Pour l’article concernant l’album « DISRAELI GEARS » des CREAM, je vous ai raconté leur trop courte histoire, courte mais ô combien riche. Donc je ne vais pas vous en remettre une tranche, mais sachez que pour moi
ERIC CLAPTON n’a jamais mieux joué de la guitare qu’avec les CREAM, il méritait vraiment le surnom de « GOD » que les Anglais lui avaient donné. De 1966 date de leur formation, à 1968 où le groupe se dissout,
avec seulement trois disques sortis durant l’existence du groupe, CREAM a changé au même titre que le Jimi Hendrix Experience le monde du Rock.
Jamais des musiciens n’avaient joués aussi librement, se laissant aller à de folles échappées en solo, où chacun se concentrait sur son instrument, en chorus quasiment permanent, mais sans jamais perdre le fil conducteur
du morceau. Ils jouaient du Rock comme on joue du Jazz, l’énoncé du thème, répété plusieurs fois, et ensuite le
déchaînement du free, de l’improvisation dans des chorus de Rock, ou feeling rimait toujours avec virtuosité, sincérité et passion. On a même dit que les CREAM furent les inventeurs du Hard-Rock, à l’écoute de certains titres on comprend pourquoi.
Bien sur Hendrix a permis à CLAPTON de se libérer, de couper les fils du carcan qui le retenait encore, Hendrix lui a appris la Liberté dans le chorus.
Et CLAPTON à cette époque ne s’en est pas privé de cette nouvelle liberté de jouer, bien au contraire.
Des titres de cinq minutes sur disque pouvaient durer plus de quinze minutes en concert. CREAM en concert, c’était l’explosion, le feu d’artifice permanent. Après les CREAM le monde de la Musique ne sera plus jamais le même, et la manière de jouer également.
« LIVE CREAM VOLUME II » est une compilation de morceaux enregistrés en concerts durant la dernière tournée , le « Farewell Tour » de 1968. Mais le disque ne sortit qu’en 1972.
Il y a six morceaux dans l’album. Les titres 1, 2 & 3 furent enregistrés le 4 octobre 1968 à l’Oakland Coliseum Arena, d’Oakland. Les 4 & 6 le 10 mars 1968 au Winterland de San Francisco. le 5, le 9 mars 1968 au Winterland de San Francisco.
Le grand intérêt du LIVE VOLUME II, est qu’il nous permet d’entendre de fabuleux morceaux, extrêmement connus en studio, dans leur version concert. Des titres de « Disraeli Gears » et de « Wheels Of Fire », plus
« Steppin’ Out » que CLAPTON jouait déjà avec John Mayall et les Bluesbreakers. Bien sur le travail de JACK BRUCE aux vocaux sur la plus part des morceaux, et son accompagnement quasiment en solo
continu, avec des lignes de basse somptueuses, est un pur régal, bien sur, le jeu de GINGER BAKER sur sa double Ludwig, est digne des grands noms de la batterie moderne, mêlant binaire et ternaire avec une évidence
stupéfiante, relançant quand il faut, ponctuant de coups de cymbales la dextérité de sa frappe africaine. Mais CLAPTON, écoutez ERIC CLAPTON qui assure à lui seul la rythmique et les envolées des chorus, les doigts virevoltants sur les cordes, sa technique à la pédale wah-wah, tout fait de lui un être d’exception, un guitariste
hors normes, touché par la grâce. De même que l’on dit que Mozart a été touché par le doigt de Dieu quand il a composé son concerto pour clarinette, je dirais qu’ERIC CLAPTON a été touché par le doigt de Dieu quand il jouait de la guitare…
Malheureusement cette époque bénie est terminée, jamais plus CLAPTON n’atteindra les mêmes sommets, et la réunion de CREAM en 2005 en a été la preuve évidente, CLAPTON joue magnifiquement bien, mais il ne peut plus faire ce qu’il faisait en ces temps plus anciens.
Le jeu est plus que parfait, mais la MAGIE a disparue tout au long des années. En fin de compte sa divinité s’est éteinte à la mort de Jimi Hendrix.
Peut-être tenait-il cette force de lui, inconsciemment ou spirituellement quelque chose les reliait ensemble, quelque chose de nécessaire, d’indispensable à CLAPTON, peut-être étaient-ils les deux faces de la même pièce, l’un n’existant pas sans l’autre…
Peut être ERIC CLAPTON avait -il vendu à la croisée des chemins (Crossroads) son âme au Diable, et que ce Diable avait pour nom JIMI HENDRIX….. Qui sait….
Ou bien Hendrix avait-il fait un pacte identique, et quand l’un est mort physiquement, l’autre l’a suivi spirituellement, sachant que rien ne serait plus pareil.
Ne disait-on pas à une période que le Blues était la musique du Diable ? Il y a toujours quelque chose de magique dans la Musique….. Et rien n’est plus beau qu’un conte de fées ou qu’une légende…………..
Il était une fois……..
EXTRAITS MUSICAUX
CREAM LIVE VOLUME II
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1. DESERT CITIES OF THE HEART
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2. WHITE ROOM
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3. POLITICIAN
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4. TALES OF BRAVE ULYSSES
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5. SUNSHINE OF YOUR LOVE
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6. STEPPIN’ OUT