Avec le succès, et la reconquête de son public, BRUCE SPRINGSTEEN, est redevenu le Boss. Il a bien fait comprendre au monde, mais d’abord et surtout au public américain, qu’il est un artiste devenu incontournable. Il a remis les pendules à l’heure, et il compte bien sur le prochain album pour assoir un peu plus sa popularité et sa notoriété déjà énorme, et son véritable génie d’auteur compositeur interprète avec son groupe THE E STREET BAND, qui a trouvé sa forme définitive. STEVE VAN ZANDT, ROY BITTAN, DANNY FEDERICI, CLARENCE CLEMONS, GARY TALLENT et MAX WEINBERG.
L’histoire est en marche, et comme je vous le disais dans l’article sur « Darkess On The Edge Of Town », le Rock à son sauveur, son messie, et il a pour nom BRUCE SPRINGSTEEN. C’est le 1er janvier 1979 que prit fin la tournée « Darkness », tournée qui fit date dans le monde du rock’n’roll, par son intensité sonore et émotionnelle, comme en son temps Dylan en 1966, les Rolling Stones en 1969 et 1972, et bien sur les Who en 1969, et 1972. SPRINGSTEEN fit deux apparitions pour des shows organisés au profit de la lutte anti nucléaire au mois de septembre. Un film et un double album relatèrent cet évènement « No Nukes » .
1/2. « Sherry Darling«
Durant la tournée « Darkness », SPRINGSTEEN remplissait des stades de 10.000 à 20.000 personnes, interpellant chaque spectateur par la vigueur de son spectacle, sa sauvagerie toute rock’n’rollienne, et par la qualité exceptionnelle des musiciens du E STREET BAND. Sur scène durant la dernière tournée, le groupe a testé sur le public, quelques nouvelles chansons, qui bénéficièrent d’un très bon retour. Quatre mois après la fin du Tour, en mars 1979 le groupe dans son intégralité, entre en studio pour la préparation du nouvel album, dont les producteurs sont SPRINGSTEEN , LANDAU , et VAN ZANDT.
Après le côté très sérieux de l’écriture de Darkness On The Edge Of Town, BRUCE cherche plus de fraicheur, de spontanéité. Du sérieux d’accord, mais pour contrebalancer la gravité de certains propos, il désire divertir, c’est malgré tout, encore un grand enfant, c’est d’ailleurs ce mélange détonnant qui fait la renommée de ses concerts souvent marathons. Il veut à boire et à manger. BRUCE souhaite capturer sur cet album, l’essence même de ses musiciens, le meilleur de ce qu’ils dont capables de faire en concert. Certains titres sont écrit très rapidement comme « HUNGRY HEART » composé en quinze minutes.
Hungry Heart (Cœur Avide)
J’avais une femme et des gosses à Baltimore, Jack
Je suis parti en voyage et je ne suis jamais revenu
Comme une rivière qui ne sais pas où elle coule
J’ai pris un mauvais virage et j’ai juste continué à avancer
[Refrain]
Tout le monde a un coeur avide(x2)
Depose ton argent et tu joues ton rôle
Tout le monde a un coeur avide
Je l’ai rencontré dans un bar de Kingstown
Nous sommes tombés amoureux et je savais que ça devait finir On a pris ce qu’on avait et on l’a déchiré en deux
Maintenant, je suis là, de retour à Kingstown
[Refrain]
Tout le monde a besoin d’un endroit pour se reposer
Tout le monde veut avoir un foyer
Ne faites pas de différence, ce que personne ne dit
Personne n’aime-t-il être seul ?
Une dizaine de chansons sont prêtes, et CBS verrait d’un très bon œil la sortie de l’album pour les Fêtes de Noël. Mais BRUCE a besoin de prendre son temps, surtout après avoir vu l’accueil que le public lui a réservé pour le concert « No Nukes ». Les fans l’attendent au tournant, il ne veut surtout pas les décevoir. Du coup, le groupe retourne en studio pour une année bien difficile.
Poussé à fond par SPRINGSTEEN, le E STREET BAND enregistre plus de soixante chansons durant cette année 1980. Le groupe joue souvent live en studio, des rocks orgiaques, où l’énergie déferle comme un ouragan, et des morceaux beaucoup plus tristes, plus graves, ancrés dans la vie de tous les jours, avec leur côté sombre, comme pour le merveilleux « THE RIVER » .
The River (La Rivière)
Je viens du fond de la vallée où monsieur quand tu es jeune
Ils t’élèvent pour que tu fasses comme a fait ton père
Marie et moi on s’est rencontrés au lycée quand elle avait à peine dix-sept ans
Nous descendions cette vallée pour aller où les champs étaient verts
Nous descendions à la rivière
Et dans la rivière nous plongions
Oh à la rivière nous descendions
Puis je mis Marie enceinte et mec c’est tout ce qu’elle a écrit
Et pour mon dix-neuvième anniversaire on m’a donné une carte syndicale et une veste de cérémonie
Nous sommes allés au tribunal et le juge a tout mis en attente Pas de sourires du jour du mariage, pas de marche nuptiale
Pas de fleurs pas de robe de mariée
Cette nuit-là nous sommes descendus à la rivière
Et dans la rivière nous avons plongé
Oh à la rivière nous sommes descendus
J’ai trouvé un boulot dans la branche du bâtiment de la société Johnstown
Mais dernièrement il n’y a guère eu de travail à cause de la conjoncture économique
Maintenant toutes ces choses qui semblaient si importantes
Eh bien monsieur elles se sont volatilisées complètement Désormais j’agis comme si j’avais oublié,
Marie se comporte comme si elle s’en foutait
Mais je me rappelle de nous deux dans la voiture de mon frère De son corps bronzé et mouillé en bas près du barrage
La nuit sur ses rives j’étais allongé éveillé
Et je l’ai attirée à moi simplement pour sentir sa respiration Maintenant ces souvenirs reviennent me hanter, ils me hantent comme une malédiction
Un rêve est-il un mensonge s’il ne s’accomplit pas
Ou est-ce quelque chose de pire qui m’envoie
Descendre à la rivière alors que je sais que la rivière est asséchée
Descendant à la rivière ma chérie et moi
Oh en bas vers la rivière nous nous dirigeons.
Le 17 octobre 1980 c’est un magnifique double album qui sort chez les disquaires du monde entier, sous le titre « THE RIVER », alors que la tournée, elle, a commencé depuis deux semaines. Dans une interview BRUCE déclare
« …Le rock’n’roll a toujours représenté cette joie, ce bonheur qui est l’une des plus belles choses de la vie. Mais le rock parle aussi avec dureté, de froideur, de solitude. Avec « Darkness » il m’était impossible de faire coexister ces deux aspects. Comment une Chanson joyeuse comme « Sherry Dearling » pouvait-elle coexister avec « Darkness On The Edge Of Town » ?. Je n’étais pas prêt… C’était trop perturbant, trop paradoxal. Mais finalement, j’ai trouvé le moyen lorsque j’ai admis que la vie possède ses paradoxes, si nombreux, et qu’il faut bien vivre avec!… » (Bruce Frederick. Springsteen. Le Castor Astral).
A travers le monde entier, le succès commercial du disque est phénoménal, et les concerts de plus de trois heures joués à guichets fermés, montrent bien l’immense popularité de BRUCE SPRINGSTEEN et de son groupe, et sa place parmi les plus grands noms du rock… D’ailleurs à la sortie de l’album, BRUCE fut proclamé, plus grand artiste rock. « HUNGRY HEART » fut le premier single à entrer au Top Ten , ce qui permis à l’album « THE RIVER » à se vendre à 2 millions d’exemplaires. Il était encore loin des machines à sous qu’étaient les Bee Gees, les Eagles ou Fleetwood Mac qui vendaient selon leurs albums, 5 ou 10 millions de disques.
Son public restait un public d’initiés, qui se reconnaissaient dans les chansons du Boss. Mais des chansons comme « THE RIVER » « STOLEN CAR » « RAMROAD » allaient bientôt parler à beaucoup plus de monde. SPRINGSTEEN est une personnalité spéciale, il n’existe que dans le rock, dans ses chansons, à nouveau noblesse et sauvagerie. Son monde il se l’avait lui même créé. Il pouvait s’adresser au monde du rock’n’roll, mais également aux millions de fans à travers le monde, qui ne demandaient qu’à l’écouter. Ce qu’il fit, et les résultats parlèrent d’eux même,
1/7. « Out In The Street«
« THE RIVER » grimpa dès sa sortie à la première place des ventes d’albums, 10 millions vendus aux Etats-Unis, 20 millions dans le monde, et sept singles au Top 10, dont « HUNGRY HEART » qui passait en boucle sur quasiment toutes les radios, et se classe à la 5° classe du Top Ten, ce qui était une première pour SPRINGSTEEN, puisque jusqu’à lors aucun titre n’avait réussit à se classer dans les dix premiers. Il faut dire que l’album est une succession de chansons extraordinaires, chacun des deux disques contient des merveilles d’écriture et de mélodies « THE TIES THAT BIND »
The Ties That Bind (Les Liens Qui Retiennent)
On t’a blessé et tu le cries à tout le monde dis-tu
Tu descends la rue en poussant les gens hors de ton chemin
Tu as fait tes bagages et tu veux voyager toute seule
Tu ne veux rien, tu n’as besoin de personne à tes côtés
Tu marches comme un dur, bébé, mais tu marches sans rien voir Vers les liens qui retiennent
[Refrain]
Les liens qui retiennent
Maintenant tu ne peux pas briser les liens qui retiennent
Une histoire d’amour au rabais, c’est juste une béquille
Tu ne veux rien que tout le monde peut atteindre
Tu as si peur de paraître idiot aux yeux de quelqu’un
Ne pas marcher comme un dur, ne pas marcher tranquille
Tu marches tranquille, bébé, mais peux-tu marcher le long de la ligne
Et tu fais face aux liens qui retiennent
[Refrain]
Je préférerais ressentir la souffrance, oui je préférerais chérie Que de connaitre le vide que ton coeur doit dissimuler
Oui je préférerais chérie, oui je préférerais chérie,
Oui, je préférerais bébé
Tu es assis et tu te demandes qui va arrêter la pluie
Qui adoucira la tristesse, qui va calmer la souffrance
C’est une longue autoroute sombre et une mince ligne blanche Relie, bébé, ton coeur au mien
Nous courons maintenant, mais chérie nous nous arrêterons à temps
Pour faire face aux liens qui retiennent
[Refrain]
Tu ne peux pas abandonner les liens qui retiennent.
« TWO HEARTS »
Two Hearts (Deux Coeurs)
Je suis sorti marcher l’autre jour
J’ai vu une petite fille qui pleurait le long du chemin
Elle avait été blessée si durement qu’elle disait qu’elle n’aimerait plus jamais
Un jour, tes pleurs cesseront, petite fille
Et tu trouveras à nouveau que
[Refrain]
Deux coeurs valent mieux qu’un
Deux coeurs, fille, font du bon boulot
Deux coeurs valent mieux qu’un
Autrefois je passais mon temps à jouer des scènes de mauvais garçon
Mais je vivais dans un monde de rêves enfantins
Un jour ces rêves d’enfant doivent finir
Pour devenir un homme et grandir pour rêver à nouveau Maintenant je crois à la fin
[Refrain]
Parfois il pourrait sembler que tout a été prévu
Pour que tu erres le coeur vide à travers le pays
Bien que le monde te rende dur et froid
Il y a une chose, monsieur, que je sais
C’est que si tu penses que ton coeur est de pierre
Et que tu es assez rude pour dresser ce monde seul
Seul, mon gars, il n’y a aucune tranquilité d’esprit
C’est pourquoi je continuerai à chercher jusqu’à ce que je trouve mon âme sœur.
« INDEPENDENCE DAY » merveilleuse chanson sur les relations père-fils, dont on pourrait dire qu’elle est auto biographique.
Independance Day (Le Jour De L’ Independance )
Eh bien Papa, va te coucher maintenant il se fait tard
Rien de ce qu’on pourra dire ne va changer quoi que ce soit maintenant
Je partirai dans la matinée de la Porte de Sainte Marie
On ne changerait pas ça même si on le pouvait d’une façon ou d’une autre
Parce que la noirceur de cette maison a pris le meilleur de nous Il y a une noirceur dans cette ville qui nous a eu aussi
Mais ils ne peuvent pas m’atteindre Et tu ne peux pas m’atteindre
Ils ne me feront pas
Ce que je les ai vu te faire
Alors dis au revoir c’est le jour de l’Independance
C’est le jour de l’Independance
Tout droit devant
Dis juste au revoir c’est le jour de l’Independance
C’est le jour de l’Independance cette fois
Maintenant je ne sais pas ce qu’il y avait entre nous
On a chois les mots et ouais, on a tracé les limites
Il n’y a aucun moyen pour que l’on puisse rester tous les deux dans cette maison
Je pense que nous nous ressemblons juste trop
Eh bien, dis au revoir c’est le jour de l’Independance
C’est le jour de l’Independance, tous les garçons doivent s’enfuir Alors dis au revoir c’est le jour de l’Independance
Tous les hommes doivent tracer leur chemin quand vient le jour de l’Independance
Maintenant toutes les chambres sont vides chez Frankie
Et l’autoroute elle est deserte jusqu’à Breaker’s Point
Il y a beaucoup de monde qui quitte la ville maintenant
Ils laissent leurs amis, leurs maisons
La nuit, ils marchent sur cette autoroute sombre et poussièreuse, tout seuls
Eh bien Papa, va te coucher maintenant il se fait tard
Rien de ce qu’on pourra dire ne peut changer quoi que ce soit maintenant
Parce qu’il y a juste des gens différents qui viennent ici maintenant
Et ils voient les choses de différentes manières
Et bientôt, tout ce qu’on a connu sera tout simplement balayé
Alors dis au revoir c’est le jour de l’Independance
Papa maintenant je connais les choses que tu voulais et que tu ne pouvais pas dire
Mais ne diras-tu pas juste au revoir c’est le jour de l’Independance
Je jure que je n’ai jamais eu l’intention d’emporter ces choses.
« OUT IN THE STREET » « I WANNA MARRY YOU » le poignant et si vrai « THE RIVER » une tranche de vie, dans ce qu’elle a de plus banale, hélas, l’anti rêve Américain… « POINT BLANK » qui me donne la chair de poule,
Point Blank (A Bout Portant)
Recites-tu encore tes prières petite chérie ?
Va-tu au lit le soir
En priant pour que demain, tout ira bien
Mais les lendemains passent en nombre
En nombre un par un
Tu te réveilles et tu plonges
Tu ne sais même pas d’où
Et ils t’ont abattue à bout portant
On t’as tiré dans le dos
Bébé, à bout portant, tu t’es faite avoir cette fois
Petite fille, c’est un fait
Juste entre les yeux, bébé, à bout portant
Juste entre les jolis mensonges qu’ils disent
Petite fille, tu es tombée
Tu as grandie où les jeunes filles grandissent vite
Tu as pris ce qu’on t’as donnée et laissé derrière ce qui était demandé
Mais ce qu’ils ont demandé, bébé, n’était pas juste Tu n’avais pas à vivre cette vie
J’allais être ton Romeo, tu allais être ma Juliette
Ces jours çi, tu n’attends pas après des Roméo
Tu attends après ce chèque de prestations
Et après toutes ces jolies choses que tu ne peux jamais avoir
Et après toutes ces promesses
Qui se finissent toujours à bout portant, abattue entre les yeux
A bout portant, comme les petits mensonges blancs
Que tu te racontes pour soulager la souffrance
Tu marches dans les visées, ma fille, du bout portant
Et un seul faux mouvement et bébé, les lumières s’éteignent
Une fois j’ai rêvé que nous étions de nouveau réunis
Bébé, toi et moi
De retour chez nous, dans ces vieux clubs, comme nous en avions l’habitude
On se tenait au bar, on avait du mal à s’entendre
Le groupe jouait fort et tu criais quelque chose dans mon oreille Tu tirais sur ma veste et alors que le batteur comptait jusqu’à quatre
Tu empoignais ma main et tu me tirais sur la piste
Tu te tenais juste là et tu me serrais, puis tu as commencé à dancer doucement
Et alors que je te rapprochais de moi, j’ai juré que je ne te laisserais jamais partir
Eh bien je t’ai vue la nuit dernière sur l’avenue
Ton visage était dans l’ombre, mais je savais que c’était toi
Tu te tenait dans l’encadrement de la porte, à l’abri de la pluie Tu n’as pas répondu quans j’ai crié ton nom Tu t’es juste retournée et puis tu as regardé ailleurs
Juste comme un autre étranger attendant d’être emporté
A bout portant, juste entre les yeux
A bout portant, entre les jolis mensonges tu es tombée
A bout portant, abattue en plein dans le coeur
Ouais à bout portant, tu as été alterée jusqu’à ce que tu en deviennes juste une autre partie
A bout portant, tu marches dans les visées
A bout portant, tu vis un faux mouvement, juste un faux mouvement et c’est terminé
A bout portant, ils t’ont pris dans leurs visées
A bout portant, as-tu oublié comment aimer
Ma fille, as-tu oublié comment se battre
A bout portant, ils ont du te tirer dans la tête
Parce que à bout portant, bang bang, bébé tu es morte.
« CADILLAC RANCH »
Cadillac Ranch (Le Ranch des Cadillac)
Ouais, elle est assise là mon pote, elle étincelle juste au soleil
Là pour accueillir un travailleur quand sa journée est finie
Ouais mon pote, quand je mourrais, jette mon corps à l’arrière Et conduis moi au dépôtoir dans ma Cadillac
( là c’est la Cadillac qui demande à sa conductrice de ne pas l’emmener au Cadillac Ranch. le Cimetière des Eléphants des Cadillac)
Tu es mon dernier amour, chérie, tu es ma dernière chance
Ne les laisse pas m’emmener au Ranch des Cadillac
Ouais, elle est assise là mon pote, elle étincelle juste au soleil
Là pour accueillir un travailleur quand sa journée est finie
Je vais embarquer mon papa et je vais embarquer ma tante
Je vais les emmener là bas au Ranch des Cadillac
Des ailerons d’Eldorado, des murs blancs et des jupes
Elle roule juste comme un petit morceau de paradis sur terre Ouais mon pote, quand je mourrais, jette mon corps à l’arrière Et conduis moi au dépôtoir dans ma Cadillac
[Refrain] Cadillac, Cadillac
Longue et sombre, brillante et noire
Démarrez vos moteurs, laissez les vrombir
Déchirant l’autoroute comme un gros vieux dinosaure
James Dean dans cette Mercury ’49
Junior Johnson fonçant à travers les bois de Caroline
Même Burt Reynolds dans cette Trans-Am noire
Tous vont se retrouver au Ranch des Cadillac
[Refrain]
Hey, petite fille dans son jean si serré
Conduisant seule à travers la nuit du Wisconsin
Tu es mon dernier amour, chérie, tu es ma dernière chance
Ne les laisse pas m’emmener au Ranch des Cadillac
Cadillac, Cadillac
Longue et sombre, brillante et noire
Je suis remonté chez moi aujourd’hui
Je suis venu et j’ai emmené ma petite copine.
« STOLEN CAR »
Stolen Car (Voiture volée)
J’ai rencontré une petite fille et je me suis installé
Dans une petite maison à l’extérieur de la ville On s’est marié et on s’est juré de ne jamais se séparer
Puis petit à petit on s’est éloigné du coeur de l’autre
Au début je pensais que ce n’était que de la nervosité
Qui s’effacerait avec le temps et que notre amour grandirait Finalement c’était quelque chose plus gros que je ne pensais
Qui nous a déchirés et nous a noyés
Je conduis une voiture volée
En bas d’Eldridge avenue
Chaque nuit j’attends d’être attrapé
Mais je ne le suis jamais
Elle a demandé si je me souvenais des lettres que j’ai écrites Quand notre amour était jeune et fort
Elle a dit qu’elle les avait relues la nuit dernière
Et elles lui ont fait se sentir vieille de 100 ans
Je conduis une voiture volée
En pleine nuit noire
Et me disant à moi-même que j’irais bien
Mais je vadrouille la nuit et je voyage dans la peur
Que dans ces ténèbres je disparaisse.
1/9. « You Can Look » (But You Better Not Touch)
« RAMROD » « WRECK ON THE HIGHWAY » pour les principales. SPRINGSTEEN & THE E STREET BAND réalisent alors la plus gigantesque et la plus longue tournée de l’histoire du rock, SPRINGSTEEN atteignait le statut de Légende vivante. Au Rosemont Horizon, dans l’Illinois, le 20 novembre, l’intro bien spécifique de « HUNGRY HEART » déclencha une véritable hystérie dans le public, qui entama en cœur les paroles du premier couplet, empêchant par leur puissance BRUCE de le chanter lui même, il en fut complètement ahuri.
Depuis ce jour, comme un gimmick, SPRINGSTEEN laisse toujours le public chanter le premier couplet de la chanson. L’album « THE RIVER » est d’une extrème richesse, la qualité, la diversité de style des morceaux et des thèmes utilisés, les musiques en font un des albums les plus complets du Boss. Le fait que les morceaux étaient joués live en studio, et que l’on ait juste ajouté les chorus de saxophone et de guitare par la suite, lui donne cette spontanéité particulière. BRUCE dira
1/10. « I Wanna Marry You«
« …J’avais envie d’un disque qui combinerait l’énergie joyeuse du groupe, et les histoires que je racontais. De trouver un moyen de combiner ces choses-là et de restituer en plus grand ce qu’on faisait sur scène devant les gens… »( Peter Ames Carlin. « Bruce ».Ed sonatine) « THE RIVER » allait bientôt devenir quintuple disque de Platine! Le « River Tour » débuta le 3 octobre 1980 dans le Michigan. Les critiques étaient dithyrambiques, le groupe passait maintenant dans des stades, aucun autre lieu, n’était assez grand pour répondre à la quantité des billets vendus.
Tous les pays européens voulaient voir le Boss et son fameux groupe, pour découvrir si ce que disaient les journaux était vrai, et que son show était le plus extraordinaire de l’époque, pouvant atteindre en plus, des durées jamais vu, plus de trois heures de concert d’une vigueur toujours égale.
Quand la tournée passa par l’Europe, l’accueil de tous les pays fut l’hystérie. Du jamais vu! Aux USA, l’ultra conservateur Ronald Reagan venait d’être élu, et BRUCE se posait beaucoup de question pour son pays. Il se mit à lire énormément tout ce qui traitait des Etats-Unis et de son histoire.
Woodie Guthrie A Life » de Joe Klein, et un livre qui le marqua énormément, celui de Ron Kovic « Né Un Quatre Juillet », relatant toute la tragédie de sa guerre au Viet Nam. Il en parla même durant ses concerts européens, ses craintes, ses angoisses sur les intentions du nouveau président par rapport à la Russie, la peur d’une nouvelle guerre chimique cette fois.
2/4. « Fade Away«
C’est pour toutes ces raisons que dès la fin décembre, il rajouta à la set list la chanson de Woodie Guthrie « This Land Is Your Land » chanson écrite comme une réponse au « God Bless America » d’Irving Berlin, il rajouta également deux titres polémique du Creedence Clearwater Revival, « Who’ll Stop The Rain » « Run Through The Jungle » deux titres très entendues durant le conflit du Viet Nam.
Le « River Tour » commence donc par 46 shows dans des stades aux Etats-Unis, puis 26 au Canada, puis un retour aux USA. Il se poursuit d’avril à juin 1981, par l’Europe de l’Ouest, soit un total de 34 spectacles, incluant six concerts au Wembley Arena de Londres, puis c’est au tour de l’Allemagne de l’Ouest, la Suisse, la France, l’Espagne,
la Belgique et de nouveau l’Angleterre. Ensuite c’est le retour au pays et de nombreuses nuits dans des villes qui tiennent particulièrement à cœur à BRUCE, six au Meadowlands Arena du New Jersey où il est né, 34 shows et dix villes plus tard, il conclue cette série de concert les 13 et 14 septembre au Cincinnati Riverfront Coliseum.
2/6. « Ramrod«
En moyenne chaque concerts comprend une trentaine de chansons, ce qui donne des concerts plus longs que ceux de la tournée « Darkness ». C’est durant le « River Tour » que nait la réputation des concerts marathons de SPRINGSTEEN. Et en plus, ses introductions parlées se font plus longues, plus émotionnelles. C’est aussi durant cette tournée qu’il prend l’habitude de faire monter une jeune femme du public pour la faire danser pendant « SHERRY DARLING » , il continuera sur la tournée « Born In The USA » et le titre « Dancing In The Dark ».
Deux concerts furent mis en avant sur cette tournée, celui du 5 novembre 1980 à l’Arizona State University, où BRUCE déclara « …Je ne sais pas, les gars ce que vous pensez de ce qui est arrivé aux dernières élections présidentielles, mais moi, je sens un sentiment de frayeur… » avant que le groupe se lance dans un furieux « Badlands ».
2/8. « Drive All Night«
Le second concert fut celui du Spectrum de Philadelphie, le jour suivant la mort de John Lennon « …C’est difficile de vous demander de vivre avec un tas de choses qui sont à proprement parlé invivables… » Avant le concert BRUCE avait déjà dit « …C’est très difficile de venir et de jouer ce soir, mais il n’y a rien d’autres à faire… » Ce concert se termina par la version des Beatles de « Twist And Shout ».
Mais pour beaucoup, fans, critiques, et moi même, le plus incroyable des concerts de ce tour fut probablement celui du 31 décembre 1980 au Nassau Coliseum de Long Island, avec une set list de 38 chansons, jouées avec une intensité de feu., c’est un des plus longs, voir le plus long concert de toute la longue carrière de BRUCE SPRINGSTEEN, et en plus certainement un de ses plus beaux et fantastiques.
2/9. « Wreck On The Highway«
L’album « THE RIVER » est un pur Chef d’Œuvre, et se doit d’être absolument écouté. Avec un premier disque plus festif, plus rock’n’roll, plus léger, même s’il contient « INDEPENDENCE DAY » et « THE RIVER » , et un second, plus sombre, plus âpre, plus « Darknessien« , aux images plus fiévreuses. « THE RIVER » est à marqué d’une pierre blanche dans l’histoire de la rock music, s’en est un des piliers fondateurs. INDISPENSABLE…..Puisque je vous le dit !!!!
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