BRUCE SPRINGSTEEN : « MAGIC ». 2007.

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La tournée des retrouvailles du E STREET BAND et de BRUCE SPRINGSTEEN est absolument phénoménale. Le monde était en attente de BRUCE, il avait faim de ses chansons et de son groupe. Le succès est planétaire. Il faut dire que le groupe a mûri, et que chaque musicien s’est bonifié. Jamais le E STREET BAND n’a si bien joué, jamais une telle osmose ne s’était faite sentir.

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Sans parler de BRUCE lui même, qui semble au sommet de son art. Et dire que son retour était du aux attentats du 11 septembre, qu’il était sa réponse personnelle aux blessures, aux meurtrissures du peuple américain, touché de plein fouet par cette catastrophe innommable… La musique rejoint l’histoire, l’une faisant écho à l’autre… Et maintenant George W. Bush fait tomber les premières bombes américaines sur Bagdad, marquant le début de la seconde guerre du Golfe. Très rapidement BRUCE pense que l’on s’est fourvoyé dans cette nouvelle guerre, où l’on ne nous dit qu’une toute petite partie d’une certaine vérité… Que l’on doit demander des comptes à nos dirigeants, car nos enfants une fois de plus, partent mourir loin de chez eux…

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Pour SPRINGSTEEN le 11 septembre sert de chèque en blanc à l’administration Bush pour partir en guerre, alors que l’Amérique va mal, qu’il y a toujours plus de pauvreté, de discrimination et de malheurs… C’est avec cet état d’esprit que BRUCE se met à composer de nouvelles chansons, traitants de cette actualité brûlante, prenant prétexte du terrorisme pour recommencer une nouvelle guerre!!! Les propos de BRUCE s’éloigne de plus en plus de l’artistique pour s’attaquer aux choses de la vie, et à tout ce que l’on veut nous faire croire… Des rumeurs évoquent une nouvelle tournée plus politique en compagnie d’autre artistes tels que John Fogerty, Pearl Jam, Jackson Browne, John Mellencamp, Ben Harper, REM, The Dixie Chicks, et Neil Young. Cette tournée aura pour nom « Vote For Change Tour ».

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Pour BRUCE qui s’est toujours tenu à l’écart de la politique, c’est un virage, mais les élections Présidentielles se rapprochant, l’enjeu lui semble beaucoup important pour s’en tenir à l’écart! Il précise dans le New York Times : « …Il est temps d’aller de l’avant. Le pays que nous portons dans nos cœurs attend… » A la fin de la tournée, BRUCE participe à un meeting de John Kerry face à 80 000 personnes, et après un discours, prend sa guitare et joue « The Promised Land » et « No Surrender ». Hélas, c’est George W. Bush qui est reconduit à la Présidence pour quatre années.

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En mars 2005, le nouvel album est prêt à sortir chez les disquaires, son titre « Devils & Dust »  « Démons & Poussière ». La chanson titre nous raconte l’histoire d’un soldat américain, en mission dans le désert irakien, le doigt sur la gâchette de son fusil d’assaut, qui se demande pourquoi il est là, pourquoi se bat-il? Bien sur Dieu est à ses côtés, mais également ses propres démons, cela suffit-il pour prendre la décision de tirer? Mais l’album ne parle pas uniquement de la guerre, on y trouve des titres déjà joués durant le « Tom Joad Tour ». BRUCE y parle comme souvent de rédemption, de la paternité, de boxe. La plus part des chansons se situe dans un contexte rural, à l’instar de « Tom Joad ».

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Malgré tout l’album est loin de faire l’unanimité. Il manquerait d’unité, et partirait dans beaucoup trop de directions différentes. Beaucoup de ses fans se disent déçus. Il est très difficile, voir impossible de plaire à tout le monde, même quand on s’appelle BRUCE SPRINGSTEEN. L’album se classe tout de même en tête des charts dès sa sortie. La tournée qui suit est très intimiste, BRUCE choisi de petites salles comme pour « Tom Joad », il parle beaucoup entre les morceaux, explique les paroles. Accompagné d’une guitare acoustique, d’un harmonica et d’un piano. PATTI SCIALFA vient pour un duo. Quelques concerts plus tard, il joue également de l’harmonium, et l’effet est magique et splendide.

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Sans cesse BRUCE demande le silence, le calme, aucune manifestation bruyante durant les morceaux. Petit à petit de nouveaux instrument font leur apparition, guitares électriques, des dizaines d’harmonicas dans différentes tonalités, un piano à queue, un piano électrique, un ‘banjitar’, mélange de banjo et de guitare, une autoharpe. Ses pieds lui servant d’instruments de percussions. Tous les grands classiques y passent, mais totalement revisités. Ces concerts du « Devils & Dust Tour » ne ressemblent à aucun autre. Ils sont uniques, bouleversants, , mystiques.

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Alors que les fans attendent un album avec le E STREET BAND, BRUCE  surprend tout le monde une fois de plus, en sortant un album de reprises du grand Pete Seeger « We Shall Overcome, The Seeger Sessions ». Accompagné d’un orchestre choisi pour l’occasion, Sam Barfeld au violon, Frank Bruno à la guitare, Jerely Chatzky à la contrebasse, Charles Giordano aux piano, pour n’en citer que quelques uns.

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Des musiciens rencontrés grâce à SUZY TYRELL la violoniste. Un album magnifique, splendide, qui sent bon l’Amérique, le terroir, qui swingue à tout va, qui vous donne la banane… Des chansons qui appartiennent au patrimoine américain, mais un album qui reste malgré tout un brûlot contre les mensonges du président Bush. La tournée est un triomphe, aux Etats-Unis et en Europe. BRUCE ajoute certains de ses propres titres en en modifiant le style.

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En 2007, BRUCE reçoit le Grammy Award du Meilleur Album Traditionnel Folk pour « We Shall Overcome, The Seeger Sessions ». Les fans cette fois ci sont aux anges car BRUCE et le E STREET BAND sont en studio avec le producteur BRENDAN O’BRIEN. BRUCE compose de nouveaux morceaux, et les fignole avec le groupe, il trouve des accroches idéales, des musiques qui entrent immédiatement dans la tête, pour ne plus en sortir. De véritables chansons Pop, dans le sens le plus propre du terme. Amour, politique, âge, désillusion, tout y passe. BRUCE parle de ce qu’il connait. Le son est puissant, mais d’une brillante clarté grâce au travail de O’BRIEN. On retrouve les complexités des chansons des grands albums d’antan, où tout se doit d’être plus que parfait.

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Les guitares hurlent comme jamais, Rock d’un bout à l’autre, le E STREET BAND y est plus qu’à l’aise, il est en terrain connu, il est chez lui, cet album lui va comme un gant, chaque intervention est magnifique et préfigure d’une tournée mémorable! D’ailleurs BRUCE dira « …Il y a beaucoup de la puissance du groupe dans ce que je viens d’écrire… » On y côtoie du nouveau SPRINGSTENN, et de l’ancien, celui de la grande époque. Avec le temps, à cinquante huit ans, le BOSS est devenu journaliste de son époque… A l’écoute des nouveaux morceaux, on se prend à rêver de leurs interprétations sur scène devant un public conquis d’avance,

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les envolées lyriques de CLARENCE CLEMONS, les interventions de STEVE VAN ZANDT, les nappes de piano de ROY BITTAN, la frappe métronomique de MAX WEINBERG. Effectivement cet album semble fait pour la scène, bonnes voir très bonnes chansons, et mélodies imparables…

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Pas loin de cinquante et une minutes de musique, et ça commence très fort avec « RADIO NOWHERE »

Radio Nulle Part

J’essayais de retrouver mon chemin
Mais tout ce que j’entendis fut un grondement
 venant d’un satellite
Ecrasant les dernières lumières de la nuit américaine

C’est Radio Nulle Part
Y-a-t-il quelqu’un qui soit en vie ici?
C’est Radio Nulle Part
Y-a-t-il quelqu’un qui soit en vie ici?

Je tournoyais en piqué vers de la poussière
Un numéro de plus perdu dans une file
Dansant dans un trou noir
A la recherche d’un monde possédant une âme

C’est Radio Nulle Part
Y-a-t-il quelqu’un qui soit en vie ici?
C’est Radio Nulle Part
Y-a-t-il quelqu’un qui soit en vie ici?

J’ai juste envie d’entendre un peu de rythme !

  Je veux un millier de guitares
Je veux des batteries qui frappent
Je veux des millions de voix différentes parlant des
langues étrangères C’est Radio Nulle Part
Y-a-t-il quelqu’un qui soit en vie ici?
C’est Radio Nulle Part
Y-a-t-il quelqu’un qui soit en vie ici?
Je conduisais sous une pluie brumeuse
 A la recherche d’ un train mystérieux
Entrant en collision avec l’obscurité sauvage
Essayant de nous atteindre C’est Radio Nulle Part
Y-a-t-il quelqu’un qui soit en vie ici?
C’est Radio Nulle Part
Y-a-t-il quelqu’un qui soit en vie ici?

J’ai juste envie d’entendre un peu de rythme

(traduction ALBERT LABBOUZ )

et son riff puissant et très rock, parfait pour commencer un concert. « YOU’LL BE COMIN’ DOWN »,

ritournelle électrique et joyeuse que l’on a l’impression d’avoir toujours connue, « LIVIN’ IN THE FUTURE »

….

« …Je me  suis réveillé un jour d’élection
Les cieux couleurs de poudre et les ombres grises
Au-dessous d’un soleil pourrissant, j’ai gaspillé mon temps
Puis quand le soleil s’est couché
Tu as traversé la ville
Les talons de tes botttes claquaient
Comme le barillet d’un pistolet qu’on fait tourner

T’en fait pas chérie
Maintenant bébé n’ai aucune crainte
Nous vivons dans l’avenir et
Rien de  ceci n’est arrivé
T’ en fait pas chérie
Maintenant bébé n’ai aucune crainte
Nous vivons dans l’avenir et
Rien de  ceci n’est arrivé

La terre est partie
La mer est  montée vers le soleil
Je t’ai ouvert mon cœur
Il est malade et brisé
Le bateau de ma liberté a pris le large
Vers un horizon rouge sang
Le vigile a ouvert
Les portes et lâché les chiens…. »

sautillant, telle une jeune fille dans un champ de fleur, avec un saxophone toujours présent en lead ou en accompagnement. « YOUR OWN WORST ENEMY »

…Ton drapeau a volé si haut
Il a virevolté dans le ciel
Tu n’arrives plus à dormir la nuit
Tu ne peux continuer ton rêve
Tes empreintes digitales dans le fichier
Ont été laissés sur la gauche de la scène

Ton pire ennemi arrive en ville
Ton pire ennemi arrive en ville…

et ses clochettes tintinnabulantes à l’intro du morceau, lui aussi d’une évidence incroyable. Enorme morceau que le suivant, résultat entre autre,

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des très nombreuses chevauchées à motos de BRUCE et de ses potes. « GYPSY BIKER »

Les spéculateurs ont fait du fric
Sur le sang que tu as répandu
Ta mère a remonté
les couvertures de ton lit
Les profiteurs sur Jane Street
Vendent des chaussures et des vêtements
Personne ne parle
Parce que tout le monde sait
Nous avons sorti la bécane du garage
Et fait briller les chrome
Notre motard gitan revient à la maison

Sœur Mary s’asseoit avec tes couleurs
Frère John est saoul et s’est cassé
Toute cette ville s’est mise en route
Quel bord choisis-tu ( avec qui es tu ?)
La marche favorite au sommet de la colline
Dans une parade de fous
Qui crie victoire pour les valeureux
Mais il n’y a rien ici que des tombes
Personne ne parle
Nous sommes juste pendus au téléphone
Notre motard gitan revient à la maison

Nous l’avons chevauché dans les contreforts
Bobby a acheté l’essence
Nous nous tenons autour d’elle dans un cercle
Alors qu’elle illumine le ravin
Le haut vent de printemps du désert
Nous enveloppe
Sur le chemin de retour à la maison

Les morts se fichent pas mal
De qui est mauvais ou droit
Tu m’as posé cette question
Je n’ai pas le droit
Tu as glissé dans ton obscurité
Maintenant tout ce dont tu te souviens
C’est mon amour pour ton frère
Qui demeure immobile et inchangé
Pour ceux qui t’avaient rejeté
Tu n’as fait rien d’autre que partir
Ton motard gitan revient à la maison

Maintenant je suis sorti en fixant sur les lignes blanches
Fixant les lignes blanches et  complètement défoncé
Mon motard gitan revient à la maison

(Traduction  ALBERT LABBOUZ pour désespoir Productions)

l’un des sommet du disque, parle aussi des soldats décédés en Irak, le morceau est fabuleux, digne des grands classiques du BOSS, harmonica, guitare sèche en intro, vocaux, et grappes de guitare électrique en fond, avant l’arrivée du groupe, grosse basse de GARRY TALENT, mélodie magnifique, guitares puissantes, même durant le chorus. Du grand, du très grand SPRINGSTEEN, entrainant à souhait, attention ça va donner très grave en concert. Un Chef d’Œuvre. Un E STREET BAND au sommet de son art, trop court peut être…

Bruce Springsteen, front, performs with the E Street Band at Dodger Stadium in Los Angeles, Sunday, Aug. 17, 2003. Behind Springsteen are, from left, Nils Lofgren, Clarence Clemons, Steven Van Zandt and Patty Scialfa. (AP Photo/Chris Pizzello, HO)

(AP Photo/Chris Pizzello, HO)

 Le titre suivant est certainement le plus Pop de l’album, et personnellement, je l’adore « GIRLS IN THEIR SUMMER CLOTHES »

DES FILLES DANS LEURS VETEMENTS D’ÉTÉ

Le restaurant de Frankie un vieil ami
A la lisière de la ville
L’enseigne au néon clignote
Comme une croix au-dessus des objets perdus
Les lumières fluorescentes
Cliquettent par dessus le Grill de Pop
Shaniqua apporte le café et demande
« Un peu plus ? » et elle dit : « Un centime pour
lire dans tes pensées Bill mon garçon… »

Elle  est partie
Elle m’a coupé comme un couteau
Salut belle chose
Peut être tu peux me  sauver la vie
D’un seul clin d’œil
Viens en bas là-bas dans la Magic Street
L’amour est une danse de fou
Je ne suis pas très sensé
Mais je tiens toujours sur mes jambes

Les filles dans leurs vêtements d’été
Dans la fraicheur du soir léger
Les filles dans leurs vêtements d’été
Me laissent tomber

Les filles dans leurs vêtements d’été
Dans la fraicheur du soir léger
Les filles dans leurs vêtements d’été
Me laissent tomber

Eh bien les lumières de la rue
Brillent dans le bas de l’avenue de la Bénédiction
Où les amoureux se promènent
Se tenant par la main deux par deux
Une brise traverse la véranda
Une moto ronflante tourne autour
Mon blouson sur mes épaules les suit
Et ce soir je vais cramer
Cette ville

Les filles dans leurs vêtements d’été
Dans la fraîcheur du soir léger
Les filles dans leurs vêtements d’été
Me laissent tomber

La balle en caoutchouc d’un gamin tape
Contre la gouttière près du lampadaire
Grand carillon cassé de l’horloge de la banque
Les lumières assoupies de la véranda de devant
Dans les faubourgs les magasins allumés comme le soir qui tombe
De petites choses un peu étroites
Mais je sais que leur extinction m’éloigne de ma route

Les filles dans leurs vêtements d’été
Dans la fraîcheur du soir léger
Les filles dans leurs vêtements d’été
Me laissent tomber

(Traduction  ALBERT LABBOUZ)

j’ai entendu les filles hurler, danser et chavirer durant le titre en concert, c’est joli, c’est frais, c’est splendide, ça donne envie de bouger, de danser, d’embrasser sa partenaire, merveilleux morceau… « I’LL WORK FOR YOUR LOVE »

« …Tes larmes, elles emplissent le rosaire
A tes pieds mon temple d’os
S’en va sans cesse en perdition

maintenant notre cité de paix est écroulée
Nos livres de foi ont été jetés
Et je suis ici dehors à la recherche
De mon propre morceau de croix

En fin d’après midi le soleil remplit la chambre
Avec le brouillard du
Jardin avant la chute
Je regarde tes mains lisser le devant
de ta blouse
et sept gouttes de sang s’écoulent

Je travaillerai pour ton amour chérie
Je travaillerai pour ton amour
Ce que tu permets  aux autres d’avoir gratuitement
Je travaillerai pour ton amour

Je travaillerai pour ton amour chérie
Je travaillerai pour ton amour
Ce que tu permets  aux autres d’avoir gratuitement
Moi Je travaillerai pour ton amour… »

(Traduction  ALBERT LABBOUZ)

et son violon, tout en douceur, tempo médium, légèrement country et toujours un côté Pop bien prononcé. « MAGIC »

J’ai une lame de scie brillante
J’ai besoin d’un(e) volontaire
Je te couperai en deux
Pendant que tu ries à gorge déployée
La paix dont tu rêvais
Dérive comme un spectre au milieu des arbres
C’est ce qui sera, c’est ce qui sera

Maintenant il y a le feu en bas
Mais il se propage ici
Alors laisse tout ce que tu sais
Et emporte seulement ta peur
Sur la route le soleil dégouline
Des corps sont pendus aux arbres
C’est ce qui sera, c’est ce qui sera

J’ai une pièce de monnaie dans la main
Je peux la faire disparaître
J’ai tiré une carte  de ma poche
Nommez la et je la sortirai de votre oreille
J’ai tiré un lapin de mon chapeau
Si tu veux viens le voir
C’est ce qui sera  c’est ce qui sera

J’ai des fers attachés aux poignets
Bientôt je les ferai disparaître
Enchaînez moi dans une boite dans votre fleuve
Et j’en sortirai chantant cette chanson
En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire
C’est ce qui sera c’est ce qui sera

(Traduction  ALBERT LABBOUZ)

la chanson titre, très dépouillée, on la croirait toute sorti de « Tunnel Of Love » dans l’esprit musical de « One Step Up », courte mais belle.

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« LAST TO DIE », deuxième gros morceau de l’album,

LE DERNIER A MOURIR

Nous avons pris l’autoroute jusqu’à
Ce que la route s’obscurcisse
Nous avions écrit Vérité ou
Conséquences sur notre carte
Une voix suintait de l’autoradio
Et elle m’a fait pensé à une voix d’autrefois

Qui sera le dernier à mourir pour une faute (erreur, mensonge)
Le dernier à mourir pour une faute (erreur, mensonge)

Dont le sang se déversera, dont le cœur se brisera
Qui sera le dernier à mourir

Les enfants dorment sur la banquette arrière
Nous comptions juste les bornes toi et moi
Nous ne mesurions pas le sang
Que nous n’avons plus vidé (we’ve drawn anymore)
Nous empilons juste les corps à l’extérieur de la portière

Qui sera le dernier à mourir pour une faute (erreur, mensonge)
Le dernier à mourir pour une faute (erreur, mensonge)
Dont le sang se déversera, dont le cœur se brisera
Qui sera le dernier à mourir

Les hommes sages étaient tous des imbéciles, que faire
Le soleil s’enflamme alors que les villes brûlent
Un autre jour s’en va tandis que la nuit tourne
Et je te garde dans mon cœur
Pendant que les choses se désintègrent

Une fenêtre des faubourgs a rougi avec la lumière
Visages de la mort à 5 heures
Les yeux silencieux de notre martyr
Adressent une pétition aux conducteurs comme nous passons à côté ( ?)alors que nous laissons tout tomber

Qui sera le dernier à mourir pour une faute (erreur, mensonge)
Le dernier à mourir pour une faute (erreur, mensonge)
Dont le sang se déversera, dont le cœur se brisera
Qui sera le dernier à mourir

Qui sera le dernier à mourir pour une faute (erreur, mensonge)
Le dernier à mourir pour une faute (erreur, mensonge)
La chérie des tyrans et des rois chuteront avec le même destin
Ficelé à la porte des viles
Qui sera le dernier à mourir pour une faute (erreur, mensonge)

(Traduction  ALBERT LABBOUZ)

fait directement allusion à un discours de John Kerry, dans lequel ce dernier disait « …Comment demander à un homme d’être le dernier à mourir pour une erreur… » Phrase aussi bien valable pour le Viêt-Nam, que pour l’Irak, avec tous les soldats morts durant ces guerres, où les dirigeants n’ont cessé de mentir au peuple pour expliquer l’engagement « nécessaire » des troupes pour le bien du monde libre!!! La musique est à l’unisson des paroles, forte, puissante, rock.

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« LONG WALK HOME » un rock dans la pure tradition Springsteenienne,

UNE LONGUE MARCHE JUSQU’A  LA MAISON

L’autre nuit je me tenais debout sur le perron
J’essayais de comprendre ce qui allait mal
Tu as juste glissé quelque chose dans la paume de ma main
Puis tu es partie
Je pouvais sentir
La même vert profond de l’été
Au-dessous de moi le même ciel de nuit rougeoyait
Au loin je pouvais voir la ville
Où je suis né

C’est une  longue marche jusqu’à la maison
Hey petite chérie Ne m’attends pas trop tôt
Le chemin est long jusqu’à chez soi
Longue marche jusqu’à la maison

En ville j’ai dépassé l’épicerie de Sal
Le coiffeur sur South Street
J’ai regardé leurs visages
Ils étaient tous de fabuleux  étrangers pour moi
Le monument des vétérans là-haut sur la colline
Se dressait Silencieux et seul
Le restaurant de nuit avait baissé ses tores
juste une pancarte qui disait : «  PARTIS »

C’est une longue marche jusqu’à la maison
Hey petite chérie ne m’attends pas trop tôt
La marche est longue jusqu’à la maison
Longue marche jusqu’à chez soi
C’est une longue marche jusqu’à la maison
Hey petite chérie Ne m’attends pas trop tôt
La marche est longue jusqu’à la maison
Longue marche jusqu’à chez soi

Ici tout le monde a un voisin
Ici tout le monde a un ami
Tout le monde a une raison de recommencer

Mon père disait : «  Fiston nous aurons
de la chance dans cette ville
C’est un bel endroit pour naître
Qui  t’enlace de  ses bras
Personne ne t’oppresse, personne n’agit pour lui seul
Tu connais ce drapeau
Qui flotte au-dessus du palais de justice
Il signifie que certaines choses sont gravées dans le marbre
Nous serons ce que nous ferons
Et ce que nous ne ferons pas

C’est une longue marche jusqu’à la maison
Hey petite chérie Ne m’attends pas trop tôt
Le chemin est long jusqu’à la maison
Longue marche jusqu’à  chez soi
C’est une longue marche jusqu’à la maison
Hey petite chérie Ne m’attends pas trop tôt
La marche est longue jusqu’à la maison
Longue marche jusqu’à chez soi

C’est une longue marche jusqu’à la maison
Hey petite chérie Ne m’attends pas trop tôt
La marche est longue jusqu’à la maison
Longue marche jusqu’à la maison
C’est une longue marche jusqu’à la maison
Hey petite chérie Ne m’attends pas trop tôt
La marche est longue jusqu’à la maison
Longue marche jusqu’à la maison

C’est une longue marche jusqu’à la maison

(Traduction  ALBERT LABBOUZ)

parle du retour des soldats, dans un pays qu’ils ne reconnaissent pas, où tout semble avoir changé. Merci Mr. Bush! Quand même réélu en 2004. C’est le violon qui introduit « DEVIL’S ARCADE »

Souviens toi du matin où nous avons déterré ton fusil
Le ver dans le fruit, le soleil couchant
 Ces premiers matins nerveux de parfum et de gin
L’odeur perdue de ton souffle comme
Je t’aidais à obtenir
La ruée de tes lèvres, le sentiment de ton nom
Le battement de ton cœur, l’arcade du diable

Tu disais les héros sont nécessaires, ainsi les héros obtiennent
Quelqu’un fait un  pari, quelqu’un paye
Le froid matin du désert, puis rien à sauver
Juste le métal et le plastique où ton corps est foudroyé
Le jeu lent du Poker avec le lieutenant Ray
Dans la salle avec les murs bleus, une mer sans nom
Où tu mens à la dérive avec les héros
De l’arcade du diable

Tu dors et rêves des corps de tes potes
Charlie et Jim
Et tu te réveille avec la poussière
Epaisse du désert sur ta peau
Une voix dit : »T’en fais pas je suis ici
Murmure juste le mot «  Demain, » à mon oreille
Uen maison dans une rue tranquille
Un foyer pour le brave

Le glorieux royaume du soleil sur ton visage
Se lève d’une longue nuit aussi noire que la tombe
Sur une chaîne fine des moments futurs
Et quelque chose comme la foi
Un matin te commande un petit déjeûner à faire
Un lit drappé de soleil, un corps qui attend
La caresse de tes doigts
La fin du jour`l
Le battement de ton cœur, Le battement de ton coeur
Le battement de ton cœur, Le battement de ton coeur
Le battement de ton cœur, Le battement de ton cœur
Le battement de ton cœur, Le battement de ton cœur
Des feux amers de l’arcade du diable

(Traduction  ALBERT LABBOUZ)

qui évoque également la mort des soldats partis combattre en Irak, sur une magnifique musique, toute en retenue, en pudeur et de toute beauté… « TERRY’S SONG »,

non crédité sur la pochette, est un petit bonus acoustique, à la mémoire de  Terry Magovern, grand ami, garde du corps et assistant personnel du BOSS, qui décède en 2007.

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Alors que dire de « MAGIC » et bien qu’il porte bien son nom, c’est indéniablement un des plus beaux albums de BRUCE SPRINGSTEEN et du E STREET BAND, hélas pour la dernière fois dans sa version originale. C’est l’album le plus Pop, (ce que BRUCE confiera aux journalistes)  et le plus accessible de sa carrière. C’est peut-être aussi le plus politique, le plus anti-Bush. Le BOSS pour sa promotion est partout, télévision, presse, émission diverses, internet. « MAGIC » connait un succès immédiat, et se classe en tête des ventes de disques, que ce soit aux Etats-Unis ou en Europe. BRUCE a fait avec « MAGIC » un album locomotive,

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entrainant, très Rock, drainant une réelle puissance, et qui va s’imposer sur scène comme un incontournable. Après « The Rising » qui invitait le peuple américain à se relever, et à reconstruire, « MAGIC » dresse le bilan de la politique du Président Bush, et le moins que l’on puisse dire, c’est que celui-ci n’est pas bon, catastrophique même. Car BRUCE, comme je l’ai dit plus haut est un journaliste clairvoyant, regardant attentivement son pays, n’hésitant pas à le critiquer quand cela lui semble nécessaire, mais l’aimant pardessus tout!!! La tournée est foudroyante, les chevaux sont lâchés sur un « RADIO NOWHERE » joué à deux cent kilomètres heures.

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Si les concerts sont plus courts que d’habitude, aucun temps mort n’est laissé aux musiciens, tout s’enchaîne dans une intensité diabolique et fulgurante, avec un volume sonore revu à la hausse. Un vrai concert de Rock. Avec bien sur les grands classiques indispensables, et un E STREET BAND dans une forme rare, à l’instar d’un BIG MAN culminant au sommet de son saxophone. Seule ombre au tableau

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la lutte de DANNY FEDERICI contre un cancer qui le ronge, et qui l’obligera à quitter le groupe en automne 2007, remplacé par le pianiste CHARLES GIORDANO,

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issus des Seeger Sessions. L’accueil des foules du monde entier est triomphale. BRUCE reçoit trois Grammy Awards, parmi lesquels celui de la Meilleure Chanson Rock pour « RADIO NOWHERE ». Malgré un retour dans le E STREET BAND en mars 2008, parmi ses « frères de sang » à Indianapolis, béret sur la tête, le visage émacié, accordéon sur les épaules, affichant un grand sourire envers BRUCE son ami de quarante ans,

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et le public, DANNY FEDERICI nous quitte le 17 avril 2008. Le BOSS dans toute sa tristesse pousse en concert le E STREET BAND dans ses derniers retranchements, tel un groupe de Rock survitaminé, rivalisant de technique, de force, de vitesse et de puissance sonore. Le « Futur du Rock’n’Roll » et son groupe, le E STREET BAND sont toujours là, plus énormes que jamais, et ils n’ont pas dit leur dernier mot, loin s’en faut ……

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Photo : Guy Aceto

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