LA NUIT DU LOUP-GAROU / THE CURSE OF THE WEREWOLF
est le premier film d’horreur que j’ai eu la chance de voir, dans mon petit cinéma de quartier à Paris dans le XVIII° arrondissement, le « 43 » . Pourquoi le « 43« ,
tout simplement par ce qu’il se trouvait au numéro 43 du boulevard. Tout bêtement. Il s’agissait d’une ressortie et je devais avoir à l’époque une douzaine
d’années. Mes parents étant commerçants dans le quartier, le patron du Cinéma nous connaissant, n’était pas trop regardant au fait que j’étais encore un peu jeune
par rapport à l’interdiction au moins de 16 ou 13 ans, je ne me souviens plus exactement. Double chance pour moi, fasciné par les loup-garous, comme tous les
gosses, et découvrant l’Univers Merveilleux Fantastique, Poëtique, Coloré, Musical et frissonnant de la HAMMER FILM. Donc je suis toujours un grand fan.
Le film ne me fit pas peur, par contre, à la sortie du cinéma, la nuit était tombée, les magasins fermés, donc les devantures éteintes, et les dix minutes qu’il me fallut
pour rentrer chez moi, me semblèrent durer une heure. Le cœur palpitant dans la poitrine, me retournant toutes les trois secondes, je contrôlais qu’aucun monstre
ne me suivait, pour me sauter dessus. Mais une bonne étoile devait veiller sur moi, je me couchais ce soir là sain et sauf.
Les projets d’un film traitant de l’Inquisition abandonnés, la Hammer se retrouve avec un petit village, qui va changer d’époque, et servir pour l’adaptation de
JOHN ELDER du roman « Le Loup-Garou De Paris » de Guy Endore. Ce petit village d’Espagne dans les environs du XV° siècle, se retrouve au cœur d’une effroyable malédiction
« ……..Né d’un viol d’une servante sourde-muette par un mendiant qu’une incarcération prolongée transforme en bête humaine,
le petit Léon réfrène de plus en plus difficilement l’instinct sanguinaire qui le ronge. En lui, une bête sommeille et,
les nuits de pleines lunes, cette bête se réveille, féroce, meurtrière, incontrôlable. Malgré l’amour d’une femme et l’attention de sa famille
d’adoption, Léon ne parvient pas à contrôler cette force intérieure, qui le transforme en une créature entre l’homme et le loup. Un monstre que seule une balle d’argent peut arrêter, et tuer…… »
A la grande différence des films de loup-garous précédents où ce thème est absent, ni même commenté, ici, un amour véritable et sincère peut empêcher la malédiction de s’accomplir les soirs de pleine lune.
OLIVER REED qui était au début de sa carrière, s’investie totalement dans son rôle, et sous le maquillage absolument superbe de ROY ASHTON,
certainement avec celui de Jean Marais dans « La Belle Et La Bête », le plus merveilleux maquillage de lycanthrope, d’ailleurs à l’époque ROY ASHTON avait parlé d’un hommage en quelque sorte au film de Jean Cocteau.
« LA NUIT DU LOUP-GAROU« est un immense classique, réalisé avec maestria par TERENCE FISHER, où chaque plan est un tableau flamboyant et Gothique,
il donne toute son ampleur à cette tragédie inhumaine, surnaturelle et bestiale où le Monstre est rarement la Bête tapis, aux abois, les yeux injectés de sang, mais un
être malheureux, incompris et différent, qui subit malgré lui une malédiction infernale, dont seule la mort pourra le délivrer.
Toute la superbe de la Hammer Film est présente, on retrouve ce style Gothique dans des chefs d’Œuvres comme les premiers Dracula, et Frankenstein ,La Gorgonne, She, La Malédiction des Pharaons, Le Chien des Baskerville entre autres, en fin de compte la majorité des films sortis entre les années 60 et 70.
Ce que l’on appelle L’Âge d’Or de la Hammer
Horror Watch Magazine :…… »Un film très impressionnant…..Ce film repousse de sérieuses limites « …
Le DVD est un bon moyen de découvrir, le film dans une qualité splendide. Il fut remastérisé en 2007, le résultat était à la hauteur de l’attente , les deux versions sonores Anglaise et Française ont également subi une restauration.