ROBIN TROWER : « TWICE REMOVED FROM YESTERDAY ». 1973

folder

Pour vous parler du grandissime album « Bridge Of Sighs« , je vous avais raconté un peu le passé musical de ROBIN TROWER, je ne vais donc y revenir que très rapidement. ROBIN est né en 1945 en Angleterre. En 1967 Gary Brooker l’appelle

Procol+Harum+1968

pour qu’il rejoigne le groupe Procol Harum, dont il devient l’un des piliers. Déjà au sein du groupe, le son de la guitare de ROBIN fait des miracles,

rt_bilzen

« I Can’t Wait Much Longer« 

et y laisse une empreinte à jamais marquée par son idole Jimi Hendrix. Voici une histoire que raconte Brooker, « …un peu avant le décès d’Hendrix, Procol Harum et lui partagèrent la même scène en Allemagne pour un festival, et le public lui réclamait les anciens hits de l’Experience, alors que sa guitare lâchait des sanglots issus de son âme. Il jouait divinement bien, on sentait qu’il avait mûri, et le public le huait. ROBIN est entré dans une rage folle, il était totalement captivé par ce que jouait Hendrix, et était prêt à massacré tout le public allemand… »

118_1rtrower

« Daydream« 

TROWER commence depuis quelque temps à se sentir prisonnier du carcan  Procol Harum, il ne peut jouer la musique qu’il veut et qu’il a dans la tête, aussi après la sortie de ‘Broken Barricades » dans lequel il écrit un morceau en hommage à son maître Jimi Hendrix, ROBIN annonce sa décision de quitter le groupe. Nous sommes en 1972. Après un premier groupe  The Jude

Jude-photo1

« Hannah« 

et un premier échec, dont il ne garde que le bassiste chanteur, à la voix légèrement rauque JIMMY DEWAR, à la basse puissante, véritable pulsation. Il passe près de deux années à chercher le batteur idéal. Il trouve enfin REG ISADORE. En 1973 le groupe ainsi formé signe un contrat avec le label Chrysalis, et commence l’enregistrement d’un album au Studio Air London avec Matthews Fisher au mixage.

maxresdefault

« Man Of The World« 

L’album « Twice Removed From Yesterday » établit le style du groupe. Un power trio, avec une guitare bluesy, TROWER a troqué sa Gibson pour une Fender après avoir vu Hendrix. De nombreux critiques voient en lui une espèce de clone, mais TROWER est beaucoup plus que cela, il est le gardien de la flamme, il s’en inspire, tout en y mêlant sa propre singularité, ses propres émotions. Hendrix a amené une esthétique particulière, que TROWER va travailler différemment, instinctivement. L’album est réalisé en septembre 1973, et le trio passe au Marquee Club de Londres pour la sortie du 33 tours.

6

« I Can’t Stand It« 

Les neuf morceaux de l’album, contiennent une reprise de B.B.King « Rock Me Baby« , un titre qui vient de son groupe précédent The Jude « I Can’t Wait Much Longer« , le reste sont des compositions du groupe. Dans le New York Times Review on peut lire sous la plume de Jim McGlynn  « …une réalisation lourde et un début de bon augure pour Robin Trower et le groupe qui porte son nom. L’album accompli une fusion souvent tentée, mais mal faite jusqu’à ce jour;

as_rt74_1

des techniques instrumentales des années soixante-dix sur une poussée émotionnelle musicale de rhythm and blues traditionnel. Alors que d’autres ont dirigé leur attention vers une réplique plus ou moins fidèle des normes de R & B en superposant leurs propres textes sur les progressions d’accords d’origine, la bande à Trower a fait évoluer son propre vocabulaire musical pour offrir un punch soul amer associé à du

R & B.

trowerband-first-promo

La figure centrale de cet approprié vocabulaire est la redoutable guitare de TROWER lui-même, ses flash fantomatiques d’Hendrix. Je suis sûr que Trower serait fier de cet héritage. Derrière la voix rauque et impérieuse su bassiste Jim Dewar, et les tambours funky rock de Isadore,

2769951-1986752-thumbnail

« Rock Me Baby« 

la guitare de Trower glisse avec une grâce serpentine, alternant lyrisme et explosions . Les compositions hormis le « Rock Me Baby » de B.B.King, sont tous des originaux, caractérisant de la qualité du groupe. Du côté chaloupé de la Motown aux accents évidents d’ Hendrix sur Daydream et Ballerina , Robin Trower affiche une polyvalence et une expérience qui devrait surprendre encore l’avis le plus blasé… » 

Robin Trower Band -1974

« Twice Removed From Yesterday« 

« TWICE REMOVED FROM YESTERDAY » fait partie de ces trésors par trop ignorés. Il est grand temps de redécouvrir ce trio magique, cette communion entre la basse et la guitare, la superbe voix de DEWAR, et l’accompagnement enlevé d’ISADORE.

Autosave-File vom d-lab2/3 der AgfaPhoto GmbH

« Sinner’s Song« 

Ce disque est une pure merveille. Ecoutez la beauté de titres tels que  « I Can’t Wait Much Longer »   « Daydream »  « Hannah »   « Rock Me Baby »   « Twice Removed From Yesterday »   « Ballerina« .  ROBIN TROWER y est impérial comme à son habitude, tirant de sa Fender des

0313K021_Picture2

sons que l’on n’avait pas entendu depuis trois ans, depuis le départ du Voodoo Chile, et ça fait un bien fou, car TROWER y rajoute sa patte, sa sensibilité, son propre feeling, et sa modestie légendaire. L’apanage des Grands.

robin-trower-2

« Ballerina« 

Bien sur vous allez me dire, oui mais c’est son premier essai en solo, ça n’est jamais le plus réussi en principe. C’est vrai, ce n’est pas le meilleur album de ROBIN TROWER, mais on sent tout de même que les fondations, les bases de sa musique sont déjà posées. Alors commençons par le début, je vous raconterais la suite un autre jour…

robin-trower-1976-ben-upham-1418983025

*****

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.