Pendant quelques bonnes dizaines d’années, THE WHO ont été pour moi la quintessence de la Musique Rock, un sommet Ultime qu’aucun autre groupe ne pouvait atteindre, et durant leurs prestations live, THE WHO ne devenaient pas moins que le plus grand groupe du Monde, laissant loin derrière eux, Rolling Stones, Led Zeppellin et autres locomotive de l’époque.
THE WHO live c’était un spectacle total, visuel et sonore, interprêté par quatre diables virevoltants sortis d’une boite magique, ou plus tôt trois, car l’un des musiciens bougeait très peu. Debout dans un coin, légèrement à l’écart, les doigts courant sur les cordes de sa basse à une vitesse hallucinante, avec un son de
tonnerre assourdissant, JOHN ENTWHISTLE, les pieds rivés au sol, empêchait les trois autres de partir trop loin, de s’envoler, pour ne plus pouvoir revenir. L’un des trois plus grands bassistes Rock que le monde est porté en son sein… Et une voix aussi grave que la plus grave de ses cordes basses. JOHN ENWHISTLE dit « THE OX« , copié par des débutants, comme par les plus célèbres bassistes. Un roc, inébranlable, que rient ne peut faire varier d’un iota… Et sur ces grappes de notes graves, se déversent, des vrombissements de cymbales, en nappes, tel un mur, sur le quel vient frapper une multitude de baguettes à la vitesse de l’éclair, dans un rythme continue, accentué par deux grosses caisses, des roulements, des
cassures, des relances, des descentes, des frisés. Tout un arsenal de frappes à proprement parlé hallucinantes, qui avait laissé sans voix un génie de la batterie comme Tony Williams. KEITH MOON, le clown de la bande, le facétieux, l’autodidacte, qui remplissait l’espace comme personne dans l’histoire de Rock, jusqu’au triste jour du 7 septembre 1978, où il parti rejoindre la bande des grands disparus de la Musique Rock. Et puis la Rock Star, longs cheveux blonds bouclés, archétype du chanteur de Rock, les yeux fermés comme perdu au milieu d’un rêve, les franges de sa célèbre veste comme autant de petits serpents tourbillonnants,
vivant son personnage musical, ROGER DALTREY le registre vocal étendu, expressif, ou émotion, pureté et violence pouvaient cohabiter en l’espace de quelques secondes, ne lâchant son micro que pour faire de grands moulinets avec, comme pour l’envoyer sur orbite. Enfin, le quatrième véritable génie musical, passant plus de temps à sauter en l’air que les deux pieds au sol, sa main droite faisant de grands moulinets pour frapper les cordes de sa guitare, finissant souvent
les concerts les doigts en sang, PETE TOWNSHEND et son grand nez, motif de tant de railleries quand il était enfant, guitariste rythmique hors du commun, auteur compositeur de génie. Ces quatre ensemble, c’étaient Les Quatre Chevaliers de l’Apocalypse, et qui les a vu une fois en concert, comprend aisément de quoi je parle!!!
Les prémices du groupe début 1960, sans KEITH MOON sous le noms des « DETOURS« , ensuite ils deviennent les « HIGH NUMBERS« , et un soir durant un concert un jeune type tout habillé de rouge vient les voir en disant qu’il joue beaucoup mieux que leur batteur, il s’assied sur la batterie, et ne la quittera jamais
plus. Leur agent de l’époque Peter Meaden transforme leur image, change leur façon de se vêtir pour capter l’attention des « Mods » londoniens, les ennemis jurés des Rockers.
Un 45 tours sort « I’M THE FACE » qui ne fait pas vraiment un hit, et se trouve vite oublié. Mais c’est en jouant en public que le groupe se fait une réputation d’excellence, et de plus en plus de fans, le groupe renommé
THE WHO joue dans tous les pubs du quartier de Shepperd Bush, là ils récupèrent deux managers fans de leur musique KIT LAMBERT et CHRIS STAMP, qui les pousse dans leur image Mods,
et à plus d’agressivité dans leurs prestations scéniques., pour rappeler les grandes batailles de rues qui opposent continuellement les Mods aux Rockers.
Les WHO deviennent ainsi les représentant de la sous culture Mods, et Pop Art. En janvier 1965 sort « I CAN’T EXPLAIN’ dont le succès ne viendra qu’après un passage télé au célèbre Ready Steady Go, où les managers suggèrent à la
production de faire venir plus de monde dans le public, et rameute les fans des WHO. Ensuite le succès ne se démentira plus, le premier 33 tours « MY GENERATION » sort également en 1965, le morceau titre est resté à ce jour un
incontournable à l’image du « Satisfaction » des Rolling Stones. Le quatrième single du disque « SUBSTITUTE » atteint la 5° place des charts anglais. L’album lui monte à la 2° place en Angleterre, et à la 75° place du Billboard US. KIT LAMBERT reste seul manager du groupe. En 1966 les WHO sont très populaires en Angleterre, et sortent « A QUICK ONE« .
Les prestations live sont de plus en plus folles, et TOWNSHEND et MOON se mettent à détruire leur matériel à la fin de chaque concert, le côté méchant,
impertinent du groupe façonne une image idéale. Ils leur reste à conquérir les Etats-Unis, ce qui sera chose faites en 1967 durant une grande tournée qui passera
par le célèbre Festival de Monterey, où les WHO partagent la scène avec Hendrix, (qui pour l’anecdote refusait catégoriquement de passer après eux, connaissant la puissance et la folie du groupe en live, il passera tout de même après eux, et c’est ce soir là que Jimi mettra le feu à sa guitare!!!)
The Mamas & The Papas, Janis Joplin, Otis Redding, Ravi Shankar, The Birds, Simon & Garfunkel, Canned Heat, Steve Miller Band, Grateful Dead, Country Joe & The Fish, Jefferson Airplane, Buffalo Springfield, Scott McKenzie…… et d’autres moins connus….
Pour les WHO ce fut le début du grand amour avec l’Amérique. 1967 « THE WHO SELL OUT » dans lequel chaque morceau est relié par un jingle provenant des radios pirates qui venaient d’être interdites. L’album contient encore de
nombreux trésors « MARY ANNE WITH THE SHAKY HAND » , « ARMENIA CITY IN THE SKY » « I CAN SEE FOR MILES » et « RAEL (part I&II) un mini opéra. Les WHO sont devenus incontestablement la plus grosse attraction live des deux côtés de l’Atlantique, confirmé par leur passage aux Festival de Wight et de Woodstock,
PETE TOWNSHEND prend le temps de réaliser son grand Œuvre un Opéra qui pourrait être joué dans les plus belles salles d’Opéra du monde entier… « TOMMY« , puisque c’est de lui qu’il s’agit, marquera la fin d’un premier cycle dans la vie des WHO, l’écriture de TOWNSHEND a muri, il a vieilli, et a atteint un des sommet de sa création. Après « TOMMY » plus rien ne sera comme avant,
l’album est d’ailleurs le premier disque à avoir été défini comme Opéra-Rock. L’histoire de ce jeune garçon sourd, muet et aveugle qui devient champion de flipper, et passe par de nombreuses expériences avant de pouvoir retrouver ses sens. Et lorsqu’enfin il y parvient, il devient une sorte de Gourou, de guide spirituel, pour tous ceux qui ont suivi ses mésaventures, qui sont devenus ses adeptes, mais qui à la fin finissent par le rejeter.
« TOMMY » sort en 1969, et contient des morceaux inoubliables, (c’est vrai que pour les WHO, Magma, Hendrix, et un ou deux autres je suis un peu excessif et partial…) « PINBALL WIZARD » atteint la 5° place des charts anglais en 1969. Malgré tout le succès n’est pas immédiat, c’est au cours des mois suivants que l’intérêt grandit, et deux ans après sa sortie « TOMMY » devient un succès commercial.
La tournée mondiale qui suit la sortie de « TOMMY » passe par des endroits prestigieux, le Royal Albert Hall de Londres, le Théatre des Champs Elysées à Paris, le Théatre Royal de Copenhage, l’Opéra de Cologne, de Hambourg, au Concertgebouw d’Amsterdam et au MET de New York le Metropolitan Opera House, où ils seront félicité pour leur prestation par rien de moins que l’immense Maestro Leonard Bernstein.
« TOMMY » est classé 96° au classement Rolling Stone des 500 Meilleurs Albums De Tous Les Temps, et a atteint la 4° place du Billboard US, restant dans la liste des albums les plus vendus durant 126 semaines! Mais voilà, il était temps de refaire un nouvel album, il fut donc décidé que ce serait un disque live, assez puissant pour pouvoir faire partager à l’auditeur la folie et la force des concerts des WHO. En 1970 avec une pochette rappelant celle des disques
pirates parait « LIVE AT LEEDS« , qui reflète bien les concerts de cette époque, mélange d’anciens tubes et extraits de « TOMMY« . Le succès est immense et immédiat, l’album devient l’un des 10 plus grand disque live de l’histoire du Rock. Mais depuis la création de « TOMMY« , PETE TOWNSHEND est angoissé
par la suite à donner à l’album, il faut écrire de nouveaux morceaux. « TOMMY » de son côté a été adapté pour un orchestre symphonique, s’est vu transformer en film sous la direction de Ken Russell, et de nos jours est un musical à Broadway.
TOWNSHEND a bien des idées, un concept intitulé Life House, mais il veut tester les nouveaux morceaux en live, aussi durant un mois les WHO investissent la salle du Young Vic Theatre de Londres, et tous les soirs donnent les concerts différents, testant les morceaux de plusieurs manières, jouant d’anciens morceaux pour le plus grand plaisir du public présent. Enfin en 1971 sort chez les disquaires, l’album qui pour moi reste le Must, le Chef d’Œuvre incontesté et incontestable des WHO, le très grand « WHO’S NEXT » .
Il aura fallu attendre quatre années pour découvrir les nouvelles chansons du groupe. L’album devient Disque d’Or aux USA, 4°au Billboard US, et numéro Un en Angleterre. L’album reste le plus grand succès populaire du groupe. Toutes les chansons passent quasiment sur les ondes des radios, le disque est sans aucune faiblesse.
Les critiques d’ailleurs ne s’y trompent pas, dans le monde entier les magazines musicaux manquent de superlatifs pour parler de « WHO’S NEXT« . C’est vrai qu’on retrouve dans cet album, la furie, la puissance des concerts, et le raffinement des enregistrements en studio. Tous les membres du groupe, au moment du disque ont atteint le sommet de leur art, les lignes de basses de JOHN ENTWHISTLE
sont inspirées comme jamais elles l’ont été, le drumming de KEITH MOON est à proprement parlé ahurissant, associant jeux de mains et de double grosse caisse avec une aisance et une simplicité confondante, tout en gardant un jeu de cymbales
omniprésent, ses breaks, ses entrées sont autant de leçons pour tous les batteurs de Rock, ROGER DALTREY lui, n’a jamais mieux chanté de sa vie, et donne à sa
voix toutes les nuances possibles, de la douceur la plus infime au hurlement le plus intense. PETE TOWNSHEND règne sur l’ensemble, véritable Maître d’œuvre, toutes guitares en avant, réussissant de splendides chorus, et une rythmique
infernale. Auteur compositeur émérite, seul un titre n’est pas de lui, mais de JOHN ENTWHISTLE, « MY WIFE« . C’est aussi la première fois que dans un album des WHO, les synthétiseurs font leur entrée, mais pas au détriment de la musique, ni en tant qu’instrument soliste, mais souvent en introduction de morceaux en boucles répétées, ou comme son supplémentaire,
d’ailleurs je pense que « WHO’S NEXT » est l’un des tout premiers disque de l’histoire du Rock à utiliser ces nouveaux types d’instruments… Indubitablement, 1971 est une année majeure dans l’histoire de la Rock Music de par la qualité des albums sortis cette année là, Sticky Fingers (Rolling Stones), Meddle (Pink Floyd), Led Zeppelin IV (Led Zeppelin), What’s Going On (Marvin Gaye), Pearl (Janis Joplin), LIVE (Johnny Winter And), L.A.Woman (The Doors), Every Pictures Tells A Story (Rod Stewart), Imagine (John Lennon), Mad Dogs & Englishmen (Joe Cocker).
Parmi toutes ces merveilles, « WHO’S NEXT » n’en demeure pas moins un diamant étincelant de mille feux, de par la qualité des morceaux, leur structure interne , les feux d’artifices allumés par un KEITH MOON habité, pulsant chaque titre, bouillonnant et infatigable, la basse de JOHN ENTWHISTLE qui vous cogne dans la poitrine comme un deuxième cœur,
la justesse et la beauté de la voix de ROGER DALTREY. Mais encore une fois PETE TOWNSHEND reste la force créatrice principale du groupe, et s’impose encore et plus que jamais comme le leader incontesté et incontestable des WHO.
C’est lui qui a amené le groupe où il est, c’est à dire au sommet. Rien dans ce disque n’est le fruit du hasard, mais bien de la force de PETE TOWNSHEND. Jamais un album des WHO n’a sonné si bien, jamais production ne fut plus léchée, plus épurée et plus fournie à la fois, alternant moment de fureur
dévastatrice, et calme, douceur de la guitare acoustique. Avec « WHO’S NEXT » le Rock est devenu mature, majeur. Et si l’album au moment de sa sortie a été reconnu pour son dynamisme, et sa nouveauté, il en reste de même aujourd’hui quarante trois ans plus tard. « WHO’S NEXT » est classé 28° au classement
Rolling Stone des 500 Meilleurs Albums De Tous Les Temps. On peut d’ailleurs noter que les séries américaines des Experts Miami et Experts Manhattan ont pour générique « WON’T GET FOOLED AGAIN » et « BABA O’RILEY« , deux morceaux de « WHO’S NEXT« . Je ne vais pas ici vous détailler morceau par morceau, sachez qu’ils sont tous à mon sens extraordinaires, et
appartiennent avec d’ailleurs tous les disques sortis en cette année magique de 1971, et bien d’autres encore au Patrimoine Musical de l’Humanité, seul et unique langage universel, rapprochant les peuples, toutes religions confondues, dans une entente parfaite et durable. Comme le chantait J.J. Goldman « Quand la Musique est bonne…….. »
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1. BABA O’RILEY
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2. BARGAIN
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3. LOVE AIN’T FOR KEEPING
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4. MY WYFE
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5. THE SONG IS OVER
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6. GETTING IN TUNE
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7. GOING MOBILE
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8. BEHIND BLUE EYES
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9. WON’T GET FOOLED AGAIN 1
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10. WON’T GET FOOLED AGAIN 2
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11. WON’T GET FOOLED AGAIN 3
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12. WON’T GET FOOLED AGAIN 4
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13. WON’T GET FOOLED AGAIN (FIN)
JE SUIS FAN DES WHOS DEPUIS L’AGE DE 16ANS DANS LES ANNÉES 70 AUJOURD’HUI J’AI 67 ANS ET JE SUIS TOUJOURS FAN.
MERCI LES WHOS