BRUCE SPRINGSTEEN : « THE AGORA BALLROOM, CLEVELAND, OH. 09/08/1978 ».

Le 16 avril 2015, je vous racontais l’histoire du concert de BRUCE SPRINGSTEEN et du « E STREET BAND » au Winterland Ballroom de San Francisco.

Un des très grands concerts du BOSS et de son groupe pour l’année 1978. Je terminais l’article en vous disant : « …Il faut quand même que je vous avoue que ce n’est peut-être pas mon concert préféré du Darkness Tour 1978,

alors qui sait, si dans quelque temps, je ne vous parlerais pas d’un autre concert de cette tournée vraiment délirante…. Un concert qui s’est déroulé dans la ville de Cleveland au mois d’août… «  Et bien voilà, il est temps que je vous parle de cette perle rare, de ce concert considéré par les fans et de très nombreux critiques comme l’un des enregistrements les plus essentiels de SPRINGSTEEN et du « E STREET BAND », l’ un de ses plus grands concerts, toute époque confondue, rien moins que ça …

Et ce concert justement c’est celui dont je vais vous parler aujourd’hui!!! Celui du 9 août 1978, à l’ AGORA BALLROOM de Cleveland.

(Summertime Blues)

Pour le magazine ‘Rolling Stone’, c’est : « …Tout simplement le plus grand live du plus grand rocker vivant jamais publié… » Quand je vous dis que c’est du lourd, je ne suis vraiment pas le seul à le penser !!! Printemps 1978, le BOSS vient de sortir « Darkness On The Edge Of Town », et le succès est colossal.

« Rolling Stone » publie dans un encadré en couverture : « Springsteen vise la lune, et décroche les étoiles… » Malgré tout, les ventes d’albums sont loin d’égaler celle du précédent disque « Born To Run ». Le BOSS doit reconquérir son public, et cela doit obligatoirement passer par les concerts.

Commencée le 23 mai 1978, la tournée de « Darkness » est un énorme succès, même si certains soirs, les salles sont loin d’être remplies.

(Badlands)

Cent quinze dates durant lesquelles le groupe qui a trouvé sa forme définitive, assomme son audience, avec plus de trois heures de show ininterrompu. C’est de la folie furieuse, du jamais vu !!! BRUCE toujours aussi pointilleux,  a demandé au groupe de s’habiller élégamment,  chemise col déboutonné mais nœud de cravate.

En ce qui concerne drogues et alcool, BRUCE est très stricte : « Si je vois quelqu’un y toucher une seule fois, il dégage sur-le-champ, viré, peut importe de qui il s’agit… » Et chaque soir, c’est un nouveau combat, il faut être meilleur que la veille, se servir de ses erreurs pour avancer d’avantage, pour encore progresser. Les trois années d’attente entre « DARKNESS » et « Born To Run » doivent se faire oublier

. Et BRUCE et ses hommes y parviennent sans aucun problème.

(The Promised Land)

La magie opère de nouveau, il suffit d’assister à un concert, et c’est gagné. BRUCE est définitivement redevenu le BOSS, le seul, l’unique, l’irremplaçable, et ce soir du 9 août 1978 à l’AGORA BALLROOM de Cleveland, les milliers de spectateurs, et les trois millions d’auditeurs vont le crier haut et fort !!! Pour son dixième anniversaire, la station de radio WMMS à sponsorisé le concert. Douze jours avant la soirée, WMMS à annoncé la diffusion du show, et la possibilité pour 375 fans de gagner des billets gratuits.

Il suffit de déposer une enveloppe timbrée à son nom et adresse, chez un disquaire local, un tirage au sort désignera les heureux gagnants de deux invitations parmi des milliers de participants !!! Sept autres stations de radio du Mid-West diffuseront le concert en direct. Le mixage et l’enregistrement sont supervisés par JON LANDAU et l’ingénieur du son JIMMY LOVINE.

(Racing In The Street)

Alors au cœur de cette fabuleuse tournée, qui le voit triompher, ce concert devient un point de repère indélébile dans la légende de la puissance scénique de BRUCE SPRINGSTEEN et du « E STREET BAND ».  Pour le reste, cela appartient à l’histoire.

La magie du show est omni présente sur tous les morceaux, ensorcelants à souhait. Chaque musicien y est plus que parfait, technique et feeling se juxtaposent pour réaliser la formule idéale. Tout semble amplifié, magnifié. De plus durant la tournée, la « set list » s’allonge, les shows gagnent en durée. Le concert grimpe très haut dès le premier morceau, et à aucun moment il ne fléchit. Le « E STREET BAND » semble totalement enragé, et fonce tête baissée comme un seul homme. Le ton est donné dès le premier titre, un « Summertime Blues » énergique à souhait.  Dix titres de « Darkness » sont joués durant le concert, avec une intensité exceptionnelle, même les titres plus anciens ont gagné en puissance, en force, en émotion.

(Jungleland)

Les trois ans d’attente du nouvel album, résultant d’une bataille juridique entre le Boss et son manager, ont galvanisé les membres du « E Street Band » qui sonne par instants comme un groupe de hard rock qui aurait avalé du swing, du rythme & blues, et du funk, dans un feu d’artifice étincelant, éclatant de mille couleurs, embrasant la scène de l’AGORA BALLROOM dans une immense fête païenne et sauvage…

Morceaux après morceaux, une sorte de folie semble gagner les artistes et le public, conscient de la force implacable, et déferlante de ce concert, de cette course à la Vie, de cette Communion unique entre un groupe et son public. Car oui, il fallait absolument regagner les faveurs du public, privé du Boss et de son groupe pendant bien trop longtemps, il fallait leur réapprendre la nécessité d’un concert de SPRINGSTEEN, recréer le besoin vital de cette extraordinaire connexion, il fallait leur montrer, leur démontrer tout ce qu’ils avaient perdu, voir même oublié.

(Fire)

Il fallait leur rappeler combien SPRINGSTEEN est une formidable bête de scène,  un showman fulgurant, un des plus grands rocker de tous les temps, et combien son groupe est une fantastique machine de rock, écrasant tout sur son passage… Chaque concert était un concert de gagné, ramenant son flot de fans, ravivant de fantastiques souvenirs oubliés.

Cette nuit la, le BOSS a tout gagné, des millions d’auditeurs furent au rendez-vous devant leur poste de radio, et des milliers assistèrent à ce concert de folie, d’anthologie. « Darkness Tour », considéré par beaucoup comme une des meilleures tournées du BOSS, au sein des quelles figurent parmi ses plus folles performances scéniques.

(Born To Run)

Je laisse les derniers mots à Dave Marsh à qui l’on doit cette Bible : « Bruce Springsteen, Vie De Rocker »  » …L’intensité sonore de ces shows de 1978 fait partie de la légende du rock’n’roll, tout comme les shows de Bob Dylan avec The Band en 1966,

les tournées des Rolling Stones en 1969 et 1972, et la tournée « Tommy » des Who en 1969 : ce sont les points de référence d’une époque… ».

(Because The Night) 


 

 À suivre…

 
 
 

 

 

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