BOB SEGER & THE SILVER BULLET BAND : « AMERICAN STORM TOUR »

La sortie du dernier album « Like A Rock » a remis Bob Seger & The Silver Bullet Band sur la route des concerts, pour l’ « American Storm Tour ». La tournée débuta le 16 juillet 1986 à Savannah,

American Storm

en Georgie, après trois semaines de répétitions pour le groupe et son leader, elle allait durer près de neuf mois, représentant cent six concerts, un million et demi de tickets vendus, et rapporta cinq millions de dollars.

Tryin’To Live My Life Without You

Le dernier concert fut donné le 19 mars 1987 au Joe Louis Arena de Detroit. Seger expliquera, « …C’est physiquement très fatigant. Il me faut des heures pour me détendre après une performance. Je retourne à l’hôtel et je n’arrive pas à dormir… » 

Makin’ Thunderbirds

Pour le concert qui nous intéresse aujourd’hui, le Silver Bullet Band se composait de Tim Mitchell-lead guitare, Mark Chatfield-guitare, Chris Campbell-basse, l’excellent Kenny Aronoff-batterie, ex John Mellencamp, et John Fogerty, Bill Payne-claviers,

Mainstreet

Craig Frost-claviers, Tim Cashion-claviers, Alto Reed-saxophone, Karen Newman, Laura Creamer-chœurs.

(Photo by Paul Natkin/Getty Images)

Pour certains concerts Seger avait jusqu’à trois cuivres, six claviéristes, quatre guitaristes et huit choristes. La majorité du temps sur cette tournée, Seger ne jouait ni de piano, ni de guitare, et se contentait uniquement de chanter.

Old Time Rock’n’Roll

Il racontera à un journaliste du New York Daily News, en septembre 1986, que l’album « Like A Rock » « …représentait dix huit mois de travail d’écriture et de compositions, dix mois en studio, et neuf sur la route… »

Shame On The Moon

Le groupe donne en moyenne quatre concerts par semaine, Seger ne veut pas trop forcer sa voix, pour éviter les problèmes d’extinction et de cordes vocales, uniquement par respect pour son public, qui paye suffisamment cher pour venir le voir, et qu’il ne veut pas décevoir.

Tightrope

Sur cette tournée, Bob Seger met peu de vieux morceaux sur la set liste, il s’expliquera toujours dans le même numéro du New York Daily News

The Aftermath

« …À force, vous êtes tellement enfermé dans ce que vous avez à faire, c’est comme si vous étiez prisonnier de votre propre matériel. Après un certain temps, vous ne voulez pas jouer certaines chansons. Il n’y a plus de défi à relever… »

Like A Rock

Seger est fatigué des grandes tournées, qui le tiennent loin de chez lui, et des siens, d’un autre côté il est conscient que c’est sur les tournées que les musiciens du groupe gagnent le plus d’argent,

il expliquera « …Je m’engage envers les membres du groupe qui sont avec moi depuis longtemps. Je leur ai dit qu’ils allaient faire beaucoup d’argent sur cette tournée,

Roll Me Away

et je ne veux pas qu’ils pensent déja à la prochaine, s’il y en a une… » Seger dira également en novembre 1990, « …Je veux écrire des chansons, et je veux faire des disques, mais la tournée, cette parenthèse de huit mois où vous ne pouvez rien faire d’autre que de dormir dans les chambres d’hôtel, et aller de villes en villes. 

Even Now

Vivre dans des hôtels est un frein. Je méprise celà… Presque tous les deux soirs, à un moment donné dans le spectacle, une petite voix résonnait dans ma tête et me disait :« Pourquoi fais-tu cela? Et vraiment, j’en ai marre de le faire. 

We’ve Got Tonight

Vu le temps qu’il me faut pour faire un disque, eh bien, il n’y a tout simplement pas assez de temps dans la vie pour tourner et donner des concerts… » Pour beaucoup cette tournée est probablement une des dernières grandes tournées du groupe,

Seger continuerait les concerts, dans des salles plus petites, pour être plus proche de son public, et surtout sur une durée beaucoup moins longue.

Turn The Page

Dans une interview pour le Detroit Free Press du mois d’août 1986, Bob Seger disait « …« Nous avons pensé que c’est probablement la dernière tournée, alors nous choisissons les chansons que nous aimons jouer. Le public a déjà entendu toutes les autres. Donc, beaucoup de hits ne sont pas au programme, comme « Against the Wind », et « Fire Lake » et « Shame on the Moon »…De plus, je n’aime pas les longs spectacles, depuis toujours… »

Sunspot Baby

Les concerts de cette tournée étaient très électriques, après plus de trois ans d’inactivité, le Silver Bullet Band retrouvait la scène. La foule était folle, l’ambiance monstrueuse, il y avait de la magie dans l’air. Seger avait demandé à ce que des concerts soient enregistrés, mais suite à des soucis techniques, aux dates où cela devait être fait, rien ne se passe comme prévu, et aucun enregistrement officiel n’est réalisé.

The Horizontal Bop

Chaque concert était une célébration de la carrière de Seger depuis 1976. Il faut dire qu’il a le don d’écrire des chansons qui collent parfaitement à son timbre de voix chaud, éraillé et puissant. Qui d’autre, mieux que lui à su exprimer le bonheur, la joie, l’exultation d’avoir dix huit ans dans « Like A Rock », et parallèlement les doutes, les incertitudes, les questionnements qui nous tiraillent à quarante ans dans « Against The Wind ». Personne.

Sometimes

Et c’est dans le Rock’n’Roll que Seger puise son inspiration, ses idées, sa volonté, sa force et son envie de partage, et c’est justement ce Rock’n’Roll qu’il joue comme si demain ne devait pas exister, qui crée ce lien inaltérable avec le public qui le suit depuis tant d’années, qui vient partager en concert ces instants magiques d’éternité, ou plus rien ne compte que cette messe profane, cet échange de vie, de bonheur, de plaisir, cette symbiose miraculeuse qui se trouve être l’apanage des plus grands, dont fait partie monsieur Bob Seger.

Dans le Miami Hérald du 1er décembre 1986, on pouvait lire :  « …Parfois, le rugissement de la foule est tellement puissant, qu’il doit s’entendre à des kilomètres… À moins d’être dans les rangées supérieures, il était presque impossible de voir les artistes au-dessus du mur de gens debout sur leurs chaises… »

It’s You

Alto Reed, le saxophoniste du Silver Bullet Band déclarait dans le Detroit Free Press du 12 mars 1987, quelques jours avant la fin de l « American Storm Tour »: « …Bob Seger a trop d’énergie, trop de talent, trop d’histoires à raconter. Il y a une relation avec son public qui ne va pas disparaître… » C’est sur, le lien qui uni Seger à son public n’est pas près de se rompre, la preuve en est, qu’une dernière tournée est prévue, le « Travelin’ Man Tour » qui sera la tournée d’adieux de Seger, et qui débutera, dès que la pandémie mondiale, le permettra.

Hollywood Nights

Aujourd’hui, revenons à celle de 1986/1987, plus précisément au concert donné le 8 octobre 1986, au Centrum Worcester de Massachusetts, devenu depuis le DCU Center de Worcester. C’est là, que Bob Seger et son groupe donnèrent un concert qui fut retransmis à la radio.

C’est grâce aux différentes retransmissions sur plusieurs Radio FM américaines que l’on possède ainsi des traces de ces concerts, qui comptaient entre vingt et vingt et un morceaux en moyenne. L’intérêt principal de cette tournée est de présenter en live, un grand éventail de l’immense répertoire de Seger, incluant bien sur, le dernier album en date, énorme succès populaire « Like A Rock ».

Feel Like A Number

Bob Seger est encore en pleine forme. On sait qu’aujourd’hui, avec, les années qui passent, son opération du dos, et ses problèmes de jambes, la tournée d’adieux ne pourra peut être pas être folle que les précédentes, mais Bob Seger a écrit son nom en lettres de feu sur le grand livre du Rock’n’Roll, il restera graver à jamais à côté de celui du Silver Bullet Band, l’éternel groupe du King, dans l’histoire de la musique. Alors, pour le moment, je vous laisse profiter des superbes chansons, de cette grande tournée américaine, de ce feu d’artifice musical, qui durant neuf mois a illuminé le ciel des États Unis, avec son lot de frissons, de bonheur, de plaisir, et d’éternité…

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