THE JIMI HENDRIX EXPERIENCE : « AXIS: BOLD AS LOVE ». 1967

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C’était la fameuse époque du « Summer Of Love« , l’été de l’amour, et San Francisco s’enorgueillait dans être la capitale. Le mouvement Flower Power s’étend jusqu’en Europe avec Scott McKenzie et sa chanson If You’r Going To San Francisco. Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil!!! La célébration de la culture Hippie. C’est dans une petite ville bourgeoise, avec son petit port de pêche que se niche Monterey. Monterey qui à tout jamais reste le symbole de cette époque révolue, enthousiaste et ô combien féconde.

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Une époque d’utopie, de rêves impossibles et fous, de bonheur total et d’une liberté qui semblait inaliénable. C’est dans cette douce folie, belle et quelque peu magique, que ce déroula le très célèbre Festival de Monterey, appelé aussi Monterey Pop Festival. Réunir le plus de monde possible était le pari de ces grands Festivals de la fin des années 60′. Célébrer tous ensemble cette liberté de pouvoir se réunir uniquement pour écouter de la musique, dans toute sa diversité. Et de la diversité, il y en avait à Monterey qui était, il faut le signaler,

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le premier grand rassemblement musical à être médiatisé. Et c’est Paul McCartney qui suggère à JIMI HENDRIX d’y participer, car déjà immense star en Europe, il est encore quasiment inconnu chez lui aux Etats-Unis. Son nouveau label US Reprise/Warner, veut faire sa promotion sur le sol américain. Monterey fera une belle porte d’entrée. Le Festival offre une belle brochette de grands noms de la Pop Music, du Rock, du folk et de la World Music,

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le premier soir, vendredi, Simon & Garfunkel, Johnny Rivers, le lendemain Canned Heat, Electric Flag, Janis Joplin (sublime), Moby Grape, The Byrds, Laura Nyro, Jefferson Airplane et l’immense Otis Redding, le dimanche Ravi Shankar qui joue

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trois heures durant, suivit de Buffalo Springfield et Grateful Dead. Ensuite il ne reste plus qu’HENDRIX et The Who, et aucun des deux n’est d’accord pour passer après l’autre, HENDRIX a assisté à des concerts des Who,

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il a vu Pete Townshend fracasser sa guitare au sol et sur les amplis à la fin de leurs concerts, Keith Moon détruire sa batterie, JIMI aussi casse sa guitare, l’idée lui avait plus. Et bien qu’amis, ni HENDRIX ni Townshend ne veulent se décider. C’est à pile ou face que cela va se jouer. HENDRIX perd, il passera donc après The Who, qui assurent un set somptueux,

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 avec bien sur le cassage de la guitare, et de la batterie, dans une fumée qui envahit la scène. Une fois le matériel des Who débarrassé, et celui de l’EXPERIENCE installé, Brian Jones, le premier lead guitare des Rolling Stones s’approche du micro, au milieu de la scène, et fait un petit speech pour présenter THE JIMI HENDRIX EXPERIENCE.

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Et devant quatre vingt dix mille personnes médusées, les yeux rivés comme hypnotisées vers un diable noir vêtu d’un pantalon en velours rouge, d’une chemise à jabot, et d’une espèce de boa en plume,

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HENDRIX va conquérir l’Amérique en une heure, multipliant les effets scéniques, jouant de la guitare dans le dos, avec la langue, les dents, il se déchaine et cristallise les tensions, les émotions de tous. Le groupe enchaine ses titres et des reprises, avec une dextérité de folie.

 « KILLING FLOOR » de Chester Burnett

« PURPLE HAZE« 

« CAN YOU SEE ME« 

« LIKE A ROLLING STONE » de Dylan,

 . MITCH MITCHELL fait un travail de fou derrière sa batterie, toujours en mouvement, frappant ses peaux, explosant ses cymbales, suivant la

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musique , les accélérations, les ralentis, et toutes les folies d’HENDRIX, même NOËL REDDING que je n’affectionne pas spécialement fait un superbe travail de basse.

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Le concert est précis, nerveux, fougueux, hallucinant, dirigé par un guitariste chanteur illuminé, habité, sur de son talent, utilisant toutes les pédales d’effets, dialoguant avec le public entre certains morceaux. Puis arrive la fin du set, le dernier titre une reprise des Troggs « WILD THING« 

et toute la démesure de JIMI HENDRIX s’exprime, c’est un ouragan musical où se mêle cris, pleurs, stridence, puis il pose sa Fender sur le sol, s’agenouille, l’asperge d’une petite fiole

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d’essence et y met le feu. Mais la musique continue, vivante, rythmée par les pulsations de la batterie, de la basse et les cris inhumains de la guitare qui flambe, qui agonise, qui hurle devant un HENDRIX invoquant les flammes pour qu’elles montent plus haut. Sa guitare ayant tout donné HENDRIX la sacrifie, une offrande Aux Dieux De La Musique. HENDRIX dira « J’ai brûlé ma guitare à Monterey parce qu’elle avait donné tout ce qu’elle pouvait… »

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 Inutile de dire qu’après ce concert au Festival de Monterey, JIMI HENDRIX devient le guitariste, le musicien le plus connu au monde. Sa prestation restera dans les annales de la Musique et sur la pellicule du film du Festival. HENDRIX devient incontournable, et se retrouve invité chez tous les musiciens de la Côte-Ouest pour jouer et jammer. Le groupe en profite pour faire quelques dates dans l’Ouest, il fait un triomphe au Fillmore de San Francisco durant sept jours, ainsi que dans les endroits les plus branchés de Los Angeles,

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avant de rejoindre New York, pour commencer une tournée en première partie des Monkees. Un groupe d’adolescents, bien propre sur eux, lancé par un feuilleton télévisé, chantant des bluettes pour un public de jeunes filles principalement, accompagnées en plus de leurs parents scandalisés par le spectacle. Après huit dates, l’EXPERIENCE est éjecté de la tournée au grand bonheur du groupe. Mais JIMI est déprimé !!! HENDRIX et ses deux compères rentrent en studio à New York pour finaliser le 45 tours « BURNING OF THE MIDNIGHT LAMP« ,

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splendide morceau qui en dit un peu plus sur la solitude que ressent HENDRIX au fond de lui. Ce morceau est le premier dans lequel JIMI utilise une pédale wah-wah. Bien que faisant le mixage final de l’album l’EXPERIENCE continue de tourner un peu partout en Europe, avec un succès croissant, sa popularité est maintenant phénoménale et suit une courbe ascendante. Le 24 novembre 1967 sort chez les disquaires le second album du JIMI HENDRIX EXPERIENCE, « AXIS:BOLD AS LOVE » .

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On peut dire que c’est un hymne à la stéréophonie, avec des sons qui vont de droite à gauche n’arrêtent pas de bouger, de passer devant nous, pour rechanger de côté. Le disque contient une multitudes d’effets sonores tous plus fous les uns que les autres. HENDRIX s’est pris de passion pour le travail de studio, enregistrement, mixage. A la différence du premier disque, il est moins Rock’n’roll, beaucoup plus travaillé surtout au niveau du son, et reste de toute évidence une véritable œuvre de création artistique, pleines d’idées folles et merveilleuses. Les atmosphères différentes s’enchainent, se mélangent,

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se superposent. Durant cette période de pure folie, le groupe donne deux concerts par soirée et passe le reste de la nuit dans le studio d’enregistrement, HENDRIX pour tenir le coup, n’hésite pas à essayer de grandes quantités de drogues, d’acide, et cette triste servitude le suivra jusqu’à sa mort. Les critiques sont unanimes « AXIS: BOLD AS LOVE » est un chef-d’œuvre. Le seul obstacle à sa première place dans les charts mondiaux : Sgt. Pepper Lonely Heart Club Band des Beatles!!! Par contre chose curieuse, très peu de chansons de ce disque seront jouées sur scène seules « SPANISH CASTLE MAGIC »  et  « LITTLE WING » .

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Pour l’EXPERIENCE cet album représente la fin de la période anglaise. L’album est peut-être à mon humble avis, le disque le moins accessible de JIMI HENDRIX, tant les effets sonores sont poussés à l’extrème, avec des parties de guitares doublées, voir triplées. La qualité de l’enregistrement est sidérante pour l’époque, et la claque est énorme, même si l’album se vend un peu moins bien qu’ « ARE YOU EXPERIENCED« . Il reste que ce disque renferme un des plus magnifiques chef-d’oeuvres de toute la trop courte carrière de JIMI HENDRIX : « LITTLE WING »  la petite aile. Le disque s’ouvre sur « EXP » presque deux minutes dans lesquelles pastichant une émission de radio, un journaliste MITCH MITCHELL demande à

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l’éminent professeur Caruso JIMI HENDRIX, si les soucoupes volantes existent, et le professeur répond en se transformant peu à peu en extra terrestre, dans un magma sonore, de stridences de guitare, soucoupe volante se déplaçant de droite à gauche, passant devant nous, et s’éloignant de nouveau dans un délire sonor total. Tous les effets possibles sont utilisés sur la six cordes. « UP FROM THE SKY » morceau avec MITCH MITCHELL aux balais, sur un rythme swingant, entre ternaire et binaire. La Wah-Wah est présente mais très légère, même dans le chorus de JIMI. Avec « SPANISH CASTLE MAGIC » on revient en terrain connu,

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un rock puissant, haché, comme un tambour de guerre indien, fabuleusement chanté par HENDRIX, au chorus inspiré, dans la lignée de ceux que jouera Clapton à partir de Disraeli Gears, après avoir connu et vu JIMI en concert. Un très grand morceau. Que dire de  « LITTLE WING » c’est deux minutes vingt six de pur bonheur, de félicité la plus totale, un morceau tout en délicatesse, aux breaks parfaits de MITCH MITCHELL. Le chorus de JIMI est beau à pleurer, un ange passe tout au long de ce chef-d’œuvre. « IF SIX WAS NINE« , parfaitement maitrisé, tout en breaks, une création artistique totale, avec une belle ligne de

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basse de NOËL REDDING, et MITCH MITCHELL qui passe du binaire au ternaire pour le grand bien du titre. Que vous dire de la guitare. Le titre est repris de nos jours en concert par Lenny Kravitz. « CASTLES MADE OF SAND » rock mélodieux au tempo médium, mais au débit vocal assez rapide d’HENDRIX, superbe guitare, mais bon c’est un pléonasme… « ONE RAINY WISH » morceau plein de douceur, qui grimpe d’un seul coup en puissance guitare en avant. « BOLD AS LOVE » un HENDRIX dans la tradition, enlevé et doux, entre ballade et rock, un merveilleux chorus de guitare dans le médium grave, avec un break qui catapulte le titre dans une nouvelle dimension, celle du délire sonore qui achève le titre et l’album.

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Peut-être le morceau qui annonce le futur du JIMI HENDRIX EXPERIENCE…….  L’album considéré pas loin de cinquante ans plus tard comme l’un des disques les plus importants de l’Histoire du Rock et de la Musique Pop…

Un certain « ELECTRIC LADYLAND« ….

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1. EXP

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2. UP FROM THE SKIES

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3. SPANISH CASTLE MAGIC

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4. WAIT UNTIL TOMORROW

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5. AIN’T NO TELLING

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6. LITTLE WING

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7. IF SIX WAS NINE

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8. YOU’VE GOT ME FLOATING

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9. CASTLES MADE OF SAND

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10. SHE’S SO FINE (composé par NOËL REDDING)

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11. ONE RAINY WISH

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12. LITTLE MISS LOVER

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13. BOLD AS LOVE

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