ALFRED HITCHCOCK : « LES OISEAUX ». 1963

« La petite ville côtière de Bodega Bay, fait l’objet d’attaques de plus en plus violentes d’oiseaux de différentes espèces… »

C’est sur cette trame, tirée d’une nouvelle de Daphné Du Maurier, que le scénariste Evan Hunter travailla. À l’époque de la sortie du film, Alfred Hitchcock déclarait

« ….Je me suis servi de vingt-huit mille oiseaux, et trois mille cinq cents d’entre eux étaient professionnellement dressés. Un journaliste me demanda  » comment avez-vous obtenu qu’ils jouent aussi bien ? » C’est parce qu’ils étaient très bien payés… »

L’humour dont fit preuve Hitchcock tout au long de sa vie, se retrouve également dans ce film de fin du monde qu’est « Les Oiseaux », nous permettant ainsi des moments de relâchement et de sourires, avant de frapper encore plus fort. Avec « Psychose », on avait pensé avoir atteint les limites de la frayeur,

mais pour « Les Oiseaux », son film suivant, Hitchcock les repoussa une fois de plus, et demeure le plus impressionnant, et le plus terrifiant des ses films. On a tous en mémoire cette scène, où Tippi Hedren attend la sortie des enfants de l’école,

en fumant une cigarette, et que petit à petit des corbeaux se posent sur les cages en bois, juste derrière elle, et lorsqu’elle voit un corbeau voler dans le ciel, elle suit sa course, et s’aperçoit qu’il se dirige vers des centaines d’autres, qui semblent attendre comme elle la sortie de la classe. D’un seul coup, on prend conscience de la menace que font peser ces oiseaux, sur les enfants, et la peur s’installe alors en chacun de nous.

De telle scène annonciatrice d’un drame, Hitchcock en a parsemé toute la première partie de son film. Il prépare par des images innocentes, mais révélatrices, la montée en tension de la seconde moitié du film.

Le gros problème pour Hitchcock, fut naturellement le manque de possibilités techniques de l’époque. Pour accroitre la véracité de son récit, il utilisa donc des techniques d’effets photographiques, mêlant parfois une trentaine d’images ensemble.

Avec 370 scènes nécessitant des trucages, « Les Oiseaux » demanda presque trois années de préparation. La seule scène finale comportant trente-deux prises séparées. L’absence de musique véritable au profit de sons électroniques, parachève le sentiment d’anormalité que suscite le film.

Hitchcock dira de son film « …C’est peut-être le film le plus terrifiant que j’aie jamais tourné !…. » Et il avait raison puisque près de quarante ans après sa réalisation, « Les Oiseaux » reste un film des plus impressionnant, préfigurant la mode des films de terreur dont certains animaux furent les vedettes, Les Dents de la Mer, Piranhas, Orca pour ne citer que les principaux.

Mais il ne faut pas voir uniquement le côté fantastique du film, car le grand Alfred y parle aussi du couple, de la relation homme – femme, il ne faut pas oublier que Rod Taylor est le seul personnage masculin du film, et qu’il est entouré de quatre femmes dominantes dont sa mère.

Alfred Hitchcock était un maître du policier, du film d’espionnage, du suspense, avec Psychose et surtout « Les Oiseaux », il devint également un maître du cinéma fantastique.

Le DVD proposé fait partie de la Collection Hitchcock, il propose une image nettoyée, aux couleurs vives, avec par-ci par-là des petites taches, il ne faut pas perdre de vue la date de création du film, les différentes bandes sons, sont toutes en mono d’origine dommage…

Côté bonus, nous avons droit à un making of, aux essais de Tippi Hedren, aux actualités Universal, aux films annonces, au story-board des scènes supprimées, à une autre fin en esquisses et storyboards, et à une galerie de photos…

A voir et revoir, avec toujours le même plaisir, et l’impression de le découvrir à chaque fois!!!

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One thought on “ALFRED HITCHCOCK : « LES OISEAUX ». 1963

  1. roijoyeux dit :

    mon cinéaste préféré, bel article qui me donne envie de revoir ce film impressionnant, sur grand écran à l’époque les gens devaient hurler de frayeur !!

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