GORDON DOUGLAS: « THEM! ». 1954

 

Les visiteurs du site papyblues connaissent depuis longtemps mes goûts en matière de films. J’aime le cinéma sous toutes ses formes, avec il est vrai une prédilection toute particulière pour les films fantastiques. Les productions américaines des années 30, 40, 50, l’Angleterre avec la fabuleuse Hammer, et ses merveilles des années 60. Aujourd’hui, ce sont les Etats-Unis qui sont pleinement concernés, avec une magnifique production Warner-Bros datant de 1954 « THEM ! » « DES MONSTRES ATTAQUENT LA VILLE », de Gordon Douglas un des plus fameux réalisateurs de films de série B, avec Jack Arnold.

Sa réputation lui vient directement de la réalisation d’un film de science-fiction de toute beauté. Celui dont nous parlons. Dans les années 40, 50, tout réalisateur digne de ce nom s’essaie au fantastique, à la science-fiction, avec plus ou moins de bonheur, Douglas fut touché par la grace car il réalise une fable parfaitement réussi. À l’instar du splendide « JOUR OÙ LA TERRE S’ARRÊTA » de Robert Wise,

le film de Gordon Douglas est une mise en garde, l’entrée dans l’ère atomique réserve peut-être de mauvaises surprises à l’Homme, il déclenche des actes dont il ne connaît pas encore réellement les conséquences…« THEM » est tenu par les critiques comme un des chefs d’Œuvre du cinéma de science-fiction. Grand classique de l’écran, au scénario parfaitement écrit, étoffé et riche, sans gigantesques effets spéciaux pourtant à la mode dans ce type de production, servit par une réalisation sobre et puissante à la fois.

C’est une des rares productions de l’après guerre, où figurent des monstres, et où les acteurs ne sont pas des faire valoir gesticulants en tout sens, en criant au-secours. Le film a un côté authentique, et réaliste très impressionnant, il est convaincant, comme un documentaire du journal télévisé. D’ailleurs la première partie du film est traitée comme un reportage pris sur le vif, et elle impressionne par sa véracité, sa sincérité, et son réalisme.

Générique

« …Dans le désert d’Alamogordo au Nouveau-Mexique, une petite fille marche sans but, l’air hagard, une poupée brisée dans les mains. Une patrouille de police composée du sergent Ben Peterson et de l’agent Ed Blackburn la trouvent, mais la petite fille est en état de choc. Ils l’emmènent dans un mobil home un peu plus loin pensant qu’elle y habite. Mais celui-ci a été détruit par quelque chose. Le mobile de cette sauvagerie ne semble pas être le vol. Bien qu’il n’y ai personne, Peterson retrouve une chemise tâchée de sang. Dans le désert, ils entendent des bruits étranges mais mettent ça sur le compte du vent qui se lève. Les deux policiers décident d’aller rendre visite à Johnson, gérant d’un bazar dans la région, les deux policiers trouvent le même spectacle. Un mur a été éventré et le vieux Johnson est retrouvé mort.

Ici aussi le mobile ne semble pas être le vol puisque l’argent du commerce n’a pas été emporté. Blackburn retrouvera quelques morceaux de sucre à proximité, tout comme dans le mobil home. Peterson décide raccompagner la petite fille pendant que Blackburn reste dans le bazar en attendant son retour. Dès qu’il est parti, Ed entend de drôles de bruits dehors. Il sort, tire des coups de feu et pousse un horrible cri« 

La scène finale dans les égouts de Los Angeles est un vrai moment de bravoure, au suspense d’anthologie. Le noir et blanc du film est de toute beauté, et vient réhausser si besoin est le réalisme du film. Pour une fois le péril ne vient pas de l’espace, et d’extra-terrestres bélliqueux, mais bel et bien de notre bonne vieille terre, soumis aux expériences et à la folie de savants et de militaires de différentes nations.

Le film nous prévient d’une façon très claire et nette. En se comportant en apprenti sorcier, l’homme peut provoquer de graves catastrophes, dont lui-même ne peut hélas en prévoir les conséquences, et par là même les contrôler…

De plus nous sommes en pleine guerre froide, et le cinéma américain s’empare de l’ennemi soviétique, le transformant en monstre, soit de l’espace, soit mutant. De très nombreux films s’emparent du sujet avec plus ou moins de réussite.

De plus la course à l’armement, les armes nucléaires sont des débats qui inquiètent les américains dans leur plus grande majorité. Il est indéniable que « THEM » fait parti des films les plus réussi. Le suspense vous prend pour ne plus vous lâcher. Le début est très impressionnant, une petite fille choquée, les yeux grands ouverts, erre dans le désert du nouveau-Mexique, minuscule point dans l’immensité…

Ensuite les détails, informations et découvertes des deux policiers, semblent tout droit sortis d’un documentaire live d’une chaîne d’informations.

Vous pouvez vous demander pourquoi le titre américain « THEM », et bien quand le docteur fait sentir à la petite fille une fiole d’acide formique, acide qui existe dans le corps des fourmis, elle sort de son mutisme, court se cacher dans un coin de la pièce et hurle : Them ! Them ! Them !… (Eux ou Elles en parlant des fourmis)

Malgré l’association de la police, de l’armée, des scientifiques pour endiguer le fléau, le combat sera rude et difficile, et c’est donc dans les égouts de la ville, en utilisant des armes puissantes, bombes au phosphores, gaz, que les hommes viendront à bout des fourmis géantes.

La dernière phrase du film est lourde de danger et de menaces, elle ressemble dans ce sens aux derniers mots de Klaatu avant que celui-ci remonte dans sa soucoupe dans « LE JOUR OÙ LA TERRE S’ARRÊTA … »

« … Si ces monstres sont le résultat de la première explosion atomique, quelles seront les conséquences des autres? Avec l’ère atomique l’homme est entré dans un monde nouveau. Personne ne peut prédire ce qu’il trouvera dans ce monde nouveau… »

On dit que James Cameron pensa beaucoup  à « THEM » pour réaliser « Aliens »

 

 

 

 

 

 

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