JACK ARNOLD : « L’HOMME QUI RÉTRÉCIT ».1957

 Avant tout, L’HOMME QUI RÉTRÉCIT est un fabuleux roman du célèbre Richard Matheson, à qui l’on doit entre autre JE SUIS UNE LÉGENDELA MAISON DU DIABLE, LE JEUNE HOMME LA MORT ET LE TEMPS, PSYCHOSE. Son roman est une fable extraordinaire qui vous prend aux tripes, pour ne plus vous lâcher !!!

C’est un des rares livres qui m’ait fait venir les larmes aux yeux, avec LE CRISTAL QUI SONGE de Théodore Sturgeon. C’est Richard Matheson lui-même qui s’est chargé de l’écriture du scénario, comme il a bien fait.« …En week-end sur un bateau avec son épouse, Scott Carey est exposé, sans le comprendre, à un nuage radioactif pendant que sa femme est partie lui chercher une boisson fraîche. Quelques six mois plus tard,

Scott découvre qu’il perd du poids et que sa taille diminue. Le nuage qu’il a traversé à complètement bouleversé son métabolisme. Aucun médecin, aucun spécialiste ne peut expliquer ce phénomène, cependant, Scott Carey continue inlassablement à rétrécir… »

  « L’HOMME QUI RÉTRÉCIT« , tourné en 1957 par Jack Arnold, est devenu pour des générations de cinéphiles, un véritable bijou, une œuvre mystique, poétique et spirituelle dans le sens propre du mot. L’agrandissement des décors pour créer la petite taille du héros, et l’intensité des bruits et des voix, sont de fabuleuses trouvailles…

 Arnold a débuté sa carrière à une époque où les films fantastiques étaient à la mode, et fleurissaient aux Etats-Unis, la science fiction passionnait les foules. C’est vrai qu’il a saisi la balle au bon, mais beaucoup d’autres ont pris le train en marche et sont lamentablement tombés. Mais là où certains ont échoué, Jack Arnold, lui réussi, insufflant dans ses films lyrisme et poésie, il se fait très rapidement un nom dans la science fiction,

même s’il doit beaucoup à d’autres, Gordon Douglas (THEM), il n’en demeure pas moins un amateur du travail bien fait, sérieux et efficace. Sa grande force est de croire fermement aux sujets qu’il traite, d’une manière sincère, et sans réserve aucune. Il aurait même tendance à valoriser les films qu’il réalise. Et Jack Arnold arrive à nous offrir quelques films formidables, sans posséder de moyens extraordinaires.

En 1953 « IT CAME FROM OUTER SPACE » (Le météore de la nuit), 1954 « THE CREATURE FROM THE BLACK LAGOON » (L’étrange créature du Lac Noir), 1955 « TARANTULA » et « REVENGE OF THE CREATURE » (La vengeance de la créature) 1957 « THE INCREDIBLE SHRINKING MAN«  (L’homme qui rétrécit), 1958 « MONSTER ON THE CAMPUS » (Le monstre des abîmes), « THE SPACE CHILDREN » (Les enfants de l’espace), et en 1959 « THE MOUSE THAT ROARED » (La souris qui rugissait).

Dans les semaines qui vont suivre, je vous parlerai plus longuement du MÉTÉORE DE LA NUIT, de L’ÉTRANGE CRÉATURE DU LAC NOIR, de TARANTULA, qui sont avec L’HOMME QUI RÉTRÉCIT, ses œuvres majeures. Alors que le cinéma fantastique stagne dans une sorte de conformité de bon aloi, de stéréotypes et on peut même dire de routine, Jack Arnold introduit du mystère, de la magie, de l’angoisse. Il fait partie des cinéastes de l’âge d’or du fantastique. Ce qu’il apporta de neuf, et que l’on retrouve systématiquement dans son œuvre, c’est la mutation…

Bien sur des réalisateurs en avaient déjà traité, mais Arnold le fait d’une manière plus scientifique, on peut même dire « religieuse », il veut à tout prix convaincre. Mais l’on peut dire sans se tromper que sa réalisation la plus novatrice, la plus merveilleuse et mémorable demeure « L’HOMME QUI RÉTRÉCIT« . Le scénario de Matheson déjà pathétique, présente une confrontation agressive entre l’homme et l’animal, non pas due à la taille colossale d’animaux monstrueux, mais à la petitesse d’un homme. Le problème traditionnel est pris à l’envers.

Le héros n’est plus réellement un homme, tous les attributs de sa masculinité diminuent avec lui, et ainsi son autorité de mari et de père… De personnage dominant de la maison, il devient dominé, même sa femme finit par lui parler comme à un enfant… sa sexualité n’existe plus… et ce n’est pas fini, tous les objets familiers de la maison deviennent gigantesques, et de par ce fait dangereux. En même temps, leur fonctions deviennent différentes, une épingle devient une lance-harpon, une boîte d’allumettes une chambre, et les monstres démoniaques ne sont qu’un vulgaire chat, et une araignée…

« L’HOMME QUI RETRECIT », est un merveilleux film, attachant, troublant, émouvant, grâce à quoi, il est devenu un des Grands Classiques de la science-fiction, et un des grands films de l’Histoire du Cinéma.

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