz-modal, Hard-bop, Jazz-fusion, Free-jazz, big-bands. Bien entendu, il continue à nous enchanter encore aujourd’hui. En 1975, McCOY sort un fantastique album « Trident »,

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avec Elvin Jones et Ron Carter, dans ce disque un très beau « RUBY MY DEAR ».

 

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On retrouve Mon interprète favori, FRANK SINATRA, dans un très bel album, réalisé en 1961. Un album hommage au chef d’orchestre Tommy Dorsey, « I Remember Tommy » dans lequel SINATRA

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réinterprète des chansons enregistrées bien des années auparavant par les deux hommes. Ce disque bénéficie quant à lui des arrangements et de la direction d’orchestre de Sy Oliver. Le titre que j’ai choisi est le merveilleux « I’M GETTING SENTIMENTAL OVER YOU » chanté dans la pure tradition des « vrais » crooners américains, à des années lumières de nos soit disant crooners nationaux…

 

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Et voilà on arrive à la fin de la première partie de mon programme Jazz, j’espère qu’il vous aura plu autant que j’ai de plaisir à l’écouter. Pour terminer on retrouve AL COHN & ZOOT SIMS, dans le même album qu’au début du programme « You’n Me »,

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dans un morceau cette fois ci intéressant à plus d’un titre, car comme son nom l’indique, les deux jazzmen jouent sans aucun accompagnement, et ensuite en complète improvisation. C’est un morceau absolument génial, résolument moderne, et on sent les deux amis prendre un immense plaisir à se renvoyer leurs bouquets de notes. « IMPROVIZATION FOR UNACCOMPANIED SAXOPHONES ».

 

J’espère que ce programme vous aura emmener dans des endroits que vous fréquentez un peu moins souvent, et que pour beaucoup vous aurez eu le plaisir de la découverte…

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One thought on “« JAZZ SUR MON I POD, TOUT UN PROGRAMME ». N°1

  1. delnieppe roland dit :

    Bonjour, toutes mes félicitations pour ce joli travail de recherche et de partage. Quel bonheur de réentendre des musiciens, des morceaux, que j’avais peut-être mis hâtivement de côté « en attendant », faute de devoir choisir d’écouter de nouveaux interprètes, de nouveaux morceaux, souvent issus d’émissions radiophoniques de jazz, commentées par les illustres Daniel Filipacchi, André Francis, Claude Carrière et Jean Delmas, Patrice Blanc-Francart, et autres, dans les années 90, avec des concerts en direct du Petit Opportun, de la Villa, du New Morning, etc… Je les écoutais en début de nuit à l’époque et les enregistrais sur mon révox pour les recopier sur cassettes. Et bien, du coup je me suis retrouvé avec plusieurs centaines de K7 de concerts souvent inédits, que j’ai conservées et que j’écoute toujours. Pour la petite histoire, certaines datent d’une 40aine d’années et sont toujours autant audibles que le premier jour: (quand on entendait dire il y quelques années que les K7 avaient une durée de vie limitée..). Bref, merci encore pour votre travail très intéressant pour l’amateur que je suis et qui le restera. Longue vie au jazz.
    Jazzistiquement vôtre.
    Roland

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